« Tiens, voilà du boudin, voilà du boudin, voilà du boudin…
Pour les Alsaciens, les Suisses et les Lorrains,
Pour les Belges, y en a plus, pour les Belges, y en a plus,
Ce sont des tireurs au cul. »
Petite explication de texte officielle du Ministère des Armées pour comprendre les paroles du refrain de la marche de la Légion étrangère.
Tout d’abord, le boudin : avis aux amateurs, il ne s’agit pas ici de charcuterie mais de la toile de tente ou du paquetage que les légionnaires mettaient en bandoulière et dont la forme rappelait le boudin.
Concernant les Alsaciens, Suisses et Lorrains, il s’agit ici d’une allusion à une décision ministérielle du 6 mars 1871, rappelée par une circulaire du 27 novembre 1873, qui avait suspendu d’une manière générale les engagements volontaires des étrangers et spécifié que les Alsaciens, les Lorrains et les Suisses pouvaient seuls obtenir des autorisations.
Et les Belges ? Selon la version reconnue, en 1870, lorsque la guerre franco-prussienne éclate, la France décide que la Légion étrangère doit y participer. Le roi des Belges, Léopold II, demande formellement que les légionnaires ressortissants de son pays ne participent pas à ce conflit en raison de la neutralité de la Belgique. Le gouvernement français accède à cette demande et les légionnaires en partance chantent à leurs malheureux camarades belges obligés de quitter les rangs ces paroles quelque peu désobligeantes.
« Son rythme fait marcher la troupe à la cadence de 88 pas par minute, alors que généralement les marches des autres régiments sont fondées sur une cadence de 120 pas par minute. Le « pas Légion » est donc si lent qu'il oblige la Légion à défiler en dernier lors des cérémonies officielles. La lenteur de son pas reflète la force tranquille qui caractérise ce corps prestigieux. »
30 avril 1863, 11 heures du matin. Après le premier assaut des Mexicains sur l'hacienda de Camerone, les légionnaires de la troisième compagnie prêtent serment au capitaine Danjou de se battre jusqu'à la dernière extrémité.
Alors, dans ces terres chaudes, sous un soleil de feu, se déroule le combat légendaire entre une poignée d'hommes et toute une armée." Une lutte de géants", dira le maréchal Forey, commandant le Corps expéditionnaire.
Certains ont dit que sur ce petit coin de terre mexicaine a jailli, voilà plus d'un siècle, une source d'énergie capable d'aider des hommes à vivre et leur apprendre à mourir. Voici le Boudin, un autre symbole, l'hymne de la Légion Étrangère.
Il a été composé par Monsieur Wilhem en 1860.
Emmanuel Macron : pourquoi on lui a chanté “Tiens voilà du boudin” au milieu de l’océan Indien
Si l'origine de ce chant n'est pas clairement déterminée, néanmoins, elle a donné lieu à une tradition pour l'apéritif dans les casernes. Car désormais, c'est du boudin, et bien de charcuterie cette fois, qui y est servi, avec du vin blanc provenant du Domaine Capitaine Danjou, qui appartient à l’Institution des Invalides de la Légion étrangère à Puyloubier (Bouches-du-Rhône), et qui a pour but de réinsérer dans la vie civile les anciens légionnaires et les invalides. Et Emmanuel Macron n'a évidemment pas manqué ce moment, puisqu'il a également partagé le traditionnel BVB (Boudin vin blanc) avec les légionnaires…
14 août 2013
De fil en aiguille : Jean-Paul Kauffmann répond au Taulier pour nous amener jusqu’à Puyloubier «légion de vin d'honneur» ICI
- partir du côtes-de-provence mystérieux, millésime 1985 bu par JPK et ses deux compagnons de marche dans un petite baraque perdue au Val Travers sur les îles Kerguelen.
- poser la question à JPK : se souvient-il d’où venait ce côtes-de-provence?
- recevoir de Jean-Paul Kauffmann en retour la réponse :
Cher Jacques Berthomeau,
Il s'agit de Puyloubier, vignoble détenu par la Légion étrangère. Je crois qu'une cuvée se nomme Esprit de Corps. Je ne le mentionne pas dans le livre mais j'avais apporté six magnums de Lynch Bages 82 dégustés avec les hivernants à Port aux Français (…)
- rechercher sur la Toile des éléments sur ce vignoble de la Légion étrangère,
- trouver un très bel article du Monde Lifestyle du 21.05.2010 par Carole Rap Puyloubier, légion de vin d'honneur dont voici quelques extraits.
« Le vin fait partie de la culture de la Légion. Avant, à table, il y avait le quart de vin réglementaire. Après plusieurs jours sur le terrain, on buvait un bon coup, pour se décontracter et faire la fête", se souvient Nicolas Dadiani, un Géorgien de 62 ans dont vingt-cinq passés à la Légion ; »
« En janvier, ils sont une dizaine à tailler les sarments, parfois chaussés de rangers ou vêtus de pantalons treillis. "Mes respects mon adjudant-chef", lance un ouvrier agricole en passant devant le chef de viticulture Alain Lonjarret, retourné à la vie civile depuis peu, après trente ans de Légion. "Bonjour Picard", rétorque celui-ci, usant du seul nom de famille comme il le faisait en "opération", quand tout devait aller très vite. »
« Le raisin, apporté à la cave coopérative du mont Sainte-Victoire (la plus grosse cave en appellation Côtes-de-Provence), est désormais vinifié à part, dans cinq cuves en inox spécifiques à la Légion. Ainsi est née la cuvée Esprit de Corps – 80 000 bouteilles en 2008, plus haut de gamme que les cuvées dites Classique et Terroir – 60 000 bouteilles chacune, destinées aux régiments. Bien que réduite de 20 %, suite à la grêle du début août, la récolte 2009, de 227 tonnes, porte ses fruits. Pour la première fois, Esprit de Corps en rouge sera assemblé à partir de Mourvèdre, aux côtés des traditionnels cépages syrah et grenache. »
S’ils maîtrisent leur sujet, ils montrent leur talent de l’entrée au dessert en passant par le plat. Oeufs mimosa à 63°, tête au carré, boeuf mode, boudin noir en terrine **avec des morceaux de tête et de poitrine fumée. Pour les becs sucrés : tartes aux fruits, aux pralines, biscuits de Savoie, riz au lait ultra crémeux, le flan de Mémé André, des shortbreads** à faire bisquer un écossais, un cake au citron qu’on vous défie de ne pas engloutir d’une traite…