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29 avril 2019 1 29 /04 /avril /2019 06:50
Extension du domaine de la frite belge en Picardie « Moi je suis tombé sur un bon Belge, ce sont des sous sûrs » signé un paysan picard

C’est bien connu entre belges et français on se fritte depuis toujours sur l’origine de la frite mais le 15 mai 2012, je rembarrais tout le monde en titrant :

 

Le succès de la pomme frite doit beaucoup plus à l’huile d’arachide qu’aux belges et aux français

 

En effet, Madeleine Ferrières dans Nourritures Canailles éditions du Seuil Points 10,10€ réglait la question de l’avènement de la frite :

 

« La frite se situe au point de rencontre d’une continuité et d’une rupture. Évolution longue, celle qui par le lent travail de sélection met sur le marché des variétés à peau jaune et à chair si ferme qu’on peut les tailler en bâtonnets. Effet de conjoncture avec l’arrivée en masse sur les marchés de pommes de terre moins chères après la reprise des cultures en 1861. Rupture dans le domaine culinaire avec le traitement à grande friture, un mode de cuisson jusque-là à  peu près ignoré de la cuisine populaire. »

 

L’innovation c’est la friture.

 

« L’avènement de la pomme de terre frite intervient dans des conditions semblables à celles qui ont diffusé la pomme de terre bouillie. À un siècle de distance, on retrouve une cuisine urbaine des rues. Vers 1830, on signale à Paris les premiers marchands ambulants de frites. La cuisine nomade s’installe sur les quais de Seine. Le cornet de pommes frites s’y débite facilement, nourriture ludique, en cas de luxe, car il coûte cher. La pomme de terre de 1830 n’est pas encore un légume bon marché. La maladie qui l’attaque à partir de 1846-47, faisant pourrir les récoltes, a eu des effets sur son prix jusqu’en 1861. Signalons au passage que le cornet de frites offre un débouché pour les livres qui se vendent mal. Jusque-là ils finissaient comme emballage alimentaire chez la beurrière, l’épicier où le poissonnier. »

La suite ICI

 

La nouveauté dans notre pugilat pacifique c’est qu’une enquête nous révèle que « De plus en plus d'agriculteurs français sous-louent en toute illégalité une partie de leurs terres à des producteurs belges qui sont prêt à payer 10 fois le prix du loyer pour avoir ces quelques hectares en plus. »

 

On connaissait le phénomène de la sous-location d'appartements dans les grandes villes, voilà qu'il atteint désormais...les terres agricoles françaises. De plus en plus d'agriculteurs du plat-pays sous-louent les terres de notre côté de la frontière pour faire face à l’augmentation constante de la demande de frites belges et autres produits issus de ce tubercule.

 

Dans les Hauts-de-France, c'est même est un secret de Polichinelle. En pleine période de plantation de la pomme de terre, il suffit de se rendre dans les champs pour voir que beaucoup de tracteurs sont immatriculés en Belgique. Mais de là à parler du phénomène devant un micro, il y a une marge. Michel [le prénom a été changé, ndlr] accepte de témoigner pour Europe 1. A 60 ans, cet agriculteur loue ses terres à un propriétaire, c'est un fermage, et sous-loue depuis 10 ans entre 4 et 8 hectares à un confrère belge. « Moi je suis tombé sur un bon Belge, ce sont des sous sûrs », explique-t-il. Quant à savoir combien il touche pour ça : « c'est un sujet tabou », dit-il.

 

Si la pratique est complètement illégale, tout comme pour les appartements, Michel n'est pas inquiet : "Du moment que mon propriétaire reçoit son fermage [son loyer, ndlr], tout le monde est content". Du côté belge, en plus de ne pas se cacher, on sent même poindre une touche de cynisme : "C'est illégal pour les producteurs français qui louent leurs terres aux Belges", rappelle ainsi Romain Cools, secrétaire général de Belgapom, l'association des professionnels de la filière pomme de terre en Belgique.

 

Et il a raison : le plus grand risque est pris par l'agriculteur qui sous-loue ses terres. S'il est repéré, on peut lui résilier son bail. Concrètement, il n'a plus le droit d'exploiter. Mais le phénomène est difficile à déceler. Même si les Belges ciblent souvent le même profil : des agriculteurs en fin de carrière, un peu fatigués, qui veulent compléter leurs revenus, ils se contentent de petites parcelles. Une brigade d'enquête en charge de contrôles phytosanitaires estime toutefois qu'une dizaine de milliers d'hectares serait tout de même sous-loués dans la région.

 

Une "invasion", une "stratégie de conquête" des Belges

La suite ICI 

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