Le 12 juin 2011 j’écrivais :
Je suis 100% addict d’Arno et je n’en éprouve ni culpabilité, ni remord et bien sûr je ne me soigne pas. Bien au contraire j’estime qu’Arno est le seul antidote à mon allergie pour les pisses-menus qui viennent, de temps à autre, se soulager sur mes chroniques. Pour sûr qu’ils se déboutonnent avec élégance mais je sens chez eux le rance du convenu. Je leur préfère les chiens qui lèvent la patte face aux belles louloutes qu’ils veulent séduire car eux au moins ils ne cachent pas sous le gourmé leur drague éhontée... Oui, oui, moi aussi je me soulage, ça me fait du bien. Et encore je suis discret car si je vous racontais ce que me disent mes copines sur le compte de cette engeance vous seriez édifiés. Mais, comme il me reste encore un soupçon de charité chrétienne je suis le muet du sérail.
Depuis j’ai pondu une chiée de chronique sur ce rocker déglingo.
22 mai 2016
Et moi, pendant ce temps-là, je me retrouve dans une salle de concert, Le Trianon, pleine à craquer, c’est la première fois depuis la nuit du Bataclan que je retrouve au pied d’une scène, au coude à coude, comment ne pas y penser puisque lorsque j’avais réservé ma place j’avais noté « Les dates d'Arno, initialement prévues au Bataclan, sont reportées au 19 et 20 mai 2016 à 20h00 Le Trianon 80 boulevard de Rochechouart. Tous les âges, toutes les conditions, Arno a mis le feu pendant deux heures avec ses musiciens qui envoyaient du bois, même que la salle a chanté juste avec lui Putain, putain, nous sommes tous des Européens et, bien sûr, tout à la fin, les filles du bord de mer, nous ont permis de reprendre en chœur : et encore, et encore… de faire tchouin, tchouin… que du bonheur. Y’a pas d’âge pour ça et ça c’est aussi Paris…
29 septembre 2019
Une tournée l'attend à partir de janvier 2020, Le Trianon- palace à Paris le mardi, 11 février 2020 20:00, j’y serai.
Et puis :
Le chanteur belge Arno annonce être atteint d’un cancer du pancréas dans une interview au quotidien flamand De Standaard publiée samedi. Il doit reporter des concerts de sa tournée pour se faire opérer.
Diagnostiquée à « un stade précoce », la maladie ne fait pas peur à Arno, qui raconte comment il a appris la nouvelle : « Début novembre, ma copine m’a dit que j’avais le teint jaune. Je suis allé chez mon médecin traitant et il m’a fait une prise de sang. Peu de temps après, j’ai reçu un coup de téléphone. Je devais me rendre à l’hôpital de toute urgence. Sur place, ils m’ont diagnostiqué un cancer du pancréas à un stade précoce»». Depuis, le chanteur a effectué plusieurs séances de chimiothérapie et sera opéré la semaine prochaine à Bruxelles. Arno ne devrait pas rester éloigné de la scène plus de six semaines.
« Les gens qui savent que j’ai un cancer se demandent pourquoi je suis sur scène. Mais il faut savoir que c’est la scène qui me donne de le plus d’énergie. Quand je sais que je vais jouer, je me sens galvanisé. La musique m’a toujours sauvé la vie. Les concerts sont importants pour moi, autant que pour le public ».
.En tournée en France, aux Pays-Bas et en Suisse pour son album «Santeboutique» sorti en septembre dernier, Arno a dû subir un traitement, dont une chimiothérapie. Cela ne l’a pas empêché de se produire sur scène.
L’artiste à la voix rocailleuse et à la crinière blanche sera mardi au Trianon à Paris, avant d’être opéré à Bruxelles, puis d’être en convalescence durant six semaines. Il devra ensuite reporter 13 concerts, selon un communiqué cité dans la presse belge. »Hier est mort, demain n’existe pas, je suis vivant aujourd’hui. Je veux être positif et profiter de la vie, en tenant compte de la situation», conclut-il.
«Les gens qui savent que j’ai un cancer se demandent pourquoi je suis sur scène. Mais il faut savoir que c’est la scène qui me donne le plus d’énergie. Quand je sais que je vais jouer, je me sens galvanisé», explique-t-il.
«Hier est mort, demain n’existe pas, je suis vivant aujourd’hui. Je veux être positif et profiter de la vie, en tenant compte de la situation», conclut-il.
Le grand soir est arrivé. Je prends le métro, la ligne 4 jusqu'à Barbès-Rochechouart, mon cheval risquerait d’attirer des convoitises, d’ailleurs à une station un couple monte puis soudain le type se tâte les poches et s’écrie « on vient de me voler mes 2 téléphones, c’est le type qui était près du portillon ». La ligne est en voie d’automatisation les porte sont bouclées, le type veut tirer la sonnette d’alarme, je l’en dissuade. Je me rends pédestrement jusqu’à la salle Le Trianon, passe les contrôles de sécurité, la salle s’emplit doucement. Il y a deux balcons où l’on peut poser ses fesses mais en dépit de mon grand âge je ne conçois pas d’assister à un concert assis. Je me poste à quelques mètres de la scène pour pouvoir « communier » avec le rocker déglingo (je resterai ainsi plus de 2 heures, ma rotule a tenu le choc). Un super guitariste nous fait patienter l’ambiance est bon enfant. Vers 20 h 30 c’est parti.
Yohann Desplat dans le Parisien traduit bien l’ambiance électrique du concert, tout vibre, Derrière lui, son quatuor joue à en faire trembler les murs...
Le 12 février 2020 à 00h11
« Je suis très content que tout le monde ait payé. Et je suis belge, pas anglais ». C'est ainsi qu'Arno salue son public ce mardi soir. Rien ne laisse penser que cette icône du rock belge a été touchée, tant l'énergie qu'elle dépense sur scène est folle. Et fait plaisir à voir.
Il n'en aura pas dit un mot (ndlr de son cancer) sur la scène du Trianon, lors d'un concert à la saveur particulière qui, sans surprise, affichait complet.
Comme à son habitude, le chanteur à la crinière blanche entre dans l'arène vêtu de noir. Le sourire aux lèvres. Derrière lui, son quatuor joue à en faire trembler les murs. Dans la salle, les effluves de bière se mêlent aux sons du rock'n'roll. Avec sa voix rocailleuse à la Tom Waits, Arno est invulnérable.
Enchaînant les chansons pendant près d'1h45, l'ancien membre du groupe TC Matic synthétise sans faiblir les titres de son dernier album et son répertoire de plusieurs décennies. De « Court-circuit dans mon esprit », « Lady alcohol » ou « Ostende bonsoir », il revient à ses classiques qui font toujours mouche. « Putain, putain », « Je veux nager », « Les yeux de ma mère »…
Arno n'a rien perdu non plus de son humour. « J'ai arrêté de boire depuis trois mois. Un bistrot a fait faillite. Même deux bistrots. Mon foie est en grève », lâche-t-il devant un public hilare. Le Belge rigole du bio et de « tous ces trucs en o ». Les hommes politiques aussi en prennent pour leur grade. Donald Trump, Boris Johnson, Jan Jambon, le ministre flamand à la culture. »
J’ajoute, il nous fait le coup de « Vive Macron ! » qui recueille une bordée de sifflets.
Il nous beaucoup parlé de sa mémé en pointant le doigt vers le ciel…
J’aurais aimé que nous entonnions alors qu'il tire sa révérence « ce n’est qu’un au-revoir Arno… »
Nous n’avions pas envie de quitter le Trianon, les spectateurs, mélange de tous les âges, sont restés longtemps au bar à échanger. J’ai même acheté un tee-shirt.
Ce n’est pas dans mes habitudes mais j’ai fait des vidéos : « putain de putain nous sommes tous des européens », « les yeux de ma mère » et bien sûr « les filles du bord de mer » en finale 7 minutes de bonheur. J’en ai posté 2 sur face de bouc pour mes fans. Par bonheur la RTBF était là et vous pourrez écouter un peu Arno.
Suis rentré en métro et je me suis fait une carbonara en écoutant mes vidéos.
Écoutez gratuitement les podcasts du programme info en streaming sur Auvio. Écouter le podcast
https://www.rtbf.be/auvio/detail_arno-en-concert-au-trianon-a-paris-le-11-fevrier-2020?id=2599930
Cinquante ans que le bluesman d’Ostende écume la scène. Le plus européen des chanteurs, qui a le goût des autres, parle crevette, LSD et french cancan.
Votre première fois sur scène ?
En 1969, dans un vélodrome à Ostende, au festival Folk & blues, avec mon premier groupe de blues. J’étais au chant et à l’harmonica et mon copain Roland Robaye, à la guitare. Il est devenu saxophoniste de jazz. On avait repris Trouble in Mind, du pianiste de La Nouvelle-Orléans Richard M. Jones, et on avait nos propres chansons en anglais. Ouille, ouille, ouille, c’est loin tout ça !
Pourquoi avoir d’abord chanté en anglais ?
Dans ma famille, on parlait flamand, français, anglais et ostendais, qui est un mélange de ces trois langues. J’ai du sang anglais du côté de ma grand-mère et mon père était membre de la Royal Air Force pendant la guerre. Ses bouquins étaient en anglais. Mais j’ai aussi vite chanté en ostendais, comme sur Een Boeket met Pisseblommen (« Un bouquet de pissenlit »), et je suis fier d’avoir adapté en flamand les chansons de Randy Newman pour la BO de Toy Story. Je fais de la musique européenne.
En 1981, vous devenez cuisinier de Marvin Gaye…
Il avait besoin de se reposer et mon copain Freddy Cousaert, un DJ et producteur de concerts, l’avait invité pour plusieurs mois à Ostende. Marvin, à qui je faisais la cuisine chez moi le midi et le soir, voulait surtout manger du poulet au curry. Il a composé Sexual Healing aidé de musiciens ostendais et enregistré une partie de son album Midnight Love dans un studio à Bruxelles. Autrement, tu savais que c’est un Belge qui a écrit La Marseillaise ? Et on ne t’a pas dit non plus que c’était un Belge qui avait composé L’Internationale ? [Rires.]
Sur « Santeboutique », votre nouvel album, il est beaucoup question d’alcool et de dépression…
C’est un album de septembre, comme un tableau de Spilliaert. Pas trop triste, j’espère. Lady Alcohol est une chanson d’adieu à l’alcool. Mais ce n’est pas que mon histoire. Les gens m’inspirent : tu ne trouves pas que Donald Trump a une coiffure comme le cul d’un lapin ?
Sur cet album, il y a pas mal de soudures électros…
Avec le bassiste Mirko Banovic, qui m’accompagne depuis vingt ans, on est ouvert comme des vieilles putes. Dans les années 1980, à l’époque de mon groupe TC Matic, on utilisait déjà la musique électronique. Il y en a toujours eu en Belgique avec des groupes comme Telex, Front 242, et la new beat… Peut-être que je suis un rocker électronique. Mais je suis aussi un bluesman.