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8 mars 2019 5 08 /03 /mars /2019 06:00
Le jour où les producteurs de chou-fleur de la ceinture dorée en eurent marre de se serrer la ceinture ils partirent en « guerre » contre de Gaulle…

Au matin la nouvelle est tombée sur mon télescripteur Twitter : « consommation de #choufleur représente 2 kg par ménage acheteur et par an »

 

Ha, le chou-fleur breton de Saint Pol-de-Léon ! La ceinture dorée...

 

La ceinture dorée ?

 

La proximité de la mer (Manche) et l'influence de la Dérive nord atlantique, prolongement du Gulf Stream, a favorisé l'agriculture maraîchère et en particulier les primeurs, surtout à partir de la 2e moitié du XIXe siècle, lorsque la création du réseau ferroviaire en 1883 a facilité l'acheminement des productions vers les grandes villes et régions de consommation. La richesse du sol (couverture de lœss d'origine périglaciaire recouvrant un plateau granitique) explique aussi pour partie cette agriculture maraîchère. La richesse de sa terre était aussi traditionnellement accrue par l'utilisation d'engrais (goémon) et d'amendements (maërl) marins.

 

 

saint-pol champ

 

Qui se souvient que le 8 juin 1961, éclatait la guerre des choux-fleurs ?

 

A sa tête, Alexis Gourvennec qui a été élevé dans les champs de choux-fleurs et d'artichauts. Fils de paysan miséreux, il est repéré par les curés qui l'incitent à poursuivre ses études. Dans les années 50, les charretées de choux-fleurs se vendent encore de gré à gré entre le producteur et l'expéditeur.

 

Né à Henvic au cœur de la zone légumière Alexis Gourvennec a 20 ans à cette époque. Tribun hors pair et doté d'un pragmatisme à couper le souffle il réussit à mobiliser une « armée de paysans » en leur proposant simplement d'être acteurs de leur propre développement.

 

« Les exploitants, qui ne tiraient pas le juste prix de leur production, ont voulu reprendre la main sur les expéditeur »  explique Louis-Roger Dautriat, auteur d’Alexis Gourvennec : paysan-directeur général. Alexis Gourvennec va bouleverser les relations producteurs-revendeurs.

 

Le 8 juin, les agriculteurs occupent la sous-préfecture de Morlaix pour asseoir le nouveau pouvoir des organisations de producteurs. Les barrages routiers et les sabotages de lignes téléphoniques gagnent toute la Bretagne puis la France jusqu'en août. La justice inflige quinze jours de prison aux leaders du mouvement, mais Alexis Gourvennec sort vainqueur du bras de fer. Edgar Pisani est nommé ministre de l'Agriculture, et le renforcement des organisations de producteurs est entériné.

 

« Quelques 4000 paysans montés sur des tracteurs envahirent la ville de Morlaix et occupèrent la sous-préfecture pendant quelques heures – à titre symbolique et sans recourir à la violence. Cette nuit-là, les deux principaux organisateurs (ndlr Gourvennec et Léon) furent arrêtés, et les représentants du gouvernement annoncèrent leur intention de faire des exemples avec les coupables. Malheureusement pour le gouvernement, ces organisateurs se trouvaient être parmi les jeunes dirigeants syndicalistes les plus en vue de la région. L’un d’entre eux, Alexis Gourvennec, était un ancien jaciste qui, à 24 ans, était déjà vice-président de la fédération départementale d’exploitants agricoles. En autre région de la France, les jeunes syndicalistes n’étaient si nombreux ni si bien organisés ; beaucoup s’étaient récemment battus en Algérie, et étaient familiers des techniques de guérilla et de contre-guérilla. »

 

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À l’image des Veiling hollandais, qui fonctionnent selon un système d'enchères dégressives va créer une Société d'intérêt collectif agricole (Sica) en mars 1961, et impose le marché au cadran. La SICA de Saint-Pol-de-Léon plus connue de nos jours par la marque Prince de Bretagne.

 

Il obtiendra des pouvoirs publics la construction d'un port en eaux profondes à Roscoff, il lancera une compagnie maritime afin d'exporter les choux fleurs du pays de Léon vers le marché anglais et accessoirement transporter des passagers et leurs voitures : Brittany Ferries, bien plus connue en Grande-Bretagne qu'en France, navigue toujours, se situe au premier rang de l'armement naval français et emploie quelque 2.500 personnes.

 

Gourvennec, le révolté devenu un puissant notable, président du Crédit Agricole du Finistère, fut aussi un des pionniers de l'agro-business breton, en créant une des toutes premières porcheries industrielles. Ce  «modèle» reposait sur un certain nombre de paramètres qui ne soulevaient aucune objection à l'époque mais qui, contrairement à Brittany Ferries, ont très mal vieillis. « Le mépris de l'environnement, les usines à cochons ou à poulets rejetant tranquillement leurs effluents nocifs et nauséabonds dans la nature, avec les effets que l'on sait sur l'état des nappes phréatiques en Bretagne et la dangereuse puanteur des algues vertes qui envahissent chaque année les plages du littoral breton, juste pour l'arrivée des estivants. La souffrance animale qui soumet producteurs et reproducteurs à un régime concentrationnaire. L'essor de la grande distribution, cheval de Troie de la «malbouffe», au nom de prix évoluant comme la qualité des produits, toujours plus bas. Et enfin, last but not least, les subventions massives à l'exportation apportées par la PAC (politique agricole commune), appelées «restitutions» dans le jargon bruxellois, et qui permettaient de déverser les excédents de production dans pays du Tiers Monde (on ne disait pas encore «émergents») au détriment des agriculteurs locaux expulsés de leurs propres marchés. »

 

Alexis Gourvennec s'est éteint le 18 février 2007 à Morlaix, à l'âge de 71 ans, des suites d'une grave maladie.

 

Le 27 février j’écrivais sur mon blog :

 

Ce matin, en saluant la mémoire d'Alexis Gourvennec, avec qui je me suis frictionné assez souvent, je  voudrais souligner qu'il faut, avant de vilipender ou de condamner un système, chercher à en expliquer les ressorts.

 

L'exploitation familiale à 2 UTH, invention des premiers technocrates de la Vème République, scellée dans le bronze des lois d'orientation agricole de Pisani, est la mère du productivisme tant décrié de nos jours. En décrivant cela, je ne justifie pas le système, je l'explique.

 

Quel choix autre laissait-on au jeune agriculteur s'installant sur une poignée d'hectares, pour vivre, pour tenter de vivre comme ceux de ses copains partis à la ville, bien logés dans des HLM flambants neuves, avec salle d'eau et chambre individuelle.

 

C'était tout de même mieux que la cohabitation avec les parents et les grands-parents, non ! Alors quand les tous nouveaux industriels de l'aliment du bétail : les Guyomarc’h et consorts faisaient le tour des fermes pour proposer des élevages intégrés, avec un revenu monétaire palpable, ils trouvaient des candidats.

 

Je peux en parler d'expérience, mon frère aîné Alain fut ainsi dragué par BVT la marque de Guyomarc’h, rattrapé par les cheveux grâce à la SICA-SAVA de Bernard Lambert, elle-même tombée dans l'escarcelle de Tilly pour finir dans celle de Gérard Bourgoin. Il n'a pas pollué les rivières, il s'est contenté d'élever des poules qui pondaient des œufs pour la reproduction. Le début de la chaîne industrielle, rien qu'un petit maillon, sans pouvoir sur la finalité du système qui l'intégrait.

 

Tout ça pour dire qu'on ne sort pas d'un système en le stigmatisant ou en proposant des solutions qui ne sont que des copié-collé d'une vision passéiste de la petite exploitation respectueuse de l'environnement. Que celle-ci soit une voie intéressante et importante pour certains produits, pour certains marchés c'est l'évidence. En faire le modèle unique, en revanche, participe de la même vision que celle qui animait les défenseurs de l'exploitation familiale à 2 UTH.

 

Je viens de nouveau de vous gratifier de mon petit couplet, reste à vous parler du chou-fleur.

 

Il y a chou-fleur et chou-fleur Quelle différence entre un chou-fleur italien des Pouilles et un chou-fleur de Paimpol ?

 

Le consommateur réclame de la qualité et de la sécurité pour ses aliments mais, en fin de compte, il s’attache surtout au prix. Les producteurs de légumes frais bretons veulent leur ouvrir les yeux...

 

La filière légumière (et elle n'est pas la seule) s'arrache les cheveux pour faire comprendre que la profession, ses producteurs et ses coopératives, ne ménage pas ses efforts pour répondre aux attentes sociétales en matière de qualité et d'environnement. Cette reconnaissance, qu'elle recherche avec insistance, elle ne la perçoit pas à sa juste valeur dans les rayons des grandes surfaces, qui devraient être une  'passerelle active' en direction des consommateurs, selon Jean-François Proust, responsable de la démarche qualité-environnement au Cerafel.

 

Première région légumière française, la Bretagne produit 850.000 tonnes de légumes frais de Saint-Pol-de-Léon à Saint-Malo, en passant par Paimpol. La moitié est vendue à l'étranger, essentiellement dans les pays de l'Union Européenne. « Nous avons sans doute commis l'erreur de ne pas faire connaître la politique de Prince de Bretagne dans ces domaines alors que notre marque commerciale est connue dans la France entière et sur le territoire européen », commentait Alexis Gourvennec, le président du Cerafel.

 

Des efforts qui ont un coût

 

La démarche de l'organisation économique régionale, aboutissant à la charte Qualiprince, peut se résumer en quelques points-clés : des cahiers des charges pour chaque légume, avec des règles précises de production et de conditionnement, le respect de bonnes pratiques agricoles, la sélection des variétés, la fertilisation raisonnée, la protection biologique intégrée...

 

« L'un des principaux objectifs est de réduire l'utilisation des produits de traitement phytosanitaires et des engrais minéraux», précise Jean-Guy Guéguen, le président de la section technique du Cerafel. A terme, l'objectif est d'arriver à la certification de la démarche. François Lafitte, le président d'Interfel, l'interprofession légumière nationale, affirme que « les producteurs bretons sont exemplaires ».

 

Acceptons-en l’augure et revenons au nom courant de « chou-fleur » qui prête à confusion car la partie que l’on consomme n’est pas une fleur contrairement au brocoli dont les parties mangées sont effectivement des fleurs au sens littéral du terme.

 

Le terme « chou-fleur » est apparu dans la langue française en 1611. Il vient de l'italien cavalo-fioreet, avant de prendre sa forme définitive, ce légume s’appelait en français « coliflori ». Le nom latin de la sous-espèce à laquelle il appartient, botrytis, signifie « grappe de raisins » par analogie de forme entre les fleurons du chou-fleur et la grappe de raisin.

 

 

Le chou-fleur est une plante herbacée bisannuelle de la famille des brassicacées (crucifères) cultivée comme plante potagère pour son méristème (Tissu biologique constitué de cellules indifférenciées formant une zone de croissance où se font les divisions cellulaires (mitoses), floral hypertrophié et charnu.

 

Le chou-fleur est une variété de chou commun, brassica alcacera, issue de plusieurs siècles de sélection. Son méristème a le plus souvent l’apparence d’une boule blanche tendre et compacte. Il s’agit d’un organe pré-floral, qui, si on le laisse évoluer continue sa croissance en tiges florales portant des fleurs jaunes ou blanches typiques -du genre brassica- puis finalement des graines.

 

Le chou-fleur classique, traditionnel est de couleur blanche, mais depuis quelques années des choux de couleur apparaissent sur les étals, ils sont jaunes, violets ou verts. Ces couleurs sont dues à des anthocyanes (Pigments naturels des feuilles, des pétales et des fruits situés dans les vacuoles des cellules).

 

D’où vient le chou-fleur ? Où est-il produit ? De quoi a-t-il besoin pour  bien pousser ? Que nous dit ce légume qui prend depuis quelques années des couleurs insolites sur les étals de nos marchés ?

 

Le chou-fleur est originaire du Proche-Orient, où on le récoltait déjà il y a plus de 2000 ans (le chou-fleur était cultivé en Égypte 400 ans avant notre ère). Très apprécié dans l'Antiquité par les Grecs et les Romains. Il tombe dans l'oubli avant que les Italiens ne l'introduisent en France et que le jardinier de Louis XIV, La Quintinie, ne le mette à la mode. Celui-ci importe alors ses graines de Chypre.

 

Au 17ème siècle, la culture du chou-fleur se développe de manière considérable. Il devient véritablement célèbre grâce à Louis XV en raffole…

 

Aujourd’hui, les plus importants pays producteurs sont la Chine, l’Inde, la France,  l’Italie et les Etats-Unis.

 

En France, la Bretagne (Finistère, côtes d’Armor, Ile et Vilaine) ainsi que la Normandie et le Nord sont les principales régions de production de chou-fleur. La Bretagne s’est tout particulièrement imposée en Europe dans la production du chou-fleur d’hiver avec des variétés à cycle long.

 

Le chou est un légume est symbole de fécondité, en effet selon la légende populaire, les garçons naissent dans les choux !

 

Source ICI  

 

Production (à destination du frais, hors transformation)

 

France : 269 098 tonnes

 

Essentiellement en :

 

- Bretagne: 84%

- Nord-Pas-de-Calais: 5%

- Normandie: 5%

 

Europe : 2 319 667 tonnes

 

La France est le troisième pays producteur, derrière l’Espagne et l’Italie.

 

Un chou-fleur pèse 1,5 kilo en moyenne. Il est généralement blanc mais peut aussi être vert, violet ou orange.

 

Le chou-fleur se déguste cru ou cuit. En salade, en gratin, en flan, en beignet, etc., vous trouverez forcément une recette qui vous plaise !

 

Le chou-fleur est l’un des légumes les moins caloriques. Par ailleurs, bien pourvu en vitamine C et en fibres, vous pouvez le consommer sans modération !

Le chou-fleur est disponible toute l’année.

 

J’en achète souvent. Je le fais cuire à la vapeur et le consomme en gratin avec une béchamel légère.

 

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