- Montreuil, « le 21e arrondissement de Paris » ?
- La gentrification ou la fabrication d'un quartier ancien de centre-ville
Montreuil : l’irrésistible ascension du “21e arrondissement” de Paris », titrait le magazine Zurban au printemps 2003.
« Montreuil. L’irrésistible ascension du “21e arrondissement”…. D’un journal à l’autre, l’expression circule à partir de l’année 2000 pour qualifier cette commune du sud-ouest de la Seine-Saint-Denis adjacente au 20e arrondissement de Paris. Zurban parle tout simplement d’une « extension parisienne » tandis que Paris Match va jusqu’à présenter la ville comme la nouvelle « capitale des arts, des lettres et du cinéma » : « Il y a eu Montmartre, Montparnasse, Saint-Germain-des-Prés, aujourd’hui c’est Montreuil »
« Montreuil, capitale des arts, des lettres et du cinéma »,…. Sous la plume des journalistes, l’ancienne commune de la banlieue rouge se pare de nouveaux atours : des usines désaffectées qui leur évoquent Brooklyn ou TriBeCa ; des maisons, des jardins, des ruelles qui « sentent le feu de bois » et lui donnent « un air de campagne »
« Derrière le périph’, le 21e arrondissement de Paris », Elle,… ; un brassage culturel digne des plus grandes capitales ; un caractère populaire désuet rappelant le Paris des années 1950. Les références sont multiples et contradictoires, mais toujours mobilisées dans un registre laudatif. Pourtant, jusqu’à la fin des années 1990, Montreuil apparaissait dans la presse sous un tout autre jour : comme une ville emblématique de « la banlieue ». Problème de la « jeunesse », difficultés des élèves issus de l’immigration, pauvreté, exclusion des femmes immigrées ou, sur un ton plus optimiste, initiatives associatives et foisonnement culturel formaient les sujets récurrents des articles. À la figure de la banlieue « à problèmes » succède donc en quelques mois celle d’un quartier parisien, ancien, mélangé, artiste et villageois : le renversement de perspective du début des années 2000 est radical.
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- Montreuil, « le 21e arrondissement de Paris » ?
- La gentrification ou la fabrication d'un quartier ancien de centre-ville
Montreuil : l’irrésistible ascension du “21e arrondissement” de Paris », titrait le magazine Zurban au printemps 2003.
« Montreuil. L’irrésistible ascension du “21e arrondissement”…. D’un journal à l’autre, l’expression circule à partir de l’année 2000 pour qualifier cette commune du sud-ouest de la Seine-Saint-Denis adjacente au 20e arrondissement de Paris. Zurban parle tout simplement d’une « extension parisienne » tandis que Paris Match va jusqu’à présenter la ville comme la nouvelle « capitale des arts, des lettres et du cinéma » : « Il y a eu Montmartre, Montparnasse, Saint-Germain-des-Prés, aujourd’hui c’est Montreuil »
« Montreuil, capitale des arts, des lettres et du cinéma »,…. Sous la plume des journalistes, l’ancienne commune de la banlieue rouge se pare de nouveaux atours : des usines désaffectées qui leur évoquent Brooklyn ou TriBeCa ; des maisons, des jardins, des ruelles qui « sentent le feu de bois » et lui donnent « un air de campagne »
« Derrière le périph’, le 21e arrondissement de Paris », Elle,… ; un brassage culturel digne des plus grandes capitales ; un caractère populaire désuet rappelant le Paris des années 1950. Les références sont multiples et contradictoires, mais toujours mobilisées dans un registre laudatif. Pourtant, jusqu’à la fin des années 1990, Montreuil apparaissait dans la presse sous un tout autre jour : comme une ville emblématique de « la banlieue ». Problème de la « jeunesse », difficultés des élèves issus de l’immigration, pauvreté, exclusion des femmes immigrées ou, sur un ton plus optimiste, initiatives associatives et foisonnement culturel formaient les sujets récurrents des articles. À la figure de la banlieue « à problèmes » succède donc en quelques mois celle d’un quartier parisien, ancien, mélangé, artiste et villageois : le renversement de perspective du début des années 2000 est radical.