À l’heure où le voyage en avion est pointé du doigt par les défenseurs du climat, trotte dans ma tête les paroles de la chanson de Robert Charlebois et Louise Forestier : Lindberg
Des hélices
Astrojet, Whisperjet, Clipperjet, Turbo
A propos chu pas rendu chez Sophie
Qui a pris l'avion St-Esprit de Duplessis
Sans m'avertir
Alors chu r'parti
Sur Québec Air
Transworld, Nord-East, Eastern, Western
Puis Pan-American
Mais ché pu où chu rendu
Qui se souvient de la Pan American aujourd’hui disparue ?
Et pourtant ce fut dans les années 60 l’une des plus grandes marques du monde.
C’est la dure loi du marché, concentration-disparition, ne reste plus que des images, des publicités, des plaques émaillées, parfois des souvenirs d’enfance… La Roche aux fées… Pschitt… Olida…
Je n’ai jamais voyagé sur Pan Am, même que j’ai dû attendre longtemps avant de grimper dans une carlingue pressurisée. Prendre l’avion était un luxe, et toujours en chanson on allait le dimanche à Orly : Je m'en vais le dimanche à Orly.
Sur l'aéroport, on voit s'envoler
Des avions pour tous les pays.
Pour l'après-midi, j'ai de quoi rêver.
Je me sens des fourmis dans les idées
Quand je rentre chez moi la nuit tombée.
Alors lorsque Le New-York Times ICI sous la plume de Laura M. Holson écrit le 26 octobre 2019, je me dis que ça vaut bien une chronique.
Le 26 octobre 1958, Pan American World Airways effectue le premier vol commercial sans escale entre New York et Paris. Une fanfare a joué à John Philip Sousa alors que les invités montaient à bord de l'avion, où 111 passagers soupaient en savourant une cuisine de Maxim's à Paris. Vingt-cinq ans plus tard, la compagnie aérienne commémorait ce voyage en invitant à Paris des célébrités telles qu'Eartha Kitt et le champion de boxe Floyd Patterson dans l'un des Boeing 707 d'origine. Une fois sur place, l’équipage a été invité à une fête.
Pan Am a cessé ses activités en 1991. Mais pour beaucoup, cela reste synonyme de voyages aériens de luxe. Et bien que le voyage de 1958 ne soit pas le premier vol transatlantique d’une compagnie aérienne, c’est peut-être le plus important, selon les reportages de l’époque. La Pan Am a contribué à l'ère des voyages en avions commerciaux avec des vols quotidiens vers Londres et Paris, qui ont finalement permis aux touristes – pas seulement aux riches clients – de voir le monde.
«Cela a changé la donne», a déclaré Gabriella Williams, bibliothécaire à l'Université de Miami, qui supervise la numérisation de l'une des plus importantes collections de brochures, de magazines, de publicités et de rapports financiers panaméricains.
«Plus de gens pouvaient se permettre de prendre l'avion. L'aube de l'ère du jet a mis en œuvre la classe économique. »
Le statut de Pan Am comme icône culturelle persiste près de trois décennies après la faillite de la compagnie aérienne, croulant sous une dette écrasante. Des objets panaméricains sont en vente sur eBay, notamment des sacs de voyage, des couverts et les ailes de capitaine. Il continue d'être commémoré à la télévision, au cinéma et dans les documentaires. La Fondation historique panaméricaine propose des circuits au Maroc, en Iran et en Égypte.
« La marque, à un moment donné, était la plus grande du monde », a-t-elle déclaré.
Pan Am effectua son premier vol international en octobre 1927 et devint la compagnie aérienne américaine la plus reconnaissable, réputée pour son service élégant, ses pilotes courageux et ses voyages aventureux.
Le fondateur de Pan Am, Juan T. Trippe avait un flair pour le marketing et les relations publiques. En 1928, il a engagé le pilote Charles Lindberg, qui était devenu mondialement célèbre une année plus tôt lorsqu'il avait effectué le premier vol sans escale en solo entre New York et Paris, en tant que consultant. Lindbergh devait explorer de nouvelles routes en Amérique du Sud, en Europe et en Afrique pour la compagnie aérienne. Au début des années 1930, Pan Am avait étendu ses services dans les Caraïbes et en Amérique latine.
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Et puis il y eut les compagnies low-cost :
« Un aller-retour Dinard-Londres pour le prix de deux places de cinéma. Un voyage Rennes-Barcelone ou Nantes-Milan pour l’équivalent d’un plein d’essence. Et un Caen-Londres ou un Lorient-Porto pour le prix d’un jean Levis. C’est avec des tarifs comme ceux-là que les compagnies à bas coût ont bousculé le paysage aérien il y a une vingtaine d’années.
On prend de plus en plus l’avion et pour moins cher. Plus de 4 milliards de passagers se sont envolés en 2017, c’est presque un milliard de plus que deux ans auparavant. Et le trafic (+8 % l’an dernier) devrait doubler dans les vingt ans. Les carnets de commandes d’Airbus et Boeing sont pleins à craquer et on commence à manquer de pilotes.
Et qui tire ce marché vers le haut ?
Les EasyJet, Ryanair, Norwegian, Transavia ou encore Vueling. « En mettant des prix plus bas, ces compagnies low cost ont contribué à l’explosion de la demande sur les déplacements de loisirs, observe Marc Ivaldi, économiste spécialiste des transports, enseignant à la Toulouse School of Economics. Le touriste peut plus facilement se permettre d’attendre quelques jours pour avoir un vol moins cher. »
Avec 1,2 milliard de passagers, les sociétés à bas prix ont enregistré l’an dernier « une croissance plus rapide que la moyenne mondiale, et leurs parts de marché ont continué d’augmenter », souligne l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI). « Les compagnies low cost vont représenter 50 % du marché aérien, à terme », estime John Leavy, ancien directeur commercial d’Airbus.
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Le moins cher du moins cher mais à quel prix social et environnemental ?
Le tourisme de masse, celui des fameuses classes moyennes, comme le faisait remarquer un économiste politiquement incorrect, c’est plus de papiers gras sur les plages.
Alors que des hordes se ruent dans les cabines de monstres des mers ou sur les sièges de compagnies uberisées, certains prônent une économie de la frugalité je ne sais si je verrai le déclin de Ryanair et d’Easy Jet…