Samedi 16 août 1969, le deuxième jour du festival, un hélicoptère dépose Carlos Santana, qui vient de fêter ses 22 ans, au milieu des champs de Woodstock. On attendait 60 000 spectateurs dans un écrin de verdure, ils sont 500 000. Une pluie diluvienne a tout balayé et transformé le site en un bourbier géant. Cette marée humaine fait peur à Santana, il prend de la mescaline, la drogue psychédélique par excellence. C’est bordel monstre. À 14 heures on appelle Santana, le guitariste est en pleine montée de drogue et ne comprends pas ce qui se passe. Personne ne connaît le bel efflanqué, torse nu sous son gilet noir. En quelques minutes pourtant, le tour est joué. L’avant-dernier morceau de sa prestation, Soul Sacrifice, 10 mn au rythme échevelé, fait se lever la «nation de Woodstock» comme un seul homme. Une immense clameur descend des hauteurs. Santana triomphe et bascule dans un autre monde.
Sur la base de Santana à Woodstock, le jour où il a retourné la foule
Laurent Rigoulet Télérama