Oui blanchi sous le harnois, qui a vieilli dans son métier, à l’origine celui des armes, moi je n’en ai jamais porté des armes.
L'empereur Charlemagne avait donné l'ordre de cultiver partout le néflier. On s'en servait pour payer les serviteurs ou soldats, d'où l'expression « travailler pour des nèfles » -pour presque rien, pour de la monnaie de singe.
La locution exclamative « des nèfles ! » veut dire « des clous !» terme exprimant le refus catégorique, qu'on rencontre sous la plume de Marcel Proust, par exemple.
Quand je lis ce que je lis je me dis : mieux vaut travailler pour des nèfles que d’avoir la plume serve…
Et dans, l’univers du vin, ce n’est que copains-coquins, des petites meutes aboyeuses, des communicants faux nez appointé(e)s qui se la jouent dégustateurs ou trices, des pompeurs ou aguicheuses de publicité pour presse papier en mal de lecteurs, ben oui mon vieux con on n’attire pas les mouches avec du vinaigre… Comme me le disait un vigneron « c’est nous qui engraissons tout ce petit monde avec nos cotisations. »
J’ai même lu ça
« Le sens de la vie est peut-être là...
Une pièce de viande qui grésille sur la plancha, le vin pour la partager...
Emmanuel Raynaud fait des vins où se rejoignent le ciel et la terre, la chaleur du sud et la fraîcheur de ses sables.
Aux notes florales se succèdent la cerise encore croquante après 9 ans de garde, la garrigue et l'olive. »
Oui, salaud de baby-boomer je suis, retraité aisé et joyeux, graphomane, vieux con bien sûr, moi qui n’en ai jamais foutu une rame comme aime à l’écrire le phare des PO, j’adore travailler pour des nèfles ça casse le marché.
Lorsqu’une personne paresseuse ne se tue pas à la tâche, on peut dire qu’elle «n’en fiche pas une rame».
Cette expression du XIXe siècle puiserait son origine dans le vocabulaire des bûcherons. Une «ramée» désignait un fagot de coupes de bois, et celui qui n’en «abattait pas une ramée» était un paresseux, que l’on appelait un «ramier».
Pour le linguiste Claude Duneton, il est possible que la locution soit une francisation de l’occitan «n’en fot pas une ramada», où «ramada» désigne une rangée de rames, des tuteurs de bois sur lesquels s’enroulent les plantes grimpantes.
Une autre hypothèse évoque le vocabulaire des galériens, obligés de ramer pour mouvoir le bateau.
Ainsi, le rameur qui «n’en fichait pas une rame» ne ramait pas, et donc ne travaillait pas.
Ramier blanchi sous le harnois qui bosse pour des nèfles, c’est moi !
Nèfle est tiré du latin « mespila » (issu lui-même du grec « mespilon », en référence à la forme hémisphérique du fruit) et s'écrit nesples au XIème siècle, puis neffle jusqu'au XVIIIème. Un fruit qui n'est bon à manger que blet : les paysans le faisaient blettir sur de la paille à l'automne. La nèfle se récoltait fin octobre juste avant les premières gelées. D'où le proverbe : « avec le temps et la paille, les nèfles murissent ». Vers la fin du XIème siècle, par dissimilation avec le latin populaire mespila, le mot signifie au pluriel « chose de petite valeur ».
Le néflier commun (Mespilus Germanica) proviendrait du sud de l'Europe, les fruits du néflier étaient déjà consommés avant notre ère, si l'on en croit le naturaliste Théophraste. Cet arbre fruitier figure d'ailleurs sur certaines fresques de Pompéi. C'est un arbuste rustique que l'on rencontre partout dans les forêts d'Europe et qui supporte les fortes gelées. Le père de l'agronomie française, Olivier de Serres [1539-1619], auteur du « Théâtre d'Agriculture et mesnage des champs », fait mention de compotes et marmelades à base de nèfles. Un fruit très courant que l'on trouvait alors dans tous les marchés, dont il existe encore aujourd'hui une grande variété...
Et, selon la jurisprudence PAX, j’ai bien sûr commis une chronique sur le sujet :
14 avril 2012
De la nèfle fruit étalon de l’astringence de ma jeunesse mon premier goût vineux… au vin « nettoyeur » de bouche selon Ryoko Sekiguchi ICI
Dans notre bocage vendéen nous les appelions les mesles, et en cela nous donnions sans le savoir leur nom en vieux français aux nèfles. Dans le Morvan c’était « cul de chien » ou « cul de singe ». Au Bourg-Pailler, il y avait un néflier tout près du poulailler et la grosse plaisanterie à deux balles était d’en proposer aux gars et aux filles de la ville qui venaient passer des vacances à la cambrousse. L’horreur absolue, la bouche et la langue viraient au carton bouilli car la nèfle a la particularité de ne pas être consommable à maturité, car elle est trop dure et trop acerbe, à cause de la richesse en tanins de sa pulpe.
Dans son petit livre L’astringent chez Argol 12,50€ Ryoko Sekiguchi, écrivain et traductrice qui écrit en japonais comme en français s’interroge « Pourquoi le goût astringent est-il si peu connu en France ? Et pourquoi cet adjectif ne s’est-il pas agrégé de connotations variées, comme tant d’autres adjectifs liés au goût – sucré, salé, amer, piquant ? »
Elle écrit « Si le mot japonais shibumi évoque avant tout le goût du kaki astringent, en France, le mot « astringent » s’emploie surtout à propos du vin, parmi les connaisseurs. Le point commun de ces deux aliments, le kaki et le vin, est la présence de tanins. Dans d’autres aliments, comme le thé ou le coing, dont il sera question plus loin, c’est encore le tanin qui est cause de l’astringence. Et d fait, le goût astringent peut être défini comme un goût tannique »