Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 mars 2019 4 14 /03 /mars /2019 06:00
Y’a 10 ans Bashung partait sans laisser d’adresse « Je me le représente massif, comme s’il était 1 cavalier chevauchant son destrier en vue d’1 ville de sable à conquérir. » Gérard Manset

Quand je me rêvais écrivain j’allais flâner villa Poissonnière, une allée devenue privée entre la rue Polonceau et celle de la Goutte d’Or, où « Bashung avait une chaumière du passé, toute courte, toute rigolarde, et ses massifs de groseilliers, de tulipes, ses rosiers épineux, ses flutes en petites corolles…»

 

Résultat de recherche d'images pour "villa poissonnière bashung"

 

 

Alain s’excusait de ce luxe – bien relatif d’ailleurs – de la possession,  comme une entorse à ses idées « Tu sais, j’ai acheté ça à un moment… maintenant on ne pourrait plus… »

 

Manset et Bashung se sont rencontrés trop tard, en 2005

 

Moi j’ai rencontré Manset en 1968 avec Animal on est mal.

 

« Je n'aurais jamais imaginé que cette chanson serait imperméable au temps. C'est peut-être une des seules, populaires, intelligibles de prime abord, qui résume aussi bien le parcours d'un artiste. Il y a des succès que certains traînent comme un boulet toute leur vie ; moi, il m'accompagne. Comme une niaiserie, une sorte de faiblesse, de légèreté, belle surtout à cause du piano. « Et voilà le miracle en somme, c'est lorsque sa chanson est bonne. » Ces paroles sont tellement bêtes et gentilles en même temps. Tout le monde peut pondre et chanter Il voyage en solitaire. »

 

« Je suis fait de 50 % de tristesse et de 50 % de sagesse. L'ombre et la lumière. A partir du moment où je me suis mis à m'exprimer en chanson, la création a été instantanée : le texte vient en un quart d'heure, la chanson se boucle dans la matinée. »

 

« Il faut remonter au SMS du samedi 14 mars : bashung est mort.

 

Le b en minuscule, dû à la sobre typographie du numérique et des cristaux liquides. »

 

Manset est chez des amis, « probablement aux environs de Rochefort, une ville, par sa topographie, sa linéarité, le quadrillage des rues, qui paraissait à ce moment-là le mieux correspondre à une révélation de cette sorte, intemporelle et froide. »

 

« Quelques fleurs dans un vase. C’était des roses, bien sûr, la chambre et son grand lit de métal »

 

61 ans, à 19h42 à l'hôpital Saint-Joseph à Paris, un cancer du poumon terrassait Alain Bashung en chimio depuis septembre 2007. Je passais Bleu Pétrole en boucle. Né le 1er décembre 1947 d'un père qu'il n'a pas connu et d'une mère ouvrière, Bashung avait été envoyé à l'âge d'un an vivre chez sa grand-mère, à Wingersheim, en Alsace.

 

Le 15 mars 2009 dès que la nouvelle me fut connue j’ai écrit :

 

« Un jour je parlerai moins, jusqu'au jour où je ne parlerai plus » Bashung Alain parti sans laisser d’adresse…

 

Mon cher Alain,

Que les autres cons, les comptables de la sinistre liste, qui vont t’agréger à leurs foutus statistiques, ne ramènent pas leur fraise sur les raisons du triomphe de ce putain de chancre immonde sur ta vie.

Moi je te dis grand merci.

ICI

 

1947, est un bien meilleur millésime que la mien 48, cette année l’une des années les plus chaudes du XXe siècle, « s’inscrivant dans un cycle d’années sèches (1945, 1946, 1947 et 1949). Le souvenir qui en reste aujourd’hui est pourtant celui d’un millésime de légende.

 

Rarement le ciel s’était montré plus favorable : du début avril à la fin octobre, la France ne connut que la chaleur, caniculaire à partir de juin. Rappelant celle qu’avait subie le pays deux ans plus tôt, la sécheresse fut particulièrement pénible pour la population qui dut faire face à des restrictions d’eau. Pour la vigne, elle constitua en revanche une véritable bénédiction.

 

Certes, dans un premier temps la situation ne parut pas extraordinaire. Une petite pluie de juin contraria la floraison, entraînant une diminution du volume de la récolte et une concentration des substances dans les baies. En été, les orages relancèrent la végétation qui commençait à souffrir cruellement de la sécheresse. Au bout du compte, le beau temps entrecoupé de quelques pluies au bon moment permit d’obtenir une maturité inégalée.

 

En Champagne, les vendanges commencèrent le 5 septembre. Il fallait remonter à 1893 pour avoir une date aussi précoce.

 

En Bourgogne, ce millésime fabuleux fut à l’origine de vins puissants. Depuis 1865, on n’avait pas récolté des raisins aussi riches en sucre.

 

Les bordeaux rouges comme les vins du Rhône furent de la même veine. Complets et charpentés, les premiers ont valu à l’année d’être souvent présentée comme l’un des millésimes du siècle. Beaucoup sont toujours à l’apogée et certains n’ont pas encore épuisé toutes leurs réserves.

 

Malheureusement, il est aujourd’hui très difficile de se procurer ce millésime. Qui ne rêve pourtant de savourer un grand sauternes de 1947 à la teinte jaune brunâtre et aux arômes de fruits confits ? Sans parler d’un Cheval Blanc du même millésime, aussi mythique aujourd’hui que les Yquem 1921, Mouton-Rothschild 1945, Latour 1961 ou Petrus 1982. »

Partager cet article
Repost0

commentaires

S
Arno/A.Bashung : j'ai toujours revé d'etre un gangster<br /> Paul personne / Alain Bashung ds Décibels de nuit<br /> Merci Mr Berthomeau de cette matinée demarrée en musique;
Répondre
J
Dans la liste des inoubliables vins de 1947 n'omettons pas les liquoreux de Loire !<br /> Si l'ambiance s'y prête il s'en déguste encore dans les caves de Vouvray que ce soit en Vallée de Cousse, en Vallée Coquette ou en Vallée Chartier.<br /> De même avec les Layon ou les méconnus Coteaux de Saumur.
Répondre
M
Et Ausone 47 partagé avec mon importateur californien chez Luculus en Avignon le 11 août 1997 pour mes 50 ans. Ma plus belle émotion en dégustation.
Répondre
P
Plaisante habitude qu'apparenter les diverses dates intéressantes de sa vie ou d'êtres chers ou proches. Pour sa part Bernard Frank, écrivain, ami de Françoise Sagan et autre incorrigible chroniqueur devant l'éternel ( le Matin de Paris, le Nouvel Obs, le Monde etc.) Né en 1929 il se plaisait à préciser : "Petite année pour la Bourse mais très bonne année pour le Bordeaux."
Répondre

  • : Le blog de JACQUES BERTHOMEAU
  • : Espace d'échanges sur le monde de la vigne et du vin
  • Contact

www.berthomeau.com

 

Vin & Co ...  en bonne compagnie et en toute Liberté pour l'extension du domaine du vin ... 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 



 

 

 

 

Articles Récents