Le vin nature c’est comme l’immaculée conception, tenter d’en donner une définition,un explication, c’est se donner des verges pour se faire fouetter : en clair, se voir interdire l’utilisation par la législation dans tous les cas de figure, les vins nature des purs comme ceux des opportunistes qui surfent sur la vague.
Les bonnes intentions des promoteurs du syndicat de Défense des Vins Nature sont louables : « Nous souhaitons en premier lieu que le vin nature soit reconnu, défini et encadré, pour éviter toute approximation ou tromperie auprès du consommateur… » je pose simplement quelques petites questions ou remarques :
- Pourriez-vous s’il vous plaît me donnez une définition précise, indiscutable, du vin naturel, avec une économie de mots ?
- En effet, vous déclarez que votre objectif est de créer une appellation vin naturel reconnue par l’Inao (Institut National des Appellations d'Origine), qui encadrera l’élaboration de ce type de vin avec un cahier des charges précis. Il ne s'agira pas d'une AOC géographique, mais bien d'une AOC produit, pour en finir avec la dénomination générale "Vin de France".
- Ça cadre assez bien avec un signe de qualité, un label produit tel Le Label Rouge qui est un signe national désignant des produits qui, par leurs conditions de production ou de fabrication, ont un niveau de qualité́ supérieur par rapport aux autres produits similaires habituellement commercialisés. ICI . La définition précise du produit vin naturel est donc un préalable à toute reconnaissance.
- La culture AOC reste fortement imprimée dans votre ADN, en supposant que l’INAO vous emboîte le pas, ce dont je doute fortement, je vous signale que les syndicats de défense, qui étaient en libre accès de mon temps, sont périmés, l’heure est aux ODG obligatoires : tu raques sans moufter et t’es bon pour passer à la moulinette des Organismes de contrôles, ceux qui n’aiment pas l’herbe dans les vignes , article R.64244 du code rural. Merci de me dire comment vous ferez entrer dans ce moule obligatoire des ouailles naturistes rétives par construction et qui n’en n’ont rien à péter ?
- Si j’ai bien compris les pionniers, les révoltés, ceux qui ont investi l’espace de liberté vin de France aux premières heures, ceux qui ont pris les premières mandales, en vertu de votre cahier des charges d’un nouveau type : charte des douze commandements, devront rentrer dans le rang sinon interdiction ! Exclusion comme au bon vieux temps du PCF comme dirait Mélenchon.
- Sans vouloir rajouter une couche de doutes pourquoi avoir élaboré une simple charte, la maison INAO ne connaît que les cahiers des charges bien formatés sous sa dictée. Souhaitez-vous vous placer sous les rets des contrôles mortifères des inspecteurs de l’INAO ?
- Les cahiers des charges bien ficelés, bien bordurés, bien formatés sont la plus belle entrée pour les gros faiseurs opportunistes, faites confiance à Gégé, et ses frères des coopés,ils sauront s’y mouler, et pour les prédateurs de la GD ce sera du pain béni : l’exemple du label bio en est la preuve… des rayons vins nature fleuriront tels les 100 fleurs de Mao.
J’écris ça comme ça, tout ça ne me regarde pas, mais la confusion textuelle ne me semble pas bien cadrer avec un souci légitime de protéger le consommateur – celui-ci ne pourrait-il pas faire le tri par ses propres moyens sans avoir recours à tout ce fatras de signes de qualité ? – ce qui se conçoit bien s’énonce clairement et les mots pour le dire viennent aisément, le flou c’est du mou qui permet aux détracteurs des vins nature de rentrer dans le chou de ceux qu’ils qualifient de traîne-lattes pourvoyeurs pour des bobos de jaja frisant le vinaigre.
Dans mon titre j'ai retiré la confusion sexuelle afin de ne pas tomber sous les interdits de Face de Bouc.
Pourquoi faire appel à l’INAO honnit ?
Je ne comprends pas comment vous pouvez espérer du Comité national vins et eaux de vie, composé de la fine fleur des conservateurs, une quelconque reconnaissance du vin naturel.
Nés hors les clous, le vin naturel n’a pas besoin de barbelés.
Le vieux P.S.U de Rocard, écartelé par un nombre incalculable de tendances, ce qui est le cas de figure des vignerons nature, prônait l’autogestion.
Bernard Lambert figure de proue de la contestation de l’unité paysanne chère à la FNSEA, leader paysan au charisme étonnant, écrivit en 1970 un livre-manifeste, Les paysans dans la lutte des classes, chaleureusement préfacé par Michel Rocard !
Démerdez-vous seuls camarades ! Toutes les révolutions ont été étouffées par la bureaucratie. Vous êtes en train d'en créer une, foi d'un vieux con qui fut cloué au pilori pour ses écrits.
Ceci écrit, je continuerai à n’acheter et boire que des vins nature qui puent chez des cavistes qui font le job, sans passer sous les fourches caudines de ceux qui veulent les barricader.
À la liberté chantait Giani Esposito :
Un rossignol du peuple à l'époque Ming
À moins que ce ne fût à l'époque Tsing
Qui avait le désir d'égayer la Terre
Répondit par un chant révolutionnaire
À la liberté, à la liberté