Encore un titre à la con !
Mais non, démonstration !
- C’est le temps des pommes : Aux Fermes de Gally, l’histoire de la pomme se raconte depuis plus de trente ans.
Sorti de terre en 1987 sur la plaine de Versailles pour fournir la cueillette, notre premier verger compte aujourd’hui 14 ha de pommiers.
D’août à novembre, une vingtaine de variétés précoces ou tardives égrènent la saison pour être cueillies à pleine maturité. Il y en a pour tous les goûts !
Et celles qui ne finiront pas dans vos brouettes serviront à élaborer notre jus de pomme ou à compléter la gamme variétale proposée dans nos magasins et dans les paniers d’entreprises des Vergers de Gally. Ces derniers présentent également des pommes locales, venant d’arboriculteurs voisins et amis qui, comme nous, cultivent le goût de la qualité et de la diversité variétale ; un savoir-faire unique transmis par les générations qui nous ont précédés.
- Une Pompe aux pommes
Quand une recette de pompe aux pommes raconte le quotidien d’une femme dans la solitude du Haut-Forez à travers un livre magistral.
Jacky Durand a « déniché une véritable pépite, une sorte de petit carnet de mémoire intitulé « Pas vu Maurice, chroniques de l’infraordinaire » de Laurence Hugues et Claude Benoit à la Guillaume. C’est publié aux éditions Créaphis.
L’histoire de ce livre, c’est un bras d’honneur à l’oubli et une belle leçon de résistance des mots. Imaginez une maison abandonnée derrière la montagne, les genêts, les sapins. Il y a des matelas moisis, un calendrier des Postes de 2002, une dame-jeanne encore pleine de gnôle et, et dans une petite boîte verte en métal, Claude Benoit à la Guillaume, photographe et nouveau propriétaire des lieux découvre une quinzaine de carnets, tenus par Marie, une voix de femme dans la solitude du Haut-Forez. Au fil des jours et des saisons, Marie noircit le papier de son écriture serrée en y consignant les travaux, les visites, les morts qui surviennent. C’est la vie qui va tout à la fois minuscule et prodigieuse car elle raconte la petite musique de l’essentiel. Ecoutez :
« Marie, elle, elle perd ses chats et ses hommes, un à un, elle met moins de haricots en bocaux, elle fait des choses qu’avant elle ne faisait pas. Piocher des fraises. Ramener des fagots de genêt. Elle perd ses hommes et son carnet se remplit. Moins elle a à faire plus elle écrit. Heure par heure, certains jours. Enfin, il y a Maurice. Le neveu, pas de son côté, du côté du mari. Il vient tous les jours. Ou presque. Elle écrit : « Vu Maurice. Pas vu Maurice. » Maurice qui bricole, qui dépanne. Maurice qui passe manger. »
Marie note tout ce qu’elle cuisine : soupe aux choux, saucisse, foie de cochon. Les menus varient avec les saisons mais il y a des recettes qui reviennent, quels que soient le temps ou la récolte. Comme la pompe aux pommes que nous raconte Laurence Hugues, unissant sa voix à celle de Marie :
« Il y en a qui disent pâté mais ça empâte la bouche alors que dire pompe aux pommes c’est déjà s’en régaler. C’est - un dessert facile à faire à la maison. Pas cher -. De la farine, de l’eau, du beurre, les fruits du jardin. De la pâte dessus dessous, au milieu des pommes compotées. Pas de la compote, des morceaux disposés sur le rectangle de pâte brisée, une grêle de sucre. On dessine à la fourchette sur le drap de pâte qui recouvre les fruits. Ensuite on glisse le rectangle dans le four du poêle à bois. On ne décide pas de la cuisson avec un thermostat et des températures préenregistrées, on calcule la chaleur en nombre de bûches et en type de bois. Flambée rapide ou combustion lente, on dose sans manuel traduit du coréen par un logiciel.
En rentrant dans la cuisine, on voit les épluchures sur la toile cirée, on respire le parfum chaud qui monte du poêle. On espère que la pompe est bientôt cuite. Qu’un morceau fumant recouvrira la rose un peu effacée, au milieu de l’assiette en pyrex. »
Pommes, sec
Cidrerie du Vulcain, Jacques Perritaz, Fribourg, Suisse