Cabonarra œufs de poules en liberté, huile d'olive italienne, pasta frenchie et vin qui pue nature suisse don du Taulier
J’ai croisé de Kervasdoué au temps où, chez Pierre Mauroy, premier Ministre de Tonton première formule, il occupait le poste au cabinet, dirigé par Robert Lion, de chargé de mission pour l’agriculture. Ses relations avec Edith Cresson, la toute nouvelle ministre de l’Agriculture, et son cabinet composé d’une bande d’étatistes forcenés, relevaient de la guerre larvée. Il fut exfiltré et nommé au Ministère de la Santé comme directeur des hôpitaux, ce qui ne manqua pas de surprendre les hauts représentants des paysans.
C’est un IGREF, titulaire d’un MBA et d’un doctorat en socio-économie de l'université Cornell aux États-Unis. L’homme est impérieux, tranchant, bardé de certitudes, délivrant ses sourates d’ingénieur, à l’époque où je le croisais, tirant sur sa pipe, j’avais le sentiment qu’il était totalement hors-sol.
Sa fiche Wikipédia oublie cet épisode de son parcours professionnel, tout comme la période d’avant 1981 où il fut très proche de Pierre Méhaignerie au Centre d’Evaluation et de Prospective du Ministère de l’Agriculture. Il n’est plus que le directeur des hôpitaux au ministère de la Santé, de 1981 à 1986. Il a quitté la fonction publique à la fin des années 80.
Jean de Kervasdoué (nom usuel de Jean de Kerguiziau de Kervasdoué) est un professeur d'économie français né le 28 décembre 1944 à Lannion. Il est titulaire de la chaire d'économie et de gestion des services de santé du conservatoire national des arts et métiers (CNAM)] et membre de l'Académie des technologies
Économiste spécialiste des hôpitaux, il est très critique du système de santé français, dénonçant le peu d'attention accordée au malade et la trop grande intervention de l'État. Il plaide par exemple pour une plus grande autonomie des hôpitaux et dénonce les acteurs des hôpitaux, qui, selon lui, « confondent service du public et service public, voire défense du statut public ». Il dénonce la centralisation excessive du système de santé et prêche pour l'autonomie complète des établissements hospitaliers.
Il est très critique envers les média et le manque de professionnalisme de certains journalistes et est opposé à l’inscription, sous sa forme actuelle, du principe de précaution dans la Constitution du 4 octobre 1958, écrivant ainsi : « La faille la plus profonde de ce principe de précaution, son péché originel est un péché d'orgueil. Il laisse croire que l'on pourrait se prémunir de tout car l'on pourrait toujours déceler la cause d'une catastrophe potentielle »
Comme je suis un fouineur j’ai retrouvé enfoui au CNAM son CV ICI :
ETUDES
1971-1972 Université « Cornell » Doctorat en Socio-Economie (Ph.D.)
1969-1970 Université « Cornell » Master in Business Administration (MBA)
1967-1969 Ecole Nationale du Génie Ingénieur du Corps du GREF
1964-1966 Institut National Agronomique Ingénieur Agronome (Paris)
1966-1967 Service Militaire Détachement du Corps du GREF au Ministère de la Coopération. Affectation à l’Union Nigérienne de Crédit et de Coopération, responsable de cet organisme pour les provinces de TAHOUA et AGADES
EXPERIENCE PROFESSIONNELLE
1980/1981 Directeur du Centre d’Evaluation et de Prospective du Ministère de l’Agriculture
1979/1980 Directeur adjoint du Centre d’Evaluation et de Prospective du Ministère de l’Agriculture
1975/1979 Responsable des Etudes Economiques à l’Assistance Publique de Paris
1973/1980 Chargé de Recherche à l’Ecole polytechnique, puis Maître de Recherche (directeur de recherche de deuxième classe) à partir de 1980.
Bien sûr, il chronique au POINT, voiture-balai des penseurs soi-disant iconoclastes, des convenus, des sachants assommants, des hors-sol suffisants.
Pour autant le sieur Jean de Kerguiziau de Kervasdoué ne profère pas que des insanités, je partage beaucoup de ses vues sur les hôpitaux, mais, à sa manière, sous le vernis de l’ingénieur, c’est un rageux. Notre vieux pays s’installe ainsi dans l’affrontement, les postures extrêmes, l’excommunication de l’autre camp, tout ce qu’un vieux rocardien comme moi exècre.
Nos penseurs sont hors-sol, loin du cambouis du terrain, ils pontifient, se mettent en valeur, ne cherchent pas à convaincre, contribue à fragmenter notre société déjà bien éparpillée. Nous avons un stock de sociologues et d’autres logues qui fait son miel des Gilets Jaunes, du glyphosate, des OGM, de l’agribashing… tels les missionnaires de mon enfance vendéenne ils prêchent du haut de leur chaire… par bonheur, eu égard au discrédit de la presse, les paroissiens se font rares.
Mais, comme je sais trier le bon grain de l’ivraie, que je n’adore aucun dieu biodynamique ou cultive des croyances vertes, que je suis un bon vivant qui mange bon, boit bien, et autres plaisirs, je vous invite à le faire dans sa dernière chronique dans la rubrique Débats :
Kervasdoué – Révolution dans la cuisine publié le 20/01/2020
Il n'existe pas de produit miracle ou très mauvais pour la santé. L'alimentation reste donc un merveilleux terreau pour les charlatans de tout poil. Par Jean de Kervasdoué
La cuisine est un des ciments de la société française. Si, autour de la machine à café, la conversation se porte sur le gigot de sept heures ou la tarte Tatin, chacun évoquera avec passion les grandes lignes de sa recette, et cela, quel que soit le milieu social. Des concours de cuisine sont projetés sur les chaînes de télévision aux heures de grande écoute. La pâtisserie se vend comme des produits de luxe et les grands chefs sont plus que jamais des stars médiatiques. L'excellence française est, dans ce domaine, mondialement reconnue.
La continuité des habitudes alimentaires n'est toutefois qu'apparente, car cuisiner prend du temps et devient une occupation de week-end. On ne déjeune plus en semaine à la maison, l'épouse ne prépare plus de « gamelle », d'autres habitudes se sont prises à la cantine ou au restaurant d'entreprise. Le soir, le prêt-à-manger fait la fortune des fabricants de surgelés et des livreurs à domicile. En quelques années, l'offre des marchés forains s'est enrichie de plats cuisinés. Alors que la choucroute et le poulet rôti-pommes de terre ne datent pas d'hier, les marchands de paella ou de potée auvergnate remplacent aujourd'hui les étals traditionnels. Quant aux supermarchés, outre les conserves et les plats surgelés, on y trouve des fruits prédécoupés, des salades, des entrées froides, des gâteaux… si bien qu'il suffit de sortir ces mets de leur emballage avant de passer à table.
Les Français passent à table comme s'ils entraient dans une pharmacie
À Paris, 25 % des habitants ne préparent plus jamais de repas et, en toute logique, des appartements sans cuisine se vendent. Quant aux plus aisés, s'ils aménagent des cuisines luxueuses, ils ne se servent quotidiennement que du congélateur et du four à micro-ondes. Le rythme des repas change. On mange à toute heure, et si les fast-foods servaient déjà en permanence, c'est aussi le cas des restaurants traditionnels des quartiers touristiques.
La diversité de l'offre se manifeste aussi par le choix du type de cuisine : chinoise, japonaise, italienne, grecque, turc, marocaine, basque, bretonne, corse, lyonnaise, alsacienne… sans parler des plats végétariens, voire végans, avec ou sans gluten ! Ces choix multiples bouleversent l'industrie agroalimentaire et l'organisation de sa chaîne de distribution. Il n'y a plus deux ou trois types de consommateurs, mais des dizaines et quelques tendances fortes : les boucheries ferment, les poissonneries se font rares et les Français passent à table comme s'ils entraient dans une pharmacie en demandant le taux d'antioxydant d'un fruit, ou le pourcentage d'oméga-3 d'une huile végétale. Les applications du téléphone portable (Yuka, Kwalito, Open Food Facts, Foodvisor…) se multiplient et précisent le contenu nutritionnel de ce qui a été acheté, il suffit alors de scanner le code-barres de l'étiquette ; quant à « Fruits et légumes de saison », ce site Internet rappelle qu'il y a des saisons et que les fruits et les légumes ne viennent pas à maturité tout au long de l'année en culture de plein champ ! Alim'confiance permet de consulter le circuit de distribution des aliments et se base sur les informations fournies notamment par l'Inspection des fraudes. Enfin, il ne faut pas oublier Nutri-Score qui, par un code couleur allant du A (vert) au E (rouge), indique, nous dit-on, « la qualité nutritionnelle d'un aliment ». Le moins que l'on puisse dire, c'est que l'on tente d'informer les Français qui ont aussi en tête les messages du ministère de la Santé rappelant qu'il fallait manger cinq fruits et légumes par jour, éviter de grignoter, de manger trop gras, trop salé, trop sucré et faire de l'exercice physique.
La suite ICI