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31 mars 2019 7 31 /03 /mars /2019 07:00
« Mais j’entends siffler le train » les tribulations ferroviaires de Jacques Dupont que je soupçonne d’avoir rêvé dans sa jeunesse de conduire « La Lison » l’imposante Pacific de la Bête Humaine de Jean Renoir

De nos jours les trains ne sifflent plus et les vaches ne les regardent plus passer car, avec les LGV, le temps de relever la tête, d’arrêter de brouter, ils sont déjà loin. Dans pas longtemps y’aura même plus de vaches dans les prés vu qu’on les accuse de trop dégazer.

 

Et pourtant, qui dans la foutue génération des baby-boomers n’a pas vu au cinéclub un monument du cinéma : le train sifflera 3 fois  1952 réalisé  en 1952 Etats-Unis par Fred Zinnemann avec Gary Cooper, Grace Kelly, Thomas Mitchell : « Un homme abandonné de tous, un compte à rebours mortel, une belle Quaker et une musique que vous sifflerez bien plus de 3 fois. LE western ! »

Moins culte, mais un tube au temps des yéyés aujourd’hui oublié, en 1962, à Salut les copains, le poussif Richard Anthony faisait pleurer les minettes l’oreille collée au transistor.

 

J'ai pensé qu'il valait mieux

Nous quitter sans un adieu

Je n'aurais pas eu le cœur de te revoir

Mais j'entends siffler le train

Mais j'entends siffler le train

Que c'est triste un train qui siffle dans le soir

Je pouvais t'imaginer, toute seule, abandonnée

Sur le quai, dans la cohue des "au revoir"

 

Pour revenir au ciné la gueule incroyable de Lantier, Jean Gabin  dans la Bête humaine de Jean Renoir

 

« Le mécanicien Jacques Lantier, aide du chauffeur Pecqueux, conduit sa locomotive " la Lison " entre le Havre et Paris. Il s'éprend de Séverine la jeune et jolie épouse de Roubaud, le sous-chef de gare du Havre. Celui-ci pourtant très jaloux, laisse cette liaison se nouer sous ses yeux car il pense que Lantier le soupçonne - malgré l'arrestation du braconnier Cabuche- d'être le meurtrier du châtelain Grand-Morin. Lantier ne voyageait-il pas dans le même wagon le jour où il tua l'ancien amant de sa femme, en obligeant celle-ci à être sa complice? »

 

Et la Bataille du rail de René Clément en 1946

 

« De 1944 à 1946, c'est le Comité de Libération du cinéma français, fondé par des résistants, qui gère la production du cinéma. Il met en place un programme de films, mais aussi d'épuration du cinéma. Clouzot est par exemple interdit de tournage pendant deux ans - on reproche au Corbeau d'avoir été financé par des fonds allemands et de donner une mauvaise image de la France. La comédienne Arletty reçoit un blâme.

 

Au cours de ces deux années, plus d'une vingtaine de films est consacrée à la guerre, la plupart évoquant la Résistance, souvent avec un souci de réalisme historique teinté d'idéalisme. La Bataille du rail, réalisé par René Clément, est le premier film dédié à la gloire de la résistance ferroviaire. La mémoire de la guerre est un des thèmes récurrents du cinéma français jusqu'à aujourd'hui. Sous la IVe République, les films concernent plutôt la vie quotidienne des Français sous l'Occupation : La Traversée de Paris de Claude Autant-Lara évoque par exemple la vie d'un petit trafiquant du marché noir, plutôt lâche. On est loin de la représentation idéaliste de la France résistante. »

 

Longue digression pour en arriver à laisser notre grand dégustateur de beaux vins, Jacques Dupont du Point, qui un lundi matin, fredonnant en se rendant matinalement à la gare Montparnasse en sifflotant : « Lundi matin, l’empereur, sa femme et le petit prince, sont venus chez moi pour me serrer la pince… 

 

Heureux qu’il était de poser son postérieur, par ailleurs mis à mal par ses conditions de travail, dans le LGV qu’Alain Juppé a donné, avant de s’en retourner à Paris, à la ville de Bordeaux.

 

Je lui passe la plume :

 

Lundi matin dès l'aube, sac refait, nous voilà en avance pour prendre place dans le TGV numéro 8571 de 6 h 52, arrivée prévue à 8 h 56. Impeccable pour aller déguster les pessac-léognan sur les choses de 9 h 30.

 

- 6 h 50. « Mesdames et Messieurs, votre attention s'il vous plaît… » Quand ça commence comme cela, ce n'est jamais bon, la suite nous en apporta la preuve. « Votre TGV aura quelques minutes de retard suite à un retard de personnel… » Traduisez, le conducteur a connu une panne de réveil…

 

Et dans une petite gare de campagne comme celle de Montparnasse, pas de conducteur de remplacement, évidemment !

 

- 7 h 05. Le ton du chef de train a changé, on comprend dès les premiers mots qu'il a perdu quelqu'un de sa famille ou que plus certainement, le retard va s'alourdir. En effet 20 minutes cette fois, « le conducteur n'est pas arrivé ».

 

- 7 h 06. Autre voix dans les haut-parleurs, plus décidée, virile même, un chef de chef sans doute : 30 minutes.

 

- 7 h 22. Pile-poil 30 minutes après le départ « prévu » toujours pas de secousses annonciatrices du bonheur de voir rouler ces merveilles de la technique française.

 

- 7 h 30. Notre chef de train la voix presque guillerette annonce que le conducteur est arrivé et qu'il va procéder aux vérifications des freins afin que nous voyagions « en toute sécurité »…

 

- 7 h 49. On part. Un bel élan, on devine que le conducteur bien reposé a envie d'en découdre. À la porte de Vanves, on frôle à vue de nez les 80 km/heure.

 

- 8 h 02. Train bloqué dans un tunnel : « le train devant nous a un problème d'essieu ».

 

- 8 h 15. « Le conducteur du train devant nous qui a un problème d'essieu a demandé à sécuriser les abords pour vérifier ses essieux… » Panique et doute : est-ce pour une caméra cachée ?

 

- 8 h 20. Message qui se veut rassurant : « On va rouler à contresens pendant quelques kilomètres avant de reprendre notre voie normale. »

 

- 8 h 31. C'est parti ? On l'espère. Pourvu qu'un malheureux chevreuil n'ait pas la très mauvaise idée de venir brouter trop près des voies. « Nous circulons avec 1 h 20 de retard. » À nous, Pessac. Sur le rang d'à côté, les deux Américaines sourient et même se fendent la poire. Est-ce à cause des conclusions du rapport du procureur Mueller sur les relations Trump et Poutine ? Ça aussi, on l'espère. Comment sauraient-elles qu'avec la SNCF « tout est possible ».

 

Voici, c’est dit, tout ça pour vous dire que vous pouvez suivre le pèlerinage annuel à Bordeaux journal des primeurs sur le site du POINT ICI

 

Comme je suis un coquin je vous livre l’introduction du numéro 5 :

 

« Vendredi, ce n'est pas raviolis, mais LGV (ligne à grande vitesse), retour Paris. Deux heures seulement sans avoir besoin de faire un strip-tease dans un hall d'aéroport. Et, malgré la vitesse, le temps de lire. Nous nous sommes plongés dans un fascicule déniché en brocante, Ligue nationale contre l'alcoolisme Almanach 1912. »

 

Bonne lecture !

 

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commentaires

P
TGV ( Tout Va de Guingois) Fossoyeur de la SNCF. !<br /> Actuellement parisien quelques jours par mois je dois reconnaître que le "moins de 2 heures " de trajet est bien pratique. Je me souviens des trajets de mon enfance : plus de 7 heures ! Avec une locomotive à vapeur et les escarbilles qu'on prenait dans l'oeuil quand on se penchait à la fenêtre ( E pericoloso sporgersi ) Mais c'était aussi le wagon restaurant avec nappe en tissus , vrai couverts, fleurs sur la table. Les " progrès" ont permis de réduire le trajet à un peut moins de 4 heures. Les 3 premières heures passaient vite mais la quatrième n'en finissait pas. Aujourd'hui, avec les 2 heures, les trois premières demi heures passent vite et c'est la dernière demi heure qui n'en finit pas. Ce que c'est d'nous z'autres.
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