Randy Newman sera en concert à La Cigale le mardi, 23 juin 2020 à 19:30
Randall Stuart Newman ouvre les yeux pour la première fois le 28 novembre 1943, à Los Angeles, en Californie. Il grandit dans une famille juive, entouré de l'affection de sa mère, employée de bureau, et d'un père spécialiste des maladies organiques. La suite ICI
Randy Newman a toujours été une anomalie dans le domaine de la musique populaire depuis les années 70. Non seulement son style musical empruntait à Gershwin ou au jazz New-Orleans mais ses textes étaient de véritables vignettes psychologiques dans lesquelles sa verve satirique, voire caustique pouvait s’exercer. Parfois, pourtant, il montrait une certaine tendresse envers ses personnages, et, en parallèle à ses musiques de films, ses évocations d’une certaine Amérique « profonde », bien que le plus souvent imaginées, sont des magnifiques exemples de réalisme. ICI
C'est un pince-sans-rire, un Buster Keaton potelé, un original pratiquant l'autodérision, un chroniqueur social ironique, un piano man quelque part entre Tom Waits et Elton John... et c'est aussi un faux fainéant. En quarante ans de carrière, Randy Newman n'a enregistré que 14 albums mais signé 31 musiques de film, devenant ainsi une figure importante du cinéma américain. ICI
Dr RANDY...
« Derrière son allure austère de professeur d'université, Randy Newman est un incorrigible romantique et un immense parolier: « Le chaînon manquant entre Fats Domino et... Eminem », dit Paul Simon. Sur Songbook Vol. 2, seul au piano, l'homme aligne seize merveilles: ballades cinématographiques, ragtimes enjoués, blues lubriques, chroniques de l'Amérique... L'égal d'un Bob Dylan, la notoriété en moins.
Car Randy Newman fait partie de ces artistes dont peu connaissent le nom, mais beaucoup la musique.
Si W. C. Fields et Woody Allen avaient écrit des chansons ensemble, elles auraient sans doute ressemblé à celles de Randy Newman: un cocktail de cynisme burlesque, d'ironie ravageuse et de vulnérabilité. »
Auteur d’innombrables musiques de films, Randy Newman a d'abord fait chanter les autres avant de se lancer. A contre-courant des modes, le songwriter un peu bougon crée des chansons incisives où il cible Dieu et les puissants.
Ses véritables cibles, il les trouve du côté du pouvoir. Avec George W. Bush, il s'en est donné à coeur joie. « Nos leaders actuels / les pires qu'on ait jamais eus / ne sont pourtant pas les pires / que ce pauvre monde a connus », grince-t-il dans A few words in defence of our country. Et d'aller repêcher dans l'histoire Caligula ou l'Inquisition espagnole en guise de consolation. Pour demain, son fatalisme s'éclaire un peu : « Franchement, quel que soit le vainqueur, et j'espère que ce sera Baracka, euh, Barack Obama... » dit-il, en un charmant lapsus. Son récent retour à La Nouvelle-Orléans, dévastée par l'ouragan Katrina, lui a laissé un goût amer. « Je n'en veux pas à la municipalité, d'ailleurs là-bas tout le monde s'efforce de positiver, jusqu'à l'excès. Mais le gouvernement fédéral a fait preuve d'une terrible négligence. » New Orleans, c'est la ville de son enfance. Il en a chanté les souvenirs dans Land of dreams (1988), son seul album autobiographique. La musique louisianaise l'a formé, ça s'entend encore. Aujourd'hui, Newman se produit dans des festivals de jazz. Un musicien sérieux. Pour certains, c'est juste un type qui compose des musiques de films (il a fini par avoir l'oscar pour Monstres & Cie). C'est aussi celui qui, dans une chanson, a su faire s'exprimer un Dieu drôle et cruel à la fois.