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31 juillet 2019 3 31 /07 /juillet /2019 06:00
Arsenic dans les vignes, filtres en amiante dans les chais, ça n’était pas toujours très bon pour la santé des intervenants  avant…

Un de mes fidèles lecteurs, vigneron, commente sous ma chronique Amianto :

 

Bonjour Jacques

 

Et pour faire le lien avec le vin, rappeler que jusqu'au début des années 80 nous filtrions les vins avec de l'amiante, soit en plaque, soit en poudre pour les filtres à kieselguhr.

 

Je me rappelle les sacs rouges de 22 kg qui se voyaient de loin. Je me revoie encore plonger la tête au fond du sac pour en piocher les dernières doses sans masque... « Super adjuvant » me disaient les anciens, et « tu vas voir maintenant que c'est interdit, les vins ne seront plus aussi brillants » rajoutaient t'ils. Voire...  ICI

 

En 1976, l’UFC Que Choisir mène une première enquête sur l’amiante dans le vin. Sur vingt-neuf crus de consommation courante, quinze contiennent de l’amiante provenant du filtrage. Soupçonnant ce produit d’être cancérigène, l’UFC décide de boycotter les marques qui continuent à utiliser ce procédé. Ces dernières réclament cinq millions de dommages-intérêts. Quatre ans plus tard, les pouvoirs publics interdisent l’usage des filtres d’amiante.

 

Un caviste exposé à la poudre d’amiante

 

A LA UNE DORDOGNE  Publié le 14/10/2011 par PIERRE-MANUEL RÉAULT

 

Le malade travaillait pour la coopérative viticole de Monbazillac. Un dossier jugé hier au tribunal des affaires sociales.

 

Bruno Colussi ne ressent pas encore l’essoufflement significatif des malades de l’amiante. Mais le scanner qu’il a passé dans le cadre de la médecine du travail est formel. Cet homme de 52 ans souffre de plaques pleurales, une maladie respiratoire significative d’une exposition prolongée à l’amiante. Pour lui, comme pour le Cerader (1) qui lui apporte son soutien, c’est dans le cadre de son travail à la coopérative viticole de Monbazillac qu’il a été contaminé.

 

« Depuis 1980, je travaillais comme caviste, explique cet homme domicilié à Lamonzie-Saint-Martin. J’étais responsable de la filtration du vin. À l’époque, jusqu’en 1997 où ce procédé a été interdit, on utilisait des filtres à plaques et à terre diatomée dont l’efficacité était améliorée par l’utilisation de sachets d’amiante en poudre. »

 

Sans aucune protection

 

Selon Bruno Colussi, qui a travaillé 32 ans dans la cuverie, la coopérative ne l’a jamais averti des dangers de l’exposition à l’amiante et il travaillait en outre sans aucune protection.

 

« Pourtant, s’indigne René Vincent, responsable du Cerader, la mutualité sociale agricole refuse de reconnaître la maladie professionnelle générée par cette exposition régulière aux fibres de l’amiante en poudre. Accepter cette évidence était sans doute porter atteinte aux producteurs de vins de toute notre région, du pays même, puisque partout ce mode opératoire était appliqué. »

 

La victime et le Cerader ont donc saisi le tribunal des affaires de sécurité sociale et le dossier était examiné hier après-midi. L’enjeu est important car si les juges donnent raison à Bruno Colussi, il pourra bénéficier d’une allocation de cessation anticipée d’activité pour les travailleurs de l’amiante (Acaata). À l’issue de l’audience, l’association s’est montrée confiante. Le tribunal rendra son délibéré le 8 décembre.

 

Mortalité prématurée

 

Il ne s’agit pas là d’un luxe, souligne le Cerader. Les travailleurs exposés à l’amiante meurent prématurément. Et hier, les adhérents du collectif, réunis devant le palais de justice pour soutenir le dossier de Bruno Colussi, ont d’ailleurs observé une minute de silence à la mémoire de Jean-Paul Levignat, le président d’honneur de l’association décédé avant-hier à l’âge de 65 ans de multiples maladies liées à l’amiante : plaques pleurales, cancer bronchio-pulmonaire et fibrose. « Le 77e décès dans le département depuis la création du Cerader en 2002 », faisait observer René Vincent. Triste bilan.

 

(1) Collectif élimination rapide de l’amiante défense des exposés aux risques, 06 88 46 55 33.

 

  • Jusqu’en 2001, l’arsénite de sodium a été pulvérisé sur les pieds de vigne pour traiter certaines maladies du bois.

 

À savoir !

 

La maladie du bois concerne trois maladies : l’eutypiose, l’esca et le BDA. Les blessures de taille constituent les voies de pénétration des agents pathogènes dans le ceps.

 

Selon le Centre international de recherche sur le cancer et par l’Union Européenne, les dérivés arsenicaux sont classés comme cancérogènes (poumons, vessie, peau) avec un délai entre l’exposition et la survenue de la maladie de 20 à 40 ans.

 

Pour connaître le nombre de travailleurs exposés aux dérivés arsenicaux en France, une évaluation rétrospective a été réalisée par Santé publique France dans le cadre du projet Matphyto.

 

Le croisement d’un ensemble de données (recensement agricole, déclaration d’utilisation de pesticides par les propriétaires et/ou exploitants) a permis d’estimer que sur les périodes étudiées (1979, 1988 et 2000), entre 60 000 et 100 000 personnes ont travaillé, chaque année, sur des exploitations utilisant des pesticides arsenicaux pour le traitement de la vigne.

 

L’intérêt de ces données est multiple :

 

– Mise en place d’une prévention sur la population identifiée pour éviter le développement ou l’aggravation de certains cancers induits par les dérivés arsenicaux, en agissant à un stade le plus précoce possible.

 

– Rechercher une éventuelle cause professionnelle à certaines maladies (tableau 10 du régime agricole) et envisager une reconnaissance en maladie professionnelle.

 

Actuellement, Santé Publique France développe une matrice viticulture couvrant l’ensemble des substances appliquées sur la vigne. Ces données seront croisées avec le recensement agricole pour fournir des effectifs d’exposés.

 

La suite ICI 

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