Du côté de la porte d’Auteuil cette année pas de panamas sur le bord des courts pour se protéger du soleil, le temps est carrément breton, les chapeaux ronds, et le vendredi des demi-finales il soufflait un vent à décorner les encornets.
N’importe quoi camarade !
Faute avouée, autocritique, n’était pas pardonnée au temps de Tintin au Pays des Soviets, fine allusion à la polémique sur l’absence du tsar de poche Poutine aux cérémonies du débarquement en Normandie.
Mais, étant né et éduqué au pays des curés, 3 pater et 2 ave après le « c’est ma faute c’est ma très grande faute » coulpe battue je me retrouve aussi blanc que le Lacoste des Mousquetaires au grand temps de Roland.
Le tennisman français Jean Borotra, lors d'un match de Coupe Davis, en 1927. (AFP)
Ben oui les amis, comme les bourgeois bordelais disent Ferret pour le Cap Ferret, les parigots disent avec désinvolture Roland pour Roland Garros.
Roland-Garros et le sempiternel scandale des loges vides
La rénovation du court Philippe-Chatrier était l’occasion rêvée de transformer la configuration du Central, de remonter certaines loges afin de laisser les places au bord du court au grand public, passionné, préférant le sandwich fait maison et emballé dans le papier alu que les agapes du village VIP. Eh bien, non ! La configuration est restée à l’identique et les mêmes maux produisent les mêmes effets.
Lucas Pouille rouscaille :
« Les gens préfèrent boire une coupe de champagne. C’est le problème de mettre les loges à cet endroit. Autant mettre des gens qui viennent vraiment voir du tennis. C’est le problème de ce court et ça l’a toujours été. Quand on regarde à la télé, on a l’impression que le Central peut être vide alors qu’il est plein. Ce sont juste la tribune présidentielle et certaines loges qui sont vides. Depuis des années, on connaît le problème. Quand on voit les ambiances sur le court 14 ou le Simonne-Mathieu, ce n’est pas pareil… »
Je laisse de côté la terre battue rouge brique de Roland qui est au tennis français ce que le terroir est à la grandeur des vins grands gaulois hors de prix, sauf que depuis Noah, au patronyme prédestiné pour les adulateurs de cépages résistants, les seuls français(e)s en finale sont les ramasseuses et les ramasseurs de balles.
J’en reviens à la rue Daguerre, là où j’ai croisé un Curé qui puait des pieds, chez le poissonnier, tout près d’un maigre fort gros, s’offraient à mon regard d’e-cuisinier amateur une belle poignée de chipirons que certains nomment aussi encornets.
Comme j’ai écrit sur tout et rien je vous précise que :
Le chipiron du sud-ouest est un petit encornet, voisin de la seiche, « encré » pour échapper à ses prédateurs, et là que l’encornet ([ ɑ̃kɔʀne ]) est en principe le nom vernaculaire du calmar lorsqu'il est pêché ou cuisiné, et là encore que le chipiron se nomme supion en Méditerranée…
Je m’y perds puisqu’on me dit aussi que l’encornet est le nom vernaculaire du calmar ou calamar et que ce mot peut parfois désigner par analogie d'autres céphalopodes comme la seiche et parfois le poulpe.
Mais sachez que le calamar n’est pas une seiche « Un moyen infaillible pour ne plus les confondre : La seiche a un os, le calamar (ou calmar) a une plume, la pieuvre n'a plus aucun élément de squelette résiduel. »
Donc j’achète les chipirons.
De retour en cuisine, je les vide en séparant la tête et les tentacules du manteau en forme d’étui et les rince à l’eau fraîche.
Calmar ou calamar vient du latin « calamarius », qui signifie « étui à roseaux pour écrire », nom donné du fait de sa forme : coquille interne semblable à une plume, le tout enfermé dans son manteau en forme d'étui et possédant de « l'encre ». Le calmar a une simple plume comme squelette facile à ôter.
Ensuite, rapide passage à l’eau bouillante salée avec persil et laurier.
Préparation de la persillade échalotes, petits oignons, ail, hachés.
Huile d’olive dans la poêle pour frire doucement les chipirons et la persillade.
Finition avec une noix de beurre salée.
J’ai décidé de manger mes chipirons avec des trofies.
Et avec ça j’ai bu ça…
Bon appétit !