À la manière de Salvador Dali « Je suis fou de Verdi… »
Verdi l'appelait « l'oeuvre la plus belle » de sa vie. Près de 120 ans plus tard, sa « maison de retraite pour musiciens » accueille toujours, dans un espace majestueux de Milan, une soixantaine de pensionnaires ayant dédié leur vie à la musique.
« La carrière de Verdi n'a pas duré moins de cinquante-quatre ans, qui ont vu naître de sa plume des œuvres très diverses, sobres ou foisonnantes, spectaculaires ou intimistes. Partout s'exprime une personnalité robuste, explosive, d'une capacité d'invention mélodique et rythmique aussi efficace qu'entraînante, et d'un sens dramatique exceptionnel. Musique lumineuse et franche, toute brûlante de chaleur humaine, qui ne veut rien de plus que l'expression directe et poignante des passions qu'elle fait vivre sur le théâtre. Verdi, né paysan, n'était pas un érudit mais un artisan d'une radieuse intelligence. Ses opéras sont ainsi conçus qu'ils montrent tous la lutte de l'homme contre le monde, une lutte perdue d'avance mais dont ils disent la noblesse. On lui a reproché parfois de verser dans un style emphatique : constatons plutôt qu'il existe un Verdi plus secret, porte-parole des parias, des laissés-pour-compte et de leurs douleurs intimes, un poète de la marge et du mystère. Indémodable, toujours actuel et toujours aimé, Verdi nous reste proche et nécessaire. »
Jean-Michel Brèque ICI
Tournée vers la place où trône le Monument à Giuseppe Verdi d'Enrico Butti (1913), la maison de retraite pour musiciens « G. Verdi » est réalisée entre 1895 et 1899 par volonté précise de Verdi, qui confie le projet à Camillo Boito, le frère du célèbre librettiste Arrigo.
Cette maison est située sur la Piazza Buonarroti, tout près de San Siro
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Destiné à devenir une maison de retraite pour les musiciens et les chanteurs en situation économique précaire le bâtiment est inauguré en 1902. L’architecte fait appel à un style néoromantique sévère qui semble prendre ses distances d’avec l’éclectisme : une façade en briques avec d'élégantes fenêtres géminées et trigéminées s'élève sur un haut soubassement aux surfaces rugueuses. Par la grande cour rectangulaire, avec un monument à Arrigo Boito, on accède à la chapelle et à la crypte qui accueille les sépulcres de Verdi et de sa deuxième épouse Giuseppina Strepponi. Parmi les salles intérieures, il faut mentionner le grand Salon d’Honneur et la Salle arabe, qui conserve le piano dont jouait le Maestro. Un petit musée abrite œuvres d'art, souvenirs et mobilier provenant de ses demeures de Gênes et de Sant’Agata (Busseto).
« C'est tout sauf une maison de retraite ! C'est une maison de villégiature ! »
« Le temps vole... Le matin, il y a un pianiste, et tout le monde, y compris ceux en fauteuil roulant, viennent écouter. Nous chantons tous ensemble, c'est très beau, et puis il y a des concerts tous les après-midis. »
Marisa Terzi, 79 ans, arrivée il y a quatre mois
La Casa Verdi n'ouvrira qu'en 1902, après la mort du musicien à 87 ans, ce dernier refusant qu'on puisse le remercier.
Et 117 ans plus tard, elle fonctionne comme au premier jour, sans dette ni soutien public, un « vrai miracle »
« Les pensionnaires versent une contribution mensuelle, calculée en fonction de leurs revenus, mais qui représente moins d'un cinquième du coût réel de leur séjour, « grâce à l'argent généré par le patrimoine que nous possédons »
« Verdi a laissé à la Casa Verdi tous ses droits d'auteur, ce qui pendant 60 ans a représenté des sommes non négligeables, qui ont été en partie investies" dans 120 appartements, aujourd'hui loués. »
Le président de la Casa Verdi Roberto Ruozi
La Casa Verdi a aussi bénéficié de donations, comme celle de 6 millions d'euros faite par la fille du chef d'orchestre Arturo Toscanini, qui génère elle aussi des revenus grâce aux placements effectués.
Source ICI
A la découverte de la Casa Verdi ICI
OTELLO
Giuseppe Verdi
Opéra Bastille — du 07 mars au 07 avril 2019