J’ai beaucoup écrit sur Noirmoutier, normal c’était l’une des deux îles de mon enfance, alors rien que pour titiller la mouche du coche j’exhume de la naphtaline de vieilles chroniques en y joignant un papier de Télérama « Agnès Varda y tourna plusieurs films. Jacques Demy imaginait les siens dans le moulin familial, ouvert aux quatre vents, face à la mer… Les amants cinéastes ont chéri Noirmoutier. Et l’île vendéenne ne les a pas oubliés. »
18 juillet 2007
Noirmoutier
En souvenir de mes jeunes années, de la C4 de Louis Remaud, du passage du Gois avec ses balises et ses pêcheurs à pied de coques et de palourdes, des pique-nique au Bois de la Chaise avec maman, Madeleine et les frères Remaud, du mimosa, des marais salants, je vous offre un extrait d'un texte d'Octave Mirbeau qui, à la fin de juillet 1886, fuit l'agitation parisienne et débarque à Noirmoutier. A mes lecteurs noirmoutrins aussi je dédie ce texte...
25 août 2013
Noirmoutier n’est plus une île mais il lui reste son Gois, son mimosa et elle peut toujours faire son cinéma… depuis César et Rosalie
Mon affirmation tient à deux raisons, l’une d’enfance et l’autre plus administrative.
Enfant j’allais à Noirmoutier avec la famille Remaud, dans le C4 qui sentait bon le pain, le p’tit Louis était boulanger, nous empruntions le passage du Gois et je n’ai jamais le sentiment que je me rendais sur île car, pour moi, comme celle d’Yeu, seul un bateau pouvait m’y transporter. J’aime bien ce qu’écrivait Marie Maugeret en 1830 « Un pays qui ne tient à la terre ferme que certaines heures, et, pour ainsi dire, du bout du pied, vraiment c’est comme un rêve. »
23 mai 2016
Les patates nouvelles des îles Noirmoutier et Ré ce n’est pas donné… 12,95€ et 13,90€ le kg
30/07/2019.
Le plein d'embruns Richard Sénéjoux
À Noirmoutier, les plages d’Agnès Varda et de Jacques Demy
Les gens d’ici l’appellent l’immortelle des dunes. Quand elle éclôt, l’été, ses petites fleurs jaunes dégagent un parfum chaud et épicé qui, pour le promeneur averti, rappelle le curry. Immortelle, pourquoi au fait ? Ses racines sont solides et très profondes. Et « quand une racine prend, à Noirmoutier, elle a des chances de durer », paraît-il. Un peu à l’image du couple Jacques Demy-Agnès Varda, dont les racines familiales et artistiques poussent sur cette île de Vendée depuis plus de quatre-vingts ans. Précisément au bourg de La Guérinière, au centre. C’est là qu’enfant Jacques Demy, qui habitait Nantes, venait souvent passer week-ends et vacances avec ses parents, adeptes du camping sauvage dans les dunes — il continuera adolescent. Plus tard, à la fin des années 1950, il y emmènera Agnès Varda qui, comme lui, tombera amoureuse du lieu. « Il cherchait une maisonnette de pêcheur, on a trouvé un moulin abandonné », raconte Agnès Varda dans Les Plages d’Agnès (2008). Ils rachètent le moulin en 1962 et lancent d’importants travaux. Planté en haut des dunes, il offre une vue splendide sur la mer et un accès direct à la plage. Le couple y séjournera de nombreuses fois avec ses enfants, Rosalie (Varda) et Mathieu (Demy) — Rosalie a même passé une année à l’école du village. Mais le moulin Nicou, son nom officiel, sera bien plus qu’un simple lieu de détente pour cette famille d’artistes. « Jacques et moi […], on aimait cette île. Y vivre. Y écrire. […]Elle m’inspirait. » (Les Plages d’Agnès, toujours).
Lieu de villégiature et d’inspiration constante
C’est là que Jacques Demy va écrire dans les années 1960 Les Parapluies de Cherbourg, Les Demoiselles de Rochefort, Peau d’âne. « J’étais enfant à l’époque, mais je me souviens de Michel Legrand et de Jacques Demy en train d’inventer ce qui deviendra Les Demoiselles, confie Marc Tourneux, yeux bleu océan, rencontré dans la cuisine du moulin voisin (on en compte quatre à La Guérinière), que sa famille possède encore. Michel Legrand était bien sûr au piano, Jacques se tenait juste à côté. Tous les gamins jouaient ensemble, un petit groupe très sympa s’était créé. Tout était ouvert, on circulait beaucoup les uns chez les autres. Il n’y avait pas de chichis. » Michel Legrand reviendra plusieurs fois avec ses deux fils. Pour beaucoup, pas de doute : la chanson Les Moulins de mon cœur, qui ouvre L’Affaire Thomas Crown, de Norman Jewison (1968), lui a été inspirée par le moulin des Demy-Varda.
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