Pax, toujours d’humeur légère, ironisait sur ce pauvre Bernard Arnault, « Son tonneau Mercier n’est, lui aussi, que le second plus grand foudre de France. Le plus grand de France et du monde et le tonneau Byrrh à Thuir dans les Pyrénées Orientales. Lalalère, lalalère. »
Et de conclure, « Pour ce qui est des tonneaux il te faudrait racheter le Groupe Pernod Ricard dans lequel tu as déjà essayé de t’introduire. Mais cela est une autre histoire. »
Là, sieur Axelroud, vous êtes bien informé puisque le Bernard LVMH a indiqué le 29 janvier de cette année, qu’il n'est en rien lié à l'arrivée du fonds activiste américain Elliott au capital de Pernod Ricard, qui a fait irruption au capital de Pernod Ricard en novembre 2018, qui réclame plus de rentabilité au groupe français ainsi que des modifications dans sa gouvernance, et qu’il n'a nullement l'intention de déstabiliser le groupe de spiritueux français.
« Je ne connais pas ce fonds activiste et n'ai eu aucun contact avec eux », a-t-il affirmé, ajoutant que sa famille avait des « relations amicales avec Alexandre Ricard » (PDG du groupe) et qu'il ne ferait « rien qui puisse le gêner dans les problèmes qu'il peut rencontrer avec ce fonds d'investissement ».
Dans une lettre adressée à ses dirigeants, Elliott laisse aussi entendre que Pernod Ricard devrait rester ouvert à une possible opération de rapprochement avec un concurrent, nourrissant des spéculations sur des schémas de démantèlement entre Diageo et LVMH, tous deux alliés au sein de Moët Hennessy, la filiale de vins & spiritueux du groupe de Bernard Arnault.
Peut-être que le Bernard a d’autres chats à fouetter depuis qu’il vient de se goinfrer Tiffany « LVMH Moët Hennessy Louis Vuitton SE (« LVMH »), leader mondial du luxe, et Tiffany & Co. (NYSE : TIF) (« Tiffany »), la maison internationale de haute joaillerie, annoncent aujourd’hui avoir conclu un accord définitif en vue de l’acquisition de Tiffany par LVMH à un prix de 135 dollars par action en numéraire. L’opération valorise Tiffany à environ 14,7 milliards d’euros, soit 16,2 milliards de dollars. » ICI
GROS COUP !
LVMH x TIFFANY & CO : Pour qui sonne le glas ? ICI
Alors, pour le Bernard, se payer le tonneau de Byrrh à Thuir, la plus grande cuve du monde en bois de chêne : 10 002hl, construit en 1950 qui appartenait à Cusenier, découpé en rondelles par Pernod-Ricard, c’est possible puisque Byrrh est resté dans l’escarcelle de Pernod.
Gageons que notre Hercule Poirot des PO va dénouer les fils de cette histoire.
En attendant, je lui conseille de lire cette succulente chronique : 13 décembre 2007
BYRRH : une vieille marque bien discrète ICI
Et pourtant au lendemain du 2d conflit mondial l'entreprise va entamer, via sa marque phare, un lent et inexorable déclin. Concurrencée à la fois par les VDN qui bénéficiaient - et qui bénéficient toujours pour le premier - d'un privilège fiscal exorbitant et d'un Comité Interprofessionnel issu des lois de Vichy organisant une véritable entente ; et par un autre entreprise, la Compagnie Cinzano-Dubonnet (CDC) qui a su mieux s'adapter au marché qui préfère les vermouths avec les marques Cinzano en France et Dubonnet à l'export, la société va s'endormir sur ses acquis. Elle cesse d'investir et le résultat c'est qu'en 1960 elle ne gagne plus d'argent alors qu'elle s'appuie encore sur un bilan fastueux : des stocks énormes, des disponibilités épaisses et un patrimoine immobilier d'une grande valeur. La CDC absorbe alors la société Violet, liquide le patrimoine immobilier, sauf Thuir et Gennevilliers, et agrège Byrrh à son portefeuille de marque. Bref après de nouvelles fusions, en 1977, la holding Pernod-Ricard se trouve majoritaire au sein de la CDC. Enfin, c'est en 1978, que l'établissement de Thuir est annexé à Cusenier qui est, si mes souvenirs sont bons, maintenant dans l'escarcelle de marques de Pernod. La messe est dite.
Amen !