Au temps de Carrouf triomphant son slogan « Le quart d'heure d'avance » impensé stratégique de l'hypermarché, qui a depuis beaucoup de plomb dans l’aile, raillait la concurrence.
« Toujours entretenir un ¼ d’heure d’avance sur ses concurrents »
Ne pratiquant pas l’économie de marché, je ne vends rien, je ne gagne pas une thune bien au contraire je fais vivre le petit commerce : cavistes, restaurateurs, libraires, bouchers, charcutiers, poissonniers, fromagers, marchands de fruits et légumes… avec mon blé, délaissant les allées de la GD, je n’ai donc pas de concurrents.
En revanche, quitte à me faire accuser d’avoir les chevilles qui enflent, j’ai très souvent bien plus d’un ¼ heure d’avance.
2012/2019 soit 7 ans, l’âge de raison.
Pourquoi soudain cette bouffée d’orgueil, de gloriole ? Tout bêtement parce que sous mon nez défilent deux titres :
- L’un venant du Québec : Cet été, on saute sur la tendance vin orange!
- L’autre émanant de l’antique RVF qui pratique le ¼ d’heure de retard : Les vins de macération, souvent appelés vins oranges, sont aujourd’hui devenus indispensables à la sélection des restaurants et des cavistes.
Ces articles sont écrits par 2 filles Anne Bourgoin et Pascaline Lepeltier
Le premier : Cet été, on saute sur la tendance vin orange ! d’Anne Bourgoin est en lecture libre ICI
Discrètement, mais surement, le vin orange a pris sa place devenant un incontournable, véritable tendance des cartes de vins des bars et restaurants du Québec. Mais qu’est-ce que cette nouvelle lubie?
En fait, la lubie vient des anglo-saxons qui voulaient mettre en avant la couleur du vin extrait des raisins blancs. L’objectif? Obtenir un vin plus concentré et plus aromatique. Dans les années 1990, le vigneron italien Stanko Radikon a relancé ce type de vin en vinifiant à la manière de son grand-père parce qu’il trouvait que ses vins manquaient un peu de caractère. Et c’est un peu grâce à lui si le vin orange est arrivé jusqu’à nous. Mais nouveau n’est pas vraiment le mot. Les anglos et le grand-père de Stanko Radikon n’ont rien inventé, étant donné que Grecs et Romains sirotaient déjà ce genre de vin!
Le second : Les vins de macération, souvent appelés vins oranges, sont aujourd’hui devenus indispensables à la sélection des restaurants et des cavistes de Pascaline Lepeltier est payant, la RVF est dans la dèche ça se comprend.
Il y a dix ans, lorsque je suis arrivée à New York, il fallait proposer au verre un sauvignon, un chardonnay, un pinot noir et un assemblage bordelais. Il y a trois ans, il était judicieux de proposer un vin du Jura, de préférence de cépages locaux, trousseau, poulsard ou savagnin.
Tous les soirs, aujourd’hui, on nous demande des vins de macération. Ils sont devenus indispensables à la sélection, dans notre restaurant comme chez les étoilés ou les meilleurs cavistes. J’en suis ravie, car j’adore travailler avec ce style de vins lorsqu’ils sont bien faits...
Bref, pour rouler ma caisse le 22 février 2013 j'écrivais :
En 2012 grâce à Alessandro Merlo, le Taulier découvre les VINS ORANGE avec Radikon.
Jérémie Mourat vinifie une « négrette de paille », un chardonnay 2011, issu d'une longue macération de quarante jours, inspiré en cela des cuvées de Josko Gravner, en Frioul-Vénétie-Julienne, apparaît. Philippe Rapiteau notait « sa dégustation actuelle révèle de jolis arômes assez typiques des « vins orange » (qui restent peu connus en France, au point que certains de nos sommeliers y voient parfois un défaut et l'écartent catégoriquement!), ainsi qu'une finale inimitable, par sa sapidité tannique et sa touche saline. Cette expérience, est vinifiée dans un oeuf Nomblot de six hectolitres »
Voilà, c’est écrit.
Comme je suis honnête je dois à la vérité que la RVF titrait deux ans après « Le nouveau monde des vins oranges »
« Peu importe si ce terme convient et si la (re)découverte vient bien d’outre-Atlantique, mais la nécessité d’avoir à inventer une nouvelle catégorie n’est pas sans signification. Elle prouve que le vin blanc de macération a quelque chose d'inédit dans le monde du vin, au point qu’il faille lui définir un nouvel espace.
Les vins orange prennent de plus en plus leur place sur les cartes des restaurants et des cavistes français, et il est maintenant fréquent de pouvoir goûter la Ribolla gialla de Stanko Radikon (Frioul) ou Ageno de La Stoppa (Emilie).
Force est de constater, comme avec ces deux exemples, que la vague nous arrive en grande partie d'Italie, et plus particulièrement de la région frontalière entre Frioul et Slovénie.
La macération pelliculaire longue pour les vins blancs n’est pourtant pas une pratique traditionnellement italienne - bien que la question subsiste - ou exclusivement italienne. Ils existent ailleurs ces fameux vins à la couleur ambrée orangée plus ou moins intense, et pour certains pays comme la Géorgie, probablement depuis des millénaires. »
Bonnes vacances pour ceux le sont, pour les autres bossez bien, et tous ensemble buvez bien…