Je suis bon garçon, moi qui ne bois plus que des vins poilus qui puent j’ouvre les portes de mon humble demeure aux vendeurs de poudre de perlimpinpin les laboratoires Lallemand ICI
De nos jours tous les vins sont bons grâce à la science œnologique me dit-on, ça veut dire buvables. J’en conviens aisément mais pour autant sont-ils en mesure de séduire les nouveaux consommateurs. La déroute prévisible des bataillons de baby-boomers vieillissants, adeptes du caddies en GD, la faiblesse structurelle de notre offre, la concurrence des vins du Nouveau Monde à l’exportation, l’habileté de nos voisins italiens à tirer parti des tendances, les vins pas chers des Ibériques, la cécité des bordelais, la gonflette des ex-vins de pays d’Oc, l’absence de marques sur les gros volumes, propulse ces vins formatés dans l’univers impitoyable des boissons alcoolisées.
Tartiner sur le terroir, psalmodier que le vin est un produit culturel, rouler des mécaniques parce qu’on pèse lourd à l’exportation en oubliant que la valeur provient essentiellement des vins haut de gamme, du champagne et du Cognac, me fait penser aux viticulteurs des PO produisant des VDN, Rivesaltes, Banyuls, Maury… arcqueboutés à leur privilège fiscal, ont vu leur vin apéritif adoré des Français fondre comme neige au soleil, jeté à la rue par le Pastis et le Porto bas de gamme réunis, devenir sic « l’apéritif des concierges ». Ne le restait plus que leurs yeux pour pleurer pendant que les grands amateurs s’extasiaient sur les pépites restantes qui ne représentent plus que l’épaisseur du trait.
« L’ennui naquit de l’uniformité », tous ces vins qui se ressemblent, sans âme, formaté, cet air de famille imposé par un concept débile de typicité d’une AOP.
« Cent vices n'ont jamais donné autant de vrais plaisirs qu'une seule vertu. »
Proverbe chinois ; La pensée et sagesse chinoise (1784)
« Le vice est comme l'amant chéri de l'âme. »
Marivaux
Un clin d’œil à l’attention de ceux qui nous bassinent avec le néo-libéralisme en évitant soigneusement de nous dire où se trouve l’alternative :
« Le vice inhérent au capitalisme, c'est le partage inéquitable des biens ; la vertu inhérente au socialisme, c'est le partage équitable des maux. »
Winston Churchill
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