Laurent Bazin @laurentbazin
L’épidémie en 1 image.
L’objectif est bien connu: éviter le pire Cercle rouge et aplatir la courbe (confinement, etc.) pour sauver le maximum de vies Cercle vert.
Détail: plus on limite la casse, plus l’épidémie dure. Pas 3, 4 ou 6 semaines, comme on veut le croire... mais des mois.
C'est un sentiment bizarre, sans doute un peu primaire, et pourtant, profond. Même au cœur d'une pandémie globalisée qui met chaque citoyen du monde sur un pied d'égalité face aux ténèbres, il est étrange et dérangeant de ne pas être en France, en ce moment, quand on est français. Non pas que, mauvais patriote effrayé par la catastrophe, je me serais enfui sous des cieux moins contaminés. La vague a aussi déferlé sur Boston, Massachusetts, où m'ont conduit les tendres hasards de la vie. Je ne me sens donc pas coupable d'être ailleurs : mes liens avec Boston sont anciens, profonds, durables. J'y ai une magnifique partenaire de confinement, des enfants à chérir, des amis à soutenir. Et ce n'est pas la première fois que je ne suis pas en France au moment d'une tragédie bleu-blanc-rouge. Il y eut le Bataclan, d'autres stupeurs, d'autres tremblements, d'autres effarements partagés à distance, pleurés de loin. Je fus Charlie, bien sûr, et j'ai pleuré quand sont tombés 129 de mes compatriotes le 13 novembre 2015.
Mais ce n'était pas la même chose : les victimes, alors, n'étaient que virtuellement mes voisins.
Aujourd'hui, au temps du corona, ce n'est pas mon pays, ni même ma ville, qui me manque parce que je n'y suis pas pour partager une sidération nationale. C'est ma rue qui me manque. Mes voisins. Mes vrais voisins. Mes voisins du quotidien dans ma petite rue du 14e arrondissement de Paris – 166 mètres de long, 12 mètres de large – entre Raspail et Montparnasse.
Robert Desnos à la terrasse d'un café parisien, v. 1925. ©Collection/Leemage
Longtemps contrainte au silence, la victime d’un écrivain pédophile témoigne enfin
Des décennies durant, l’écrivain Gabriel Matzneff s’est servi de son image et de ses lettres pour justifier sa traque d’adolescentes. Son témoignage avait été rejeté — jusqu’à maintenant.
By Norimitsu Onishi
March 31, 2020
via Francesca Gee
PARIS — Francesca Gee se souvient qu’elle flânait dans Paris avec une amie, un jour de fin d’automne en 1983, quand elles ont repéré une nouvelle librairie. Alors qu’elles s’attardaient devant la boutique, son amie a soudain attiré son attention vers le bas de la vitrine.
« Regarde, c’est toi ! »
Le visage de Mme Gee la fixait depuis la couverture d’Ivre du vin perdu, un roman de Gabriel Matzneff, l’écrivain et défenseur de la pédophilie. Dix ans plus tôt, à l’âge de 15 ans, Mme Gee avait noué avec M. Matzneff — bien plus âgé qu’elle — une relation traumatisante qui avait duré trois ans. Maintenant, non seulement il exhibait un portrait d’elle adolescente en couverture de son roman, mais il y incluait les lettres qu’elle lui avait écrites, s’insurge-t-elle, sans son autorisation ni même l’en avoir informée.
Pendant des décennies, malgré ses protestations répétées, M. Matzneff s’est servi de la correspondance de Mme Gee pour justifier la pédophilie et ce qu’il affirmait être de merveilleuses histoires d’amour avec des adolescentes. Il bénéficiait de l’appui incessant d’une partie des élites littéraire, médiatique, économique et politique.
Les écrits de M. Matzneff étaient relayés par certaines des plus prestigieuses maisons d’édition de France, notamment Gallimard, qui publia Ivre du vin perdu pendant près de quarante ans avec cette même couverture — faisant ainsi usage du portrait de Mme Gee pour promouvoir précisément le type de rapport qui avait blessé à vie au moins deux victimes de M. Matzneff.
« Cette image de moi me poursuit, elle est comme un double malveillant », dit Mme Gee.
L’histoire de Mme Gee est celle d’une femme qui n’a pas pu se faire entendre — jusqu’à aujourd’hui.
Âgée maintenant de 62 ans, elle a contacté le New York Times après la publication d’un article détaillant comment M. Matzneff avait ouvertement et pendant des décennies décrit les relations sexuelles qu’il entretenait avec des filles adolescentes et des garçons prépubères.
Brisant un silence de 44 ans — une décision difficile mais mûrement réfléchie — Mme Gee, qui a été journaliste et parle couramment l’anglais, le français, l’italien et l’espagnol, nous a accordé une série d’interviews sur deux jours dans le sud-ouest de la France, où elle vit aujourd’hui. La suite ICI
Coronavirus.
Outre son rôle de “banquier de l’ombre”, les mafias du sud de l’Italie pourraient également infiltrer des activités économiques qui ont le vent en poupe en ce moment, comme “la grande distribution, la livraison à domicile ou les services pour la santé”, détaille Il Fatto Quotidiano.
La mafia est donc déjà projetée dans l’avenir, mais elle n’oublie pas pour autant d’agir dans le présent, explique le grand quotidien du Sud Il Mattino, qui analyse la stratégie actuelle de la criminalité organisée locale.
“À Naples, c’est un système d’‘État social mafieux’ qui est en train de se mettre en place dans certains quartiers, annonce le journal. La Camorra [mafia napolitaine] semble avoir changé de nature, le racket et les investissements sont à l’arrêt. La priorité des clans, aujourd’hui, c’est de maintenir le contrôle du territoire, de renforcer leur consensus dans la population.”
Ainsi, selon les informations du quotidien napolitain, la Camorra “offre désormais des pâtes aux personnes, fait les courses pour eux, en redistribuant ainsi l’argent du trafic de drogue qui ne s’est pas arrêté dans le territoire. Ainsi, ils espèrent avoir de la main-d’œuvre bon marché à recruter quand, dans les prochains mois, les intérêts et les capitaux à prendre seront bien plus nombreux.”
Des policiers moscovites marchent le long de la place Rouge, désertée depuis le début du confinement, le 30 mars. Alexandra Anikeeva / Reuters
Contrôle.
Les Moscovites ne peuvent désormais plus sortir de chez eux que pour les achats de première nécessité, promener leur chien, “descendre leur poubelle” ou se rendre au travail “quand leur présence est indispensable”.
Un laissez-passer sera également bientôt nécessaire pour sortir de son quartier. Alors que l’épidémie de Covid-19 progresse en Russie, le régime de confinement va rapidement être imposé au reste du pays et le contrôle des contrevenants est voué à se durcir.