L’opportunisme désigne particulièrement, dans l'histoire de France la fraction centrale du parti républicain, animée par Grévy, Gambetta et Ferry, au début de la IIIe République. Aux militants intransigeants qui critiquaient sa modération Gambetta répond, le 12 août 1881, en relevant le mot pour définir une « politique avisée, ne laissant jamais passer l'heure propice, les circonstances favorables mais ne sacrifiant rien ni au hasard ni à l'esprit de violence »
« C'est, disait-il, la politique de la raison et [...] c'est la politique du succès. »
Les opportunistes, qui se qualifient eux-mêmes de républicains de gouvernement, ont lutté activement pour l'établissement d'un régime républicain, parlementaire et démocratique, mais ils acceptent l'existence d'une haute assemblée, le Sénat ; ils décident la laïcisation de l'école primaire publique, mais ils respectent, au moins pour un temps, le Concordat ; ils développent l'empire colonial, mais recherchent toujours le maintien de la paix. Malgré l'absence de structure permanente et l'affaiblissement dû aux rivalités de personnes, l'opportunisme est la force politique prédominante en France de 1879 à 1895. Une relève se fait ensuite, au profit du radical-socialisme plus avancé. Gambetta et Ferry étant morts, leurs compagnons se partagent : les républicains de gauche, avec Waldeck-Rousseau, s'associent à la reprise de l'action anticléricale décidée par les radicaux-socialistes au nom de la défense républicaine, les progressistes, avec Méline, passent à l'opposition, jugeant l'équilibre social menacé par la montée du socialisme.
Depuis quelques temps, passé le temps des ricanements des huiles des GCC, pensez-donc à Bordeaux ça n’est pas possible vu la météo, charitable comme je suis-je ne rappellerai pas les déclarations péremptoires des winemaker, le sémillant Hubert en tête, c’est la ruée vers la bio et même la biodynamie.
Vu le pedigree de ces hauts du panier il ne serait pas de bon ton de causer d’ouvriers de la 25e heure, alors je me contenterai de ma référence aux opportunistes.
Pour ce grand moment, ils sont venus, ils sont tous là, sauf françois Ruffin : Vinexpo Bordeaux : Arnault, Niel, Bouygues…, un casting de gala au Château d’Yquem
Le compte-rendu de Mathieu Hervé dans Sud-Ouest vaut son pesant de cacahuètes (rappelons que Jimmy Carter Président des USA était un grand producteur de cacahuètes).
Lundi soir, au Château d’Yquem à Sauternes (33), le dîner organisé par le conseil des grands crus classés en 1855 présentait un plateau de personnalités exceptionnel, dont Bernard Arnault, propriétaire des lieux.
L’ambassadrice des Etats-Unis Jamie McCourt, Martin Bouygues, Xavier Niel (patron de Free), l’ancien ministre de l’économie Thierry Breton (PDG de la société Atos), le maire de Bordeaux Nicolas Florian, le designer Philippe Starck, le propriétaire de château Lafite Eric de Rothschild, le PDG du groupe Roederer Frédéric Rouzaud, le verrier Maximilian Riedel, Christophe Navarre (Vinexpo)… Plateau de personnalités exceptionnel ce lundi soir au château d’Yquem, pour le dîner organisé par le conseil des grands crus classés en 1855 (Médoc et Sauternes)
400 invités de prestige, quelques gilets jaunes à l’entrée la suite ICI
2 grands moments :
- L’allocution de Bernard Arnault nouveau gourou de la bio bordelaise
Lors de son discours dans une gigantesque serre érigée dans les jardins de la propriété, Bernard Arnault a évoqué le terroir de Bordeaux comme une “oeuvre collective”.
« Nous avons le devoir de le perpétuer et de la faire croître ».
Le PDG de LVMH a aussi souligné “l’exigence” et “le rayonnement” du classement de 1855 et de ses vins ainsi que l’histoire du “mythique” château d’Yquem, “sa recherche de perfection”(…) Notre action n’a eu d’autre but que de prolonger les quatre siècles d’excellence qui nous précédaient”.
Puis de lancer cette phrase qui n’a rien d’anodine dans l’univers des grands crus : « Nous avons des pratiques de culture exemplaires. Ces dernières années, Yquem a franchi des étapes décisives pour parvenir à une viticulture aujourd’hui intégralement biologique, et bientôt biodynamique ». Ajoutant dans un sourire : « Je le dis pour Monsieur Lurton (ndlr : Pierre Lurton, directeur du domaine, il gère Yquem et Cheval Blanc pour le groupe LVMH) ».
A la fois une annonce et une façon de fixer les objectifs pour les années qui viennent.
C’est beau je suis sûr que le bedeau de Butane&Degaz, s’il était invité, a pleuré comme pour les cloches de son ami Hubert le Forestier.
Sans transition, comme on disait à la télé de mon temps, je vous offre aussi le suc de César Compadre le meilleur tendeur de micro de Bordeaux :
- Pierre Lurton : "Nous sommes en démarche bio depuis des années" directeur du château d’Yquem dans le Sauternais et de Cheval Blanc à Saint-Emilion, précise les propos de Bernard Arnault, PDG de LVMH, le groupe propriétaire des deux domaines.
Pierre Lurton : Nous sommes en démarche bio depuis des années, sans vraiment communiquer sur le sujet. Yquem (105 ha) est dans cette logique. Nous n’utilisons plus depuis longtemps d’herbicides, d’insecticides, de produits CMR…. On va rentrer dans la procédure pour obtenir la certification officielle. Il faut trois ans de conversion pour cela. On connait bien toutes ces questions. On réfléchira par la suite à la biodynamie, qui est une autre étape.
- Et au château Cheval Blanc (SaintEmilion), autre propriété que vous dirigez ?
Nous allons engager le même processus à Cheval Blanc (38 ha). Mais attention, notre climatologie bordelaise est parfois difficile. On a vu les conséquences des attaques de mildiou en 2018, avec de nombreuses pertes de récolte. Il faut rester prudent. D’autant que l’usage du cuivre (contre le mildiou) est désormais limité par les autorités. Il peut être nocif pour les sols. Sur tous ces points, les grands crus comme nous doivent montrer l’exemple.
Propos recueillis par César Compadre
Souvenir du Vinexpo qui suivit mon rapport, la place de Bordeaux m’avait placé une pancarte dans le dos : cet homme est dangereux, le directeur d’alors du CIVB me qualifiait de haut-fonctionnaire parisien, double tache, alors je lui répondis que je n’étais ni haut, ni fonctionnaire et que j’avais vendu beaucoup plus de litres de vin que lui.
Qu’avais-je proféré comme insanité ?
Tout bêtement j’avais placé le respect de l’environnement en toute première priorité pour le vignoble français et qualifié le gros du vignoble bordelais de lac de vin.
Presque vingt ans de cela, mais ces messieurs n’ont guère de mémoire, ils sont les nouveaux maîtres du monde, ils glanent sans vergogne les pépites des autres à pleines mains avant de monter en chaire pour nous abreuver de discours pompeux et creux.
Un espionnage méthodique. Pendant environ un an entre 2015 et 2016, François Ruffin - élu député LFI en 2017 - a fait l’objet de surveillances commandées par le groupe LVMH, écrit Mediapart ce mardi 21 mai. A cette époque, le patron du journal satirique « Fakir » était alors en plein tournage de « Merci Patron ! », récompensé ensuite du César du meilleur documentaire, un film qui donne à voir comment un couple d’ouvriers au chômage obtient de l’argent du groupe de luxe au terme d’épisodes rocambolesques.
Il y a eu des rebondissements depuis. Le 17 janvier dernier, la première fortune de France et patron de LVMH Bernard Arnault a été auditionné comme simple témoin dans cette affaire. Selon le procès-verbal de son audition consulté par Fabrice Arfi, l’auteur de cette enquête publiée dans Mediapart, il se serait contenté de se décharger sur des cadres du groupe et de répondre : « Je n’ai aucune information à ce sujet.
Baptisé I2F, le cabinet en charge de cet espionnage était dirigé par Hervé Seveno et supervisé par Bernard Squarcini, ex-patron des services secrets intérieurs sous Nicolas Sarkozy et reconverti dans le privé, notamment au service de LVMH. Ce cabinet, I2F, a consigné divers éléments de la vie privée de François Ruffin, y compris une relation sentimentale qu’il avait à cette époque. Interrogé sur le sujet, l’intéressé déplore : « Ah ouais, quand même ! À l’époque, cette relation sentimentale n’était pas officielle. Tous les membres de “Fakir” n’étaient pas forcément au courant… »
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