Sophia Loren est un cordon bleu
« Sophia Loren avait réussi l’exploit de concilier l’inconciliable dans l’Italie des années 60. Elle était à la fois un sex-symbol et une mère, une icône hollywoodienne inaccessible et une courageuse fille de Naples. Elle devint un objet d’adoration pour le public. In cucina con amore fut publié en 1971, pendant l’âge d’or de l’actrice, qui était alors une jeune maman au sommet de sa carrière. Sophia Loren est un cordon bleu, tout le monde s’accorde à le dire. Toutefois son livre n’est pas un hommage à ses compétences en cuisine. Il combine toutes les contradictions qui ont fait d’elle une actrice adulée des foules. Notamment une bonne dose de sex-appeal, surtout sur les photos. L’une d’elle nous la montre dans une robe légère et échancrée, caressant rêveusement la queue d’un faisan farci, élément charcutier qui ne peut être qualifié de rococo. »L’auteur de ces lignes est un journaliste américain John Dickie dans un livre publié en 2007. »
19 mai 2012
In cucina con amore « tout ce que vous voyez je le dois aux spaghettis » Sophia Loren en 1971
Sophia Loren est en train de changer la perception qu'on a de la vieillesse lorsqu'elle est apparue dans une magnifique robe blanche lors d'un événement, samedi dernier. Le temps semblait n'avoir eu aucune emprise sur elle.
La femme de 84 ans était tout aussi glamour que pendant sa jeunesse lorsqu'elle a assisté à la cérémonie de baptême du paquebot de croisière de luxe, MSC Bellissima.
Debout au City Cruise Terminal de Southampton, Loren brillait de mille feux dans une robe blanche très pailletée avec plusieurs bijoux assortis.
La robe de sirène italienne à manches longues à encolure basse est tombée jusqu'à ses pieds. Les diamants et les paillettes à l'ourlet de la tenue éblouissent les yeux.
Tout ça pour rappeler que Sophia Loren est napolitaine, cordon bleu, et ce n’est pas une vue de mon esprit échauffé que de vouloir lui demander de me préparer des ciccimmaritati !
C’est quoi les ciccimmaritati ?
Explications de gravure :
Nelide préparait les ciccimmaritati, une soupe traditionnelle du Cilento comportant au moins une vingtaine de légumes et de céréales différents. Rosa estimait que l’orgueil d’une femme du Cilento ne pouvait ignorer ce plat, et avait l’intention de mettre sa nièce à l’épreuve.
[…]
La jeune fille passa timidement sa main rugueuse sur la planche de formica, aussi lisse que la tablette de bois brut à laquelle était habituée. Rosa apprécia cette méfiance face à l’artificialité du matériau, et fut heureuse de voir sa nièce s’adapter et avoir repris les gestes de l’ancien rituel, disposant les ingrédients sur la table : le blé Cappella à épis noirs, le maïs, les fèves, les gesses, les haricots Régina, blancs et ronds, les tabaccuogni, petits et marron, les pois chiches et les mimiccole, les lentilles. Le tout en petits tas bien distincts, pour ne pas se tromper dans les proportions. Dans une assiette creuse il y avait les châtaignes janghe, séchées et décortiquées à l’avance, qui donneraient de la douceur à la soupe.
[…]
À côté des petits tas de légumes et de céréales, la jeune fille aligna épices et condiments : ail, huile d’olive, sel, l’incontournable papauolo, le piment sec très piquant, et la tomate en conserve prise de la buatta, la boîte en fer recouverte d’un torchon, rangée sur la planche la plus haute du buffet. Maintenant, je veux te voir faire, pensa Rosa depuis sa chaise adossée au mur, les mains croisées sur son ventre. Jusque-là, la nièce était restée dans les limites de la stricte orthodoxie, mais maintenant, le moment de la touche personnelle était venu. On l’avait, ou on le l’avait pas.
[…]
Nelide fit un signe vigoureux de la tête, comme si elle avait reçu un ordre péremptoire. Elle se dirigea vers le buffet, attrapa une boîte et ajouta à ses ingrédients une cuillerée de saindoux. Maintenant, oui, il ne manquait plus rien à la préparation des ciccimmaritati, et on allait pouvoir s’attaquer à la cuisson. Elle regarda la tante, en quête d’une approbation, et prit une marmite.
Extrait de L’enfer du commissaire Ricciardi de Maurizio De Giovanni
Dialogue entre Rosa la vieille tante du commissaire Ricciardi qui s’occupe de son ménage et sa jeune nièce Nelide venue l’épauler.
Le Cilento : terre campanienne aux douces collines recouvertes d’étendues d’oliviers se reflétant dans la mer Tyrrhénienne est un endroit magique, un ancien carrefour de civilisations et traditions. Traversé par des torrents et riche en bois de châtaignes et de chênes verts, ce splendide paysage est enrichi par la présence de petits villages perchés sur les roches ou situés au bord de la mer. C’est ici que surgit le magnifique Parc national du Cilento et du Vallo Diano, avec les sites archéologiques de Paestum et Velia et la Chartreuse de Padula, inscrits en 1998 sur la World Heritage List de l’UNESCO.
Le magnifique Parc National du Cilento et du Vallo Diano, le deuxième parc en Italie en termes de dimensions, s’étend de la côte tyrrhénienne à l’Apennin méridional entre la Campanie et la Basilicate et conserve d’anciennes traces de présence humaine sur le territoire. Le Parc inclut les sommets des monts Alburni, du mont Cervati et du mont Gelbison, ainsi que les contreforts côtiers du Mont Bulgheria et du Mont Sella.
Le patrimoine floristique du Parc se compose d’environ 1800 espèces de plantes, autochtones et spontanées, et sa faune est tout aussi riche grâce à la grande variété d’environnements naturels qui caractérisent le territoire. Aires côtières et de montagne, fleuves et ruisseaux, déterminent la présence de différentes communautés faunistiques, dont certaines espèces jouent un rôle très important en termes d’équilibre écologique, comme par exemple le faucon pèlerin.
Les sommets, les prairies d’altitude et les falaises sont souvent habités par les loups, l’Aigle Royale (Aquila chrysaetos) et ses proies préférées: la bartavelle (Alectoris graeca) et le lièvre de l’Apennin (Lepus corsicanus).
A l’extraordinaire richesse naturelle liée à l’ hétérogénéité du territoire, s’ajoute le caractère mythique et mystérieux qui caractérisent cette terre riche en histoire et culture: de l’ appel de la nymphe Leucosia aux plages où Palinurus et Enée se séparèrent, aux ruines des colonies grecques d’ Elée et Paestum à la magnifique Chartreuse de Padula.