Lorsque ça n’allait pas comme elle le voulait ou qu’elle se fâchait : « Doux Jésus » implorait ma sainte mère qui ne blasphémait jamais contrairement aux hommes qui ne s’en privaient pas lançant des bordées de bondiou de bondiou…
Là où elle est le titre de ma chronique va lui faire implorer Jésus pour qu’il me pardonne.
Bien sûr ici c’est le petit Jésus, le poupon rose et souriant de la crèche flanqué de sa mère Marie, de Joseph, du bœuf et l’âne.
Pas de père Noël chez nous mais cet enfant conçu par l’opération du Saint Esprit. Commode puisque jamais au grand jamais la sexualité, ma sexualité fut un sujet abordé par maman, même lorsque je commençai à orner mon lit de carte de France.
Et pourtant je savais tout de celle de nos bêtes, j’aidais le pépé Louis à vêler les vaches, j’accompagnais la mémé Marie lorsqu’elle décida de mener Grisette la chèvre au bouc, les chevaux laissaient traîner leur monstrueux vis chez le maréchal-ferrant, on castrait le cochon, le jard se tapait les cannettes avec sa queue en tire-bouchons…
La chape était lourde et imperméable.
Alors, j’ai bien conscience en ce temps de l’Avent que chroniquer sur une expression surannée, tombée en désuétude c’est pécher
« S’il peut passer pour un blasphème, mettre le petit Jésus dans la crèche est plus joli que tremper son biscuit, moins vulgaire que tremper sa nouille, moins Rabelaisien que tremper son pain au pot, moins miséreux que prendre le café du pauvre. Il était donc utilisé joliment par la langue surannée jusqu’à ce qu’un conflit étrange sur cette crèche qui le compose vint mettre fin à sa présence courante, le remisant au fond du foin de l’étable dont il était sorti. »
À priori l’expression étudiée en ces lignes pourrait avoir un petit peu plus de deux mille ans, ce qui lui donnerait un sacré caractère suranné. Il est cependant fort probable qu’elle naquit bien des siècles après l’enfant Jésus qu’elle utilise en sujet, selon toute vraisemblance en des temps où l’irrévérence se la jouait Peppone face à Don Camillo. Étudions.
Né en 5 avant lui-même, Jésus de Nazareth ne semblait pas se destiner prioritairement à une carrière dans le domaine de la gaudriole. Guérisseur thaumaturge doué, il rencontrera après plusieurs miracles quelques déboires avec les autorités locales qui le condamneront à la notoriété que l’on sait…
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