Ce virologue à l’accent méridional, méprisé par la crème du monde médico-scientifique parisien pour son look à mi-chemin entre Panoramix et un fan de heavy metal, mais dont les travaux dans le domaine des maladies infectieuses et tropicales sont parmi les plus appréciés au monde.”
Génie ou charlatan : Didier Raoult et son traitement à base de chloroquine divisent
Le virologue français assure que le traitement qu’il propose, à base d’un dérivé de chloroquine, est efficace pour lutter contre le Covid-19. Pourtant, les critiques sont nombreuses. Décryptage.
Didier Raoult est-il un “génie ou un charlatan ?” questionne Il Foglio. Le quotidien italien s’interroge puisque le virologue, qui exerce à l’Institut hospitalo-universitaire (IHU) Méditerranée Infection de Marseille, a commencé à tester sur des patients un traitement à base d’hydroxychloroquine, un dérivé de la chloroquine – cet antipaludéen connu depuis la fin des années 1940. “Lequel produit des effets positifs sur les trois quarts des patients, selon le spécialiste”, indique Le Temps, mais “n’en demeure pas moins controversé”.
Une communauté scientifique prudente
Les résultats de cet essai clinique, publiés dans l’International Journal of Antimicrobial Agents, doivent être pris avec extrême prudence, soulignent de nombreux experts. Le protocole lui-même est critiqué : l’essai n’est pas mené en double aveugle (c’est-à-dire que les patients et les médecins connaissent le traitement qui est administré), le nombre de patients est très limité et quelques personnes dans un état grave ont été exclues de l’étude.
Par ailleurs, l’hydroxychloroquine n’a pas été testée seule, mais en association avec un antibiotique. Et, relaie le site suisse Heidi News, “la biologiste néerlandaise Elizabeth Bik, spécialiste de la fraude scientifique, relève dans un tweet que l’un des rédacteurs en chef de la revue [dans laquelle a été publiée l’étude] est également coauteur de l’étude marseillaise”. Un “conflit d’intérêts ?” questionne Le Temps. “Dans l’ensemble, la prudence est bien la tonalité dominante au sein de la communauté des spécialistes”, insiste Heidi News.
De son côté, Science relaie un avis, publié le 20 mars, de la Société américaine de médecine en soins intensifs (SCCM) selon lequel “les résultats ne sont pas suffisamment probants pour que nous recommandions le recours à la chloroquine et à l’hydroxychloroquine chez les adultes souffrant d’une forme grave du Covid-19”.
Une renommée internationale
“En attendant, le virologue français est présenté sur les chaînes d’information comme un guérisseur qui a développé la première thérapie prometteuse en pleine pandémie”, explique la Frankfurter Allgemeine Zeitung. Or, en février, lorsqu’il avait affirmé avoir obtenu des résultats pour lutter contre le Covid-19, “le médecin aux cheveux longs et argentés avait été considéré, par beaucoup, comme un dingue”. Lui-même se définit comme “un avant-gardiste”, note le journal allemand.
Né à Dakar, au Sénégal, Didier Raoult, aujourd’hui âgé de 68 ans, est arrivé à Marseille lorsqu’il était enfant. Après un bac littéraire et des études de médecine, il s’est fait connaître pour ses travaux sur le “mimivirus” (un virus à ADN) et bénéficie aujourd’hui d’une renommée internationale notamment grâce à ses recherches sur les rickettsies (les bactéries à l’origine du typhus), ajoute Il Foglio, qui détaille :
On l’appelle, et ce n’est pas un hasard, le ‘pêcheur de microbes’, ce virologue à l’accent méridional, méprisé par la crème du monde médico-scientifique parisien pour son look à mi-chemin entre Panoramix et un fan de heavy metal, mais dont les travaux dans le domaine des maladies infectieuses et tropicales sont parmi les plus appréciés au monde.”
Et si le ministre de la Santé français Olivier Véran redouble de vigilance au sujet de la généralisation de la chloroquine et si Édouard Philippe a répété que “le médicament ne serait pas mis sur le marché [pour cette application]”, la “pression sur le gouvernement est telle”, relate The Irish Times, que le traitement à base de chloroquine a été intégré à l’essai européen Discovery, dirigé par l’Inserm (Institut national de la santé et de la recherche médicale), qui vient compléter les essais cliniques lancés par l’Organisation mondiale de la santé (OMS).
Des résultats non étayés
Mais il n’y a pas que dans l’Hexagone que la chloroquine suscite l’intérêt des chercheurs. Quelques travaux ont déjà été menés en Chine. Même si “les résultats obtenus chez les patients atteints du Covid-19 sont obscurs”, admet Science. “Des chercheurs chinois, qui affirment avoir traité plus de 100 patients avec de la chloroquine, ont vanté ses avantages.” Or, “les données qui sous-tendent leur avis n’ont pas été publiées”.
Pour autant, cet intérêt grandissant pour la chloroquine (des États-Unis à l’Afrique) a conduit l’OMS à insister sur “la nécessité d’examiner les preuves émergentes pour éclairer une décision sur son rôle potentiel”. Alors qu’un nombre important de personnes s’étaient agglutinées devant l’établissement marseillais où exerce Didier Raoult pour être dépistées, le directeur général de l’OMS a souhaité mettre en garde une nouvelle fois sur l’administration d’un médicament avant que son efficacité ne soit prouvée.
Carole Lembezat et Audrey Fisné
Selon l'Agence France-Presse, plus d'un tiers de la population mondiale est aujourd'hui appelé à se confiner. Cela représente environ 2,6 milliards de personnes sur les 7,8 milliards d'habitants vivant sur notre planète en 2020.
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« Si la presse chinoise était libre, le coronavirus ne serait peut-être pas devenu une pandémie », dénonce RSF
Dans une analyse publiée le 13 mars, des chercheurs de l’université de Southampton suggèrent que le nombre de cas de coronavirus en Chine aurait pu être réduit de 86% si les mesures de lutte contre l’épidémie, prises en Chine à partir du 20 janvier, avaient été anticipées de deux semaines. Au vu de la chronologie des premiers jours de la crise, Reporters sans frontières (RSF) démontre que, sans le contrôle et la censure imposés par les autorités, les médias chinois auraient informé le public bien plus tôt de la gravité de l’épidémie, épargnant des milliers de vies et évitant peut-être la pandémie.
18 octobre : la presse chinoise aurait relayé les résultats glaçants d’une simulation de pandémie
Le Centre Johns Hopkins pour la sécurité sanitaire, en partenariat avec le Forum économique mondial et la Fondation Bill et Melinda Gates, a effectué le 18 octobre 2019 une simulation de pandémie de coronavirus et alerté la communauté internationale de son résultat glaçant : 65 millions de morts en 18 mois.
Si l’internet chinois n’était pas isolé par un système élaboré de censure électronique et si les médias n’étaient pas contraints de suivre les instructions du Parti communiste, le public et les autorités se seraient sans doute intéressés à cette information provenant des États-Unis et qui fait écho à l’épidémie de SRAS (syndrome respiratoire aigu sévère), qui avait causé plus de 800 morts et affecté 8000 personnes principalement en Chine en 2003. La suite ICI
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