Au temps de mon parcours du combattant de blogueur j’y suis allé à plusieurs reprises pour faire le job.
Ça gardait encore un côté bon enfant, il était possible de circuler librement dans la halle pour tailler une bavette avec les acheteurs, même accéder au podium où siégeaient les marraines, les parrains et les huiles… Dans la rue, c’était un peu la fête à neuneu. Dans le grand barnum du Palais des Congrès de Beaune, le CAVB organisait la Fête des Grands Vins de Bourgogne. Épuisant, mais c’était l’occasion de serrer des louches, de faire un peu de politique, de goûter un chouïa. J’ai même une fois participé, avec les beaux nez patentés, à la dégustation des vins des Hospices mis aux enchères, ce qui me valut de la part de Michel Bettane des commentaires ironiques. La veille au soir, loin des festivités du Clos Vougeot, trop costume de pingouin et intronisations interminables, j’allais dîner en belle compagnie en des lieux agréables. Ce que j’aimais par-dessus tout c’était la Conférence de presse des huiles bourguignonnes dans la salle des pôvres des Hospices ICI on se caillait les glaouis mais le show de Louis-Fabrice Latour valait le détour. Avant la vente, j’allais déjeuner chez Louis-Fabrice Latour lecteur assidu. Très bourguignon tout ça, un petit côté terrien sans fla-fla allié avec un sens aigüe des intérêts bien compris.
Le dernier grand moment fut le 23 novembre 2010
Fabrice Luchini haranguait le peuple frigorifié au dehors, collé à la vitre, le réchauffait, en appelait à Victor Hugo... une perle rare d’humanité pour le tonneau de charité... ICI
Et puis, François Patriat a viré Macron, la vente elle a viré petit à petit au grand barnum médiatique, people à la pelle, compétition sous les rets friqués de Christie’s, parqués dans une tribune minable et inconfortable, traité comme du bétail, j’ai décidé qu’on ne m’y reprendrait plus.
Bref, bien évidemment mon absence équivaut à un pet sur une toile cirée.
Et puis, ce matin en me levant j’ai accouché d’une idée saugrenue : et si dans cette vitrine de vins convenus se glissait un off des vins nu bourguignons !
Y’en a des bons, des très bons même, qui font un tabac dans les nouvelles générations…
Ce serait porteur d’avenir.
Ça casserait les codes des grands vins bourguignons cotés en Bourse, stockés dans des silos à Hong-Kong, inaccessibles…
Ça irait au-delà du simple cache-sexe bio bien pratique pour tenter de faire oublier que ce fut longtemps un objet de dérision chez les bourguignons.
Les Hospices sont en conversion.
Je pose ça là.
Aux intéressés de reprendre la balle au bond ou bien de la jeter au panier, je n’ai aucune coquetterie d’inventeur !
Si par hasard, sur le pont des Arts, le vent fripon d’un off des vins nu bourguignons venait décoiffer les chefs du CAVB, du BIVB, je prendrais ma cane et mon chapeau pour y aller. Suis persuadé que Louis-Fabrice Latour en serait enchanté…