« L’improbable renaissance des trains de nuit en Allemagne »
Ce titre d’un article du Monde signé par Jean-Michel Hauteville et publié le 06 août 2019, éveille en moi à la fois des souvenirs et une certaine rancœur à notre grosse SNCF incapable de gérer l’infiniment petit.
Je vais sans doute chagriner les défenseurs intraitables du service public ferroviaire mais un zeste de concurrence maîtrisée, et c’est possible, permettrait de faire revivre les trains de nuit que le monstre SNCF a laissé mourir.
Ce qui se passe chez nos voisins allemands a le mérite, pour qui n’est pas enfermé dans l’idéologie, de bien poser le problème.
Donnés pour mort en 2016, ils se relèvent grâce à la compagnie autrichienne ÖBB, qui transporte 1,4 million de passagers par an.
En Allemagne, le train de nuit revient pourtant de loin. En 2016, la Deutsche Bahn sonnait le glas de sa City Night Line, lourdement déficitaire (31 millions d’euros de pertes en 2015). Une pétition signée par 29 000 usagers, suppliant le Bundestag d’intervenir, n’y avait rien fait : la compagnie ferroviaire allemande jetait l’éponge.
Dix lignes desservies
Mais l’espoir renaît en octobre 2016, lorsque ÖBB rachète à la Deutsche Bahn une cinquantaine de wagons-couchettes et wagons-lits et reprend la moitié de ses liaisons nocturnes – les plus viables. Le transporteur autrichien dédaigne des trajets comme Cologne-Prague ou Amsterdam-Munich, à forte valeur sentimentale, mais trop peu rentables. Il rafraîchit ses trains couchettes d’une couche de peinture bleu nuit et les renomme « Nightjet », « l’avion de nuit ». ICI
Mes souvenirs :
- Mon premier train de nuit fut le Nantes-Vierzon en juillet 1965 alors que je venais de réussir mon bac et que je rejoignais l’Yonne, du côté d’Arcy-sur-Cure, rejoindre la colonie de vacances des Vendéens de Paris comme moniteur. Ça sentait le jus de chaussettes et le slip mal lavé mais comme je quittais pour la première fois le giron familial c’était un parfum d’aventure.
- Mon seul voyage en wagon-lit cabine de 1ière classe Compagnie des Wagons-Lits fut un Paris-Marseille alors que je regagnais l’Algérie en bateau. Confort et luxe un peu désuet j’en ai gardé un souvenir étrange pour des raisons qui n’avaient rien à voir avec ce sleeping.
- Mon dernier voyage en train de nuit fut un Paris-Venise en 2005 je crois, il partait, il part toujours, de la gare Paris-Bercy, le service est assuré par la compagnie italienne Thello ICI
À l’époque le confort des soi-disant couchettes de 1ière classe (en fait des ex-secondes) était relatif, le matériel était vieux, obsolète, mais arriver à la gare de Venise-Santa-Lucia au petit matin et qu’en sortant de la gare on est face au Grand Canal et à l'église San Simeone Piccolo dont on voit le dôme sur l'autre rive, c’est magique. La restauration dans le train était familiale et succulente. Depuis, le matériel a été rénové et le confort me semble bien meilleur.
Reste plus qu’à épingler à mon palmarès le train de nuit Paris-Rodez/Latour-de-Carol pour rejoindre Collioure chère à Pax.
Départ Gare de Paris-Austerlitz, Paris 22h08
Arrivée Gare de Collioure, Collioure 09h38
Terminus Gare de Port-Bou, Port-Bou 10h07
Le train de nuit Paris-Rodez/Latour-de-Carol sera maintenu et rénové
Avec le Paris-Briançon, ce train de nuit occitan est le dernier en France. La ministre des transports a annoncé son maintien ce samedi, et a même promis une rénovation des wagons.
Il n'en reste plus que deux, mais elles vont être confortées. Les deux dernières lignes de train de nuit en France vont être maintenues et leurs voitures rénovées pour 30 millions d'euros, a annoncé samedi Elisabeth Borne, la ministre des transports.
"L'Etat s'engage pour la pérennité des deux lignes de nuit existantes, Paris-Briançon mais aussi Paris-Rodez/Latour de Carol" a promis la ministre, qui a emprunté le train de nuit Paris-Briançon dans la nuit de vendredi à samedi, pour un déplacement dans les Hautes-Alpes.
"La convention actuelle entre l'Etat et la SNCF doit s'arrêter en 2020 : je vous annonce qu'elle sera reconduite au-delà, ce qui veut dire que nos trains de nuit continueront", a indiqué Elisabeth Borne, qui n'a toutefois pas donné de détails sur l'engagement financier futur de l'Etat. Aujourd'hui, il subventionne à 50% le fonctionnement des lignes de nuit, à hauteur de 20 millions d'euros.
Nouvelles couchettes, nouveaux sanitaires
La ministre a également annoncé la rénovation des wagons à hauteur de 30 millions d'euros, pour des travaux qui commenceront "dès l'année prochaine". En plus d'assurer "la robustesse et la sécurité des rames", cette rénovation permettra "de remplacer les couchettes, d'installer des prises électriques et de refaire les sanitaires" des 66 voitures qui desservent ces deux destinations. Les trains seront également "équipés du wifi", a ajouté la ministre.
Le gouvernement avait annoncé en 2016 l'arrêt des subventions sur six lignes de trains de nuit sur huit, en mettant en avant leur déficit, et le désintérêt des voyageurs (fréquentation en baisse de 25% entre 2011 et 2016).
Si dans la région seul le Paris-Rodez/Latour de Carol est maintenu, la région Occitanie mène des négociations avec l'Etat et la SNCF pour remettre sur les rails une liaison Paris-Perpignan-Cerbère, avec une scission du train de nuit Paris-Latour-de-Carol en gare de Toulouse. Une partie du convoi irait à Latour-de-Carol, l'autre à Cerbère.
Reste le prix !
Pour un aller le 20 septembre
Meilleur prix 37 euros en siège inclinable
76 euros couchette seconde
86 euros couchette première
156 euros le compartiment pour vous seul.