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2 juin 2019 7 02 /06 /juin /2019 06:00
Jean Bouise engagé, héros discret, comparse débonnaire ou salaud opaque, dessinant, au fil de seconds rôles fort peu secondaires, 1 sorte de portrait mouvant du Français, période Formica et impers couleur mastic

Je pose rarement mon cul sur le canapé pour regarder la télé, je sais tout juste manier la télécommande, pourtant un vendredi soir de retour de je ne sais où j’ai allumé la lucarne plate et je suis tombé sur ciné-classic qui affichait Jean Bouise, un héros très discret.

 

Le cul bordé de nouilles j’ai toujours été fasciné par Jean Bouise

 

La disparition des seconds rôles dans le cinéma français, ils avaient des gueules de populo…

 

Le 4 juillet 2006

Les seconds rôles

 

Seuls les gens de cinéma savent honorer les seconds rôles en leur attribuant des prix, Oscars ou César, lors de cérémonies d'autocélébration dont ils raffolent. Les seconds rôles donnent aux films leur pâte humaine, cette épaisseur des gens de peu, la petite musique de la petite vie que l'on vit. Deux acteurs, discrets et talentueux, ont représenté pour moi la quintessence de la grandeur et de la servitude du second rôle : Jean Bouise avec son regard doux de myope et sa voix chaude et profonde, Charles Denner l'homme qui aimait les femmes arpentant le monde juchées sur leurs longs compas.

 

Le documentaire est remarquable, il confirme mes intuitions sur l’homme d’abord et sur le comédien ; il a bouffé de la vache enragé avec Planchon et il a laissé un souvenir durable d’un type bien dans une profession où les gros ego sont souvent insupportables.

 

Jean Bouise, un héros très discret

Jean Bouise, un second rôle de premier plan

Cécile Mury  dans Télérama publié le 03/05/2019.

 

Qui a oublié sa silhouette mélancolique et son jeu tout en subtilité ? Avec le documentaire “Jean Bouise, un héros très discret”, et les films “Coup de tête” et “Le Vieux Fusil”, passez une soirée en compagnie d’un acteur incontournable des années 1970-1980. Vendredi 3 mai sur Ciné+ Classic.

 

Si l’on vous dit « grand escogriffe à moustache, incontournable figure du cinéma français des années 1970 », vous répondez… Jean Rochefort. Perdu : un Jean peut en cacher un autre. Jean Bouise, disparu en 1989, est un poil moins célèbre. Mais il a sans doute autant marqué son époque. Il suffit d’avoir vécu un bout des Trente Glorieuses et d’être un peu cinéphile pour identifier aussitôt sa silhouette mélancolique, son ironie finaude, son jeu minimaliste, tout en subtilité.

 

Chacun garde « son » Jean Bouise dans le patrimoine de ses souvenirs : le flic sobre et tenace qui enquête parmi les petits Blancs racistes de Dupont Lajoie (1975). Le magistrat indigné de Section spéciale (1975). Le patron de club de foot retors de Coup de tête (1978). L’ami bienveillant de Philippe Noiret dans Le Vieux Fusil (1975).

 

L’avoir à l’image, c’est presque un label de qualité, la garantie d’une œuvre soignée, taillée dans un bois solide.

 

Il est de tous les films engagés, héros discret, comparse débonnaire ou salaud opaque, dessinant, au fil de seconds rôles fort peu secondaires, une sorte de portrait mouvant du Français, période Formica et impers couleur mastic. Avec une préférence pour les notables discrets, les huiles de province dubitatives, les M. Presque-tout-le-monde, tous unis par la capacité d’incarnation de leur interprète, son humanité vibrante.

 

Sa filmographie se confond avec celle des grands cinéastes du moment (Costa-Gavras, Claude Sautet…) ou accompagne les débuts prometteurs d’une brassée de fameux débutants, de Jean-Jacques Annaud à Luc Besson.

 

Pas besoin de le chercher longtemps dans la distribution de ces films : Jean Bouise, c’est le type juste à côté de la star. A la droite de Patrick Dewaere ou Yves Montand, ou à la gauche d’Alain Delon. L’avoir à l’image, c’est presque un label de qualité, la garantie d’une œuvre soignée, taillée dans un bois solide. Le bois dont on fait les planches de théâtre : son talent singulier, Jean Bouise l’a découvert et ciselé au Théâtre de la Cité de Villeurbanne — devenu le TNP, où une salle porte son nom.

 

A gauche toute

 

Diplômé de chimie, ce natif du Havre a été détourné très tôt des éprouvettes par un coup de foudre pour l’art dramatique. Des vaches maigres au succès, il est resté le compagnon de route de Roger Planchon, s’illustrant aussi bien chez Shakespeare que chez Brecht ou Tchekhov, au long d’une carrière théâtrale aussi riche et fournie, sinon plus, que son parcours au cinéma.

 

Jean Bouise était un homme de troupe, généreux, toujours prêt à donner un coup de main en coulisses ou à jouer pour trois fois rien dans des courts métrages auxquels il croyait. Humaniste passionné, à gauche toute, il s’est même envolé pour Cuba en 1962, à l’aube de la révolution castriste. Il y a tourné deux films, avant de reprendre le cours de sa vie. A la première des secondes places

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commentaires

P
Si on aime le cinéma on ne peux que partager l'avis du Taulier sur les seconds rôles et Jean Bouise en particulier.J'y ajouterai Paul Crochet autre" premier "second rôle de la même période.Quand on évoque les seconds rôle je ne peux m'empêcher de citer Dominique Zardi ( second rôle abonné de Chabrol) « Vous savez, dans le gigot, ce qui est bon, c'est pas la viande, c'est les pointes d'ail. C'est pas moi qui dit ça, c'est Raimu. » Bon dimanche.
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