Benjamin Franklin aurait un jour écrit qu’« Un peuple prêt à sacrifier un peu de liberté pour un peu de sécurité ne mérite ni l’une ni l’autre, et finit par perdre les deux. »
Cette belle citation constitue certainement un bon encouragement à défendre ses libertés… mais elle est objectivement fausse ! Dans tous les domaines ou presque, liberté et sécurité constituent deux aspirations en tension, et augmenter l’une revient presque toujours à diminuer l’autre.
Cette question est sans doute une des plus anciennes de l’humanité : pour reprendre la fiction de l’homme à l’état de nature, si fréquente au XVIIIème siècle, que l’on définisse celui-ci comme naturellement bon (Rousseau) ou au contraire « comme un loup pour l’homme » (Hobbes), pour entrer dans la société, c’est-à-dire un ordre conventionnel chargé de régler la vie en commun, la question des rapports entre sécurité et liberté se pose en permanence.
Fresnau, député républicain qui participait à la rédaction de la constitution de 1848, dans une conversation avec Lamartine, parlait de « l’éternel problème de la conciliation du droit de l’individu avec le droit de la société, de la conciliation de l’ordre avec la liberté. ».
- Quelles libertés sommes-nous prêts à sacrifier pour être mieux protégés ?
- État liberticide ou État trop faible ?
La chronique de François Sureau « La sécurité n’est "la première des libertés" que pour ceux qui ont perdu de vue ce que le mot de liberté signifie » ICI