Au Bourg-Pailler, vivaient avec mes parents Berthe et Arsène, mon grand-frère Alain, ma sœur Marie-Thérèse, mes grands-parents paternels, Louis et Marie Berthomeau et, la tante Valentine, la sœur de mémé Marie.
La « cohabitation », que les français ont découverte en politique grâce à Tonton en 1986, fut d’abord une cohabitation intergénérationnelle dans le monde rural, mais pas que.
Les approches intergénérationnelles en démographie historique ICI
Dans les métairies, que je visitais le dimanche avec mon père, où l’habitat se résumait souvent à 2 grandes pièces, cette cohabitation se matérialisait par des nuits en commun, promiscuité peu favorable à l’intimité pour les jeunes ménages. Parfois, lorsqu’il y avait une aïeule, les femmes ont toujours vécues plus longtemps que les hommes, les guerres ayant aussi fait des coupes dans toute une génération, elle couchait dans la pièce commune et, très souvent impotente, elle y passait ses journées. Pendant que papa buvait le café bouillu avec la goutte, ça m’amusait de l’entendre ronfler comme un sonneur de veuze (cornemuse rustique encore pratiquée au XIXe siècle dans le pays nantais, notamment le pays de Guérande et le pays de Retz, ainsi que dans la partie vendéenne du Marais breton.)
Comme j’étais « zirous », vu le degré d’hygiène, je refusais d’ingurgiter quoi que ce soit dans les fermes visitées, ça laissait du temps pour jouer les ethnologues en culotte courte.
Les anciens faisaient donc partie du paysage, y’avait pas encore de maisons de retraite, celle de la Mothe-Achard, où les parents de maman ont fini leur vie n’est apparue que dans les années 70 sous l’impulsion de Marthe Régnauld, la maire de l’époque.
Aujourd’hui c’est un EHPAD la RESIDENCE BETHANIE, sis 20, RUE MARTHE REGNAULD.
C’était la hantise de maman, finir là-bas, grâce à mon frère et à son épouse, tel ne fut pas le cas, au décès de papa nous lui avions fait construire une petite maison dans le jardin du Bourg-Pailler, elle y a rendu son dernier soupir.
Les « anciens », les « de mon temps », étaient respectés même si tout le monde se jetait dans la modernité des fameuses 30 Glorieuses sans se soucier de leurs « radotages ».
Mon père vouvoyait son père, l’impérieux pépé Louis, l’homme des grands bœufs blancs tachés de roux dans son étable ICI . Moi aussi, avant qu’il ne perde la tête, c’était un homme fier, droit comme un I, tiré à 4 épingles le dimanche, feutre noir, jamais de lunettes, démarche assurée, grand chanteur de cave là où les femmes ne mettaient jamais les pieds.
Les femmes justement, mémé Marie et sa sœur la tante Valentine veuve de guerre 14-18, je les ai toujours vues vêtues de noir, blouse et résilles, bas noirs. Elles portaient en permanence le deuil.
Par bonheur, ma couturière de mère, était à la pointe de la mode, elle m’habillait comme milord, je crânais bien sûr.
Conséquence de cet élevage à l’ancienne, et du voisinage omniprésents des soutanes, curés, frères, bonnes sœurs, j’aime peu le noir, je suis très couleurs.
Pour en revenir aux anciens, les personnages âgés, le 3ième et le 4ième âge, retraités, de plus en plus dépendants, relégués dans les fameuses EHPAD, la crise sanitaire a mise en lumière pour certains leur extrême fragilité.
Comme je suis dans cette catégorie, 72 ans en juillet, je m’interroge sur notre goût prononcé pour mettre tout le monde dans le même panier.
Pour preuve le débat sur le déconfinement des vieux : « Devant le Sénat mercredi 15 avril, le président du Conseil scientifique Jean-François Delfraissy évoquait les personnes « au-dessus de 65 ou de 70 ans » et évaluait à 18 millions de personnes le groupe de ceux qui devraient rester confinées après le 11 mai, en comptant « les personnes ayant des affections de longue durée », ainsi que « des sujets jeunes ayant une pathologie, mais aussi obèses ».
Ce brave homme, qui va et vient comme un jeune homme, a le même âge que moi, né le 19 mai 1948, sait sans doute de quoi il parle, c’est un spécialiste en immunologie, mais du côté de l’extrême diversité des situations de ce sac à patates de vieux, il ferait bien de consulter Hervé Le Bras.
Sur BFMTV le dimanche 19 avril, le médecin a pourtant nuancé : « Mes propos initiaux sur le confinement prolongé pour les seniors ont été mal compris ». « Du point de vue sanitaire, nous avons voulu souligner qu'à la sortie du confinement, ces personnes risqueront de développer des formes graves du coronavirus », a poursuivi le professeur. Il estime qu'il est « essentiel de les informer » et qu'il faudra maintenir « une certaine forme de confinement ».
Allons, allons, Professeur lorsqu’on s’exprime mal, ou plus exactement comme un mandarin d’hôpital habitué à donner des ordres sans appel, on est sûr et certains d’être mal compris.
Nous sommes allés massivement à l’école, nous sommes donc encore capables de comprendre que nous sommes des personnes à risques et que le 11 mai nous n’allons pas nous égayer dans la nature, faire n’importe quoi. Comme nous sommes des retraités, et que la machine économique n’a plus besoin de nos bras et de nos têtes, simplement de notre porte-monnaie, la majorité d’entre-nous peut adopter des comportements responsables.
Deux impératifs, pouvoir être testé pour disposer de son historique, immunisé ou non, et accéder aux masques.
Cette responsabilité individuelle je l’ai appliquée en me confinant 8 jours avant qu’elle ne soit obligatoire, je ne suis sorti que pour m’approvisionner, bien sûr j’ai la chance d’être bien logé et de n’avoir aucun souci d’argent.
Le déconfinement responsable ne me cause aucun souci, je sortirai sur mon vélo (je n’emprunte jamais les transports publics) en portant un masque, fabriqué par mes soins, acheté ou distribué, je ne sais, comme en ce moment je ferai mes courses en respectant les gestes barrières, muni de gants, je n’irai point au restaurant car ceux-ci sont bouclés jusqu’à nouvel ordre, j’irai dans mes librairies si elles rouvrent refaire ma provision de livres, je ne prendrai ni l’avion, ni le train, alors où est le problème messieurs de la Santé Publique ?
Bref, cessez de nous prendre pour des enfants nous les vieux ! Nous n’avons nul besoin de vos béquilles lorsque nous sommes autonomes et responsables.
Je ne revendique aucun droit, je suis un enfant nourrit au respect du bien public, ma liberté s’arrête là où commence celle des autres.
On parle très mal des vieilles et des vieux, c'est même le gros malaise
Titiou Lecoq — 24 avril 2020
On a rarement autant discuté de la vieillesse que pendant l'épidémie de Covid-19. Sans surprise, la manière dont on l'évoque est une honte.
Je fais partie de ces gens qui se voient comme une future vieille plutôt que comme une ancienne jeune. Que voulez-vous, je suis tournée vers l'avenir, et l'avenir c'est la vieillesse. Or, en tant que future vieille, je suis assez sensible à la manière dont on parle de mon futur moi. D'habitude, on n'en parle pas de la vieillesse; avantage: il n'y a pas de problème de langage. Mais depuis quelques semaines, avec l'épidémie de Covid-19, on a rarement autant discuté des vieilles et des vieux. Et ça a été l'occasion de découvrir que, ô surprise, on en parle très mal.
C'est même le gros malaise. Limite si on ne patauge pas dans le marécage de la honte.
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Arnaud Fontanet : « Il n'est pas question que tous les élèves reviennent à l'école »
Le Professeur à l’Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique du Covid-19, Arnaud Fontanet, était l'invité de la matinale d'Europe 1. Il est revenu sur les préconisations livrées par le Conseil scientifique, samedi, qui recommande, notamment, le port du masque "obligatoire" au collège et au lycée.
INTERVIEW
Le Conseil scientifique n'était pas favorable à la réouverture des établissements scolaires avant le mois de septembre, mais le gouvernement en a décidé autrement. Prenant acte de la décision des autorités, le Conseil scientifique recommande toutefois que cette reprise se fasse de manière progressive. "Il n'est pas question que tous les élèves reviennent à l'école", explique Arnaud Fontanet, professeur d'épidémiologie à l’Institut Pasteur et membre du Conseil scientifique, au micro d'Europe 1. "Il y a des règles de distanciation sociale qui vont impliquer qu'il y aura des alternances, des choses comme ça", ajoute-t-il, rappelant que le Conseil scientifique a émis un deuxième avis sur la réouverture des écoles avec un certain nombre de conditions dont le port du masque obligatoire au collège et au lycée.
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Traçage numérique : « Pour éviter une seconde crise sanitaire, il faut s’en donner les moyens »
L’application StopCovid, dont l’usage est basé sur le volontariat et l’anonymat, serait un outil indispensable contre la diffusion du virus, affirme un collectif de scientifiques et professionnels de santé, alors qu’un débat sur le traçage numérique est prévu à l’Assemblée, mardi 28 avril.
Tribune. Le 11 mai, seule une faible fraction de la population française, aux alentours de 5 %, aura été infectée par le virus SARS-CoV-2. D’importantes mesures de contrôle de l’épidémie resteront nécessaires. Elles sont indispensables pour éviter une seconde crise sanitaire majeure et, à terme, un nouveau confinement.
Face à ce risque, considérable, la gageure est d’obtenir, après le confinement, les mêmes effets que le confinement, mais sans le confinement. Le contrôle de la transmission du SARS-CoV-2 doit être obtenu par des mesures moins éprouvantes pour la société française grâce à de nouveaux moyens, tout à la fois humains et technologiques.
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« StopCovid est un projet désastreux piloté par des apprentis sorciers »
TRIBUNE
Antonio Casilli Sociologue, Paul-Olivier Dehaye Mathématicien, Jean-Baptiste Soufron Avocat
Cosignataires : Sophie Binet et Marie-José Kotlicki co-secrétaires généraux de l’UGICT-CGT ; Raquel Radaut, membre de La Quadrature du Net.
Il faut renoncer à la mise en place d’un outil de surveillance enregistrant toutes nos interactions humaines et sur lequel pèse l’ombre d’intérêts privés et politiques, à l’instar du scandale Cambridge Analytica, plaide un collectif de spécialistes du numérique dans une tribune au « Monde ».
Les Vieux de la vieille est un film réalisé par Gilles Grangier en 1960 et sorti sur les écrans le 2 septembre 1960. C'est une adaptation du roman Les Vieux de la vieille de René Fallet publié en 1958.
Jean Gabin, Pierre Fresnay, Noël-Noël sont les vedettes du film "Les vieux de la vieille". Plusieurs scènes ont été tournées à Apremont, La Chapelle-Palluau et Coëx.
Le film mythique a été tourné, en 1959.
Les dialogues du film sont de Michel Audiard.
Si la scène dans le cimetière est jouée à la Chapelle-Palluau, de nombreuses autres sont tournées à Apremont.
La partie de football a lieu sur le stade de Coëx. J’y étais.
Les vieux de la Vieille ont tellement bien vieilli ICI
Ce film, tourné notamment à Apremont et La Chapelle-Palluau, est devenu mythique avec un franc succès au cinéma, puis à la télévision, avec un trio indestructible de papys anars.
C'est Noël-Noël qui laissera le meilleur souvenir à la population ébahie, sur les lieux de tournage, parce qu'il « était très causant ». Fresnay aussi, mais il est accompagné d'Yvonne Printemps qui l'accapare. L'un et l'autre, depuis Trois valses en 1937, forment un couple de stars inséparables, amants terribles à la ville comme à l'écran, que le public adorait voir s'aimer à l'écran car il savait que le duo continuait hors écran.
Gabin se vieillit pour la première fois
Quant à Gabin, avis général, « c'est un ours ! » Il aura cette réplique sans appel à l'écrivain Joseph Rouillé, alors correspondant à La Résistance de l'Ouest, qui l'approche alors qu'il est assis dans son fauteuil, un peu à l'écart de la scène de tournage : « Tu ne vois pas que je travaille ? »
La maison de retraite de La Chaize-le-Vicomte sera l'hospice de Gouyette, nom imaginaire du village dans la fiction,