Le temps n’est pas à la rigolade, nos penseurs nous délivrent des tombereaux d’écrits pessimistes, il n’est pas pour autant permis, en tant que vieux confiné, d’y jeter une pincée de légèreté.
Nous sommes jeudi, et comme les vieux dit-on retournent en enfance, je ne peux m’empêcher de penser à la semaine des 4 jeudis du temps de mes culottes courtes.
Allons voir du côté de l’Académie, quai Conti, bourrée de vieux tout verts.
Il fut un temps, pas si lointain, où le jour de repos en semaine pour les écoliers était le jeudi. Et, sauf pour les orphelins évoqués par Jacques Datin dans Les Boutons dorés.
« En casquette à galons dorés / En capote à boutons dorés / Tout au long des jeudis sans fin / Voyez passer les orphelins. »
Ou pour les pensionnaires dont parle Pierre Michon dans ses Vies minuscules
« Un jeudi que nous étions en promenade, une de ces mornes balades en rang, encadrées d’un pion, sorties dont bénéficiaient, paraît-il, nos poumons… »
Ce jour était souvent considéré comme plus heureux que ceux où il y avait classe. Mais le jeudi n’avait pas été jour de repos de toute éternité.
Avant la loi du 28 mars 1882, les élèves allaient en classe tous les jours sauf le dimanche ; ce ne fut plus le cas ensuite puisque l’article 2 de cette loi énonçait que les écoles primaires publiques vaqueraient un jour par semaine, en outre du dimanche, afin de permettre aux parents de faire donner, s’ils le désiraient, à leurs enfants l’instruction religieuse, en dehors des édifices scolaires.
Le jeudi libre était institué, il le resta quatre-vingt-dix ans, jusqu’à l’arrêté du 12 mai 1972, dont l’article premier dit qu’« à compter de la rentrée scolaire de 1972, l’interruption des cours, prévue par la loi du 28 mars 1882 pour l’enseignement primaire et par l’arrêté du 27 juin 1945 pour l’enseignement secondaire, est reportée du jeudi au mercredi ».
Pendant presque un siècle, la semaine des quatre jeudis a donc été considérée par des générations d’écoliers comme une forme de paradis aussi désirable qu’inaccessible. Mais, contrairement à ce que croyaient ces derniers, cette fantastique semaine n’avait pas été créée pour les faire rêver.
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Cultivons nous, cultivons-nous…
J’avoue j’ai donc glandouillé toute la sainte journée.
J’ai tout de même mis un peu de ma sauce, et des photos inédites, sur une chronique canine concocté par Pax.
Je me suis fait un steak-frites à 16 heures.
Le film des nouvelles est si déprimant :
En ce jour 3 de confinement, les annonces s'accumulent. L'Europe dépasse les 100.000 cas détectés. En France, le ministère de la santé dénombre 372 morts au total, 4.761 hospitalisés et 10.995 cas détectés. Edouard Philippe reporte les conseils municipaux de désignation des maires élus dès le premier tour, Emmanuel Macron estime "vraisemblable" un prolongement du confinement, alors que des préfets ont décidé d'interdire l'accès à de nombreuses plages, des internes de médecines réclament un "confinement total et absolu".
Marché noir
Les policiers parisiens sont intervenus mercredi dans une parapharmacie du 16e arrondissement de la capitale. Le personnel de l'établissement y vendait des masques de type FFP2, en dépit de l'interdiction de la vente de ce modèle.
Le gérant de la parapharmacie a ainsi été verbalisé, et 981 masques ont été saisis, rapporte la préfecture de police de Paris.
Depuis le début de l'épidémie de coronavirus, les masques de protection sont au coeur de nombreux trafics. Mercredi, la police parisienne est ainsi intervenue dans un autre établissement, situé dans le 19e arrondissement. Le commerce était en possession de près de 15.500 masques destinés au marché noir ainsi que 240 bouteilles de faux gel hydro-alcoolique. Toute la marchandise a été saisie.
Les incivils
Des joggeurs sur les rives de Seine, des promeneurs dans le bois de Vincennes... malgré le confinement, les Parisiens sont nombreux à s'aérer dans les rues de Paris. Trop nombreux? C'est ce que semblent penser Anne Hidalgo et le préfet de police Didier Lallement.
Dans un communiqué commun, tous deux déplorent que "certains comportements inacceptables perdurent" et lancent "un appel solennel aux Parisiens pour limiter leurs déplacements privés au strict nécessaire".
"Certains secteurs de la capitale restent cependant trop fréquentés par des promeneurs et des sportifs", note le communiqué, en particulier dans le parc des Rives de Seine, sur le Champ de Mars, les Invalides ou encore les bois de Boulogne et Vincennes.
"Dans ces secteurs et dès aujourd'hui, les forces de l'ordre assureront des contrôles stricts de déplacements privés", insistent Anne Hidalgo et Didier Lallement.
Jack Lang a tenu à apporter son « soutien total à l'excellent ministre de la Santé Olivier Véran », et ce, « face aux attaques délirantes et irresponsables de Ségolène Royal ».
À 20 heures les gens du quartier ont applaudi depuis leurs fenêtres ou leur balcon.
J’ai visionné : Jeux dangereux : To Be or Not to Be 1942 réalisé par Ernst Lubitsch 1h40 avec Jack Benny, Carole Lombard, Robert Stack…
Télérama aime passionnément ICI Moi aussi,pas une ride...
Critique par Guillemette Odicino
Avant d’être une charge antinazie, ce chef-d’œuvre d’intelligence est une variation hilarante sur « Être ou ne pas être… ». Telle est la question dès le début, où Hitler se balade, seul, dans les rues de Varsovie en 1939, au milieu des passants ébahis. Hitler ? Non, un acteur de second plan qui teste la crédibilité de son personnage !
Dans ce Lubitsch, où une troupe de comédiens va aider un résistant à déjouer un plan des nazis, tout repose, plus que jamais, sur les apparences trompeuses. Le siège de la Gestapo est le lieu de toutes les mises en scène : d’abord décor où des acteurs interprètent des SS, puis scène de théâtre où ils démasquent un traître, et enfin véritable QG nazi, où un acteur mystifie les officiers en cabotinant. En privé, c’est pareil, il faut feindre : la comédienne Maria Tura (merveilleuse Carole Lombard, décédée juste avant la sortie du film) compatit aux angoisses de Joseph, son époux cabotin :
« Votre mari a fait à Shakespeare ce que nous avons fait à la Pologne » et drague en même temps un aviateur à coups de sous-entendus sexuels. Pour la rejoindre, il profite du long monologue d’Hamlet déclamé sur scène par le mari jaloux… Réalisé en 1942, ce film est, bien sûr, une œuvre engagée, avec ses images de Varsovie bombardée et un vibrant monologue tiré du Marchand de Venise qu’un comédien récite au péril de sa vie. Mais, pour Lubitsch, c’est le ridicule qui tue le mieux la barbarie.
Extinction des feux autour de minuit, le chat qui adore être confiné, roupille déjà pelotonné sur la couette.
À demain sur mes lignes, bonne journée…
Pas de nouvelles du sieur Bizot qui doit être dans ses vignes, heureusement que Claire fait des photos dans les siennes.
Jane Alice Peters.
Publié
Le regard clair et franc de Carole Lombard , qui transcendait le public des années 1930, est intemporel. Impossible de passer à côté de cette étoile filante qui, en dépit de la brièveté de sa carrière, sera entrée dans la légende hollywoodienne en imposant son style sans pareil. Avorté trop tôt, son parcours cinématographique a commencé sous les auspices prometteurs de l’ère du muet, avant de se finir tragiquement. Retour sur une comédienne au destin brisé,