Qui peut nier que la salle de la Philharmonie de Paris conçu par Jean Nouvel a coûté un bras le coût s'est envolé à 386 millions d'euros contre 130 millions en 2006 mais comme le fait justement remarquer Stéphane Lissner c’est un projet fait pour les 150 ans qui viennent et au-delà. Comme Berlin, comme Madrid, comme Rome, comme les grandes capitales, il était tout à fait normal que Paris ait un grand auditorium pour la musique classique. »
Mais ce que je ne supporte pas c’est l’avis d’un obscur pisse copie « L’acoustique n’a reçu que des éloges, mais l’unanimité, avec la presse, il faut un peu s’en méfier. Effectivement le son est rond, chaleureux, enveloppant ; la première impression s’avère incontestablement positive. Mais en tendant l’oreille on s’aperçoit que le registre grave domine largement, au détriment des premiers violons qui peinent à émerger. Dans la 4e Symphonie de Brahms (nous étions au concert du 26 janvier), ceux-ci furent continuellement noyés alors que la partition les met souvent en avant, jamais On perçoit en permanence une sorte de halo, cela s’explique : les spectateurs étant rapprochés, le volume de la salle aurait manqué de se révéler trop réduit, et le son trop sec, en conséquence les acousticiens ont rajouté de grandes cavités entre les gradins et les murs de la salle ainsi que d’imposants réflecteurs acoustiques, une enveloppe qui se rajoute à l’espace du public et des musiciens. On retrouve ainsi du volume, donc de la réverbération, mais dans un espace circulaire et complexe, d’où une perte de précision. Le son a tendance à baver, à ressembler à de la soupe. L’effet plaira au spectateur occasionnel, mais le mélomane n’y trouvera pas son compte ; après l’exubérance de la presse généraliste, c’est bien sûr l’avis de ce dernier qui s’imposera.
Tout cela pour 400 millions d’euros, 386 exactement au dernier comptage, c’est bien cher payé ! Voilà qui n’encouragera pas les mélomanes à rejoindre cette salle excentrée (métro Porte de Pantin) et à supporter une ligne 5 bondée à l’heure de sortie des bureaux. Et cet échec rend encore plus scandaleux, s’il en est, l’interdiction faite à la Salle Pleyel de donner des concerts de musique classique, elle qui possède d’une acoustique certes un peu sèche, mais qui a au moins l’avantage de la sincérité et de la clarté .ils ne percèrent la masse orchestrale, tous les angles étaient émoussés. »
T’as tout faux mon coco.
Entre Maurizio Pollini et toi y’a pas photo, et son pronostic catastrophiste s’avère totalement faux la salle est blindée à chaque représentation et il faut dégainer vite pour avoir des places.
En cinquante ans de carrière, Maurizio Pollini n’a jamais quitté les sommets de la renommée. Avec l’urgence et l’engagement qui le caractérisent, le grand pianiste continue de défendre avec une passion intacte les plus grands compositeurs.
Le mardi 26 février 2019 je suis allé au récital Maurizio Pollini — 20h30 Grande salle Pierre Boulez – à vélo bien sûr.
Au programme Chopin et Debussy.
« Serviteur de la musique s’il en est, Maurizio Pollini unit un talent rare d’architecte des sons à un engagement sur scène sur lequel les années n’ont pas prise. Le lien tissé avec son public n’est comparable à aucun autre.
Plus ronde qu’il y a plusieurs décennies, la sonorité de Maurizio Pollini frappe par sa chaleur, tout en irradiant une lumière éblouissante – son Steinway estampillé « Fabbrini » y est aussi pour quelque chose. Si son jeu a évolué au fil des décennies, ses goûts n’ont pas varié d’un iota. Il aime à défendre les compositeurs avant-gardistes apparus après la Seconde Guerre mondiale (Boulez, Stockhausen…), tout en jouant, plus que jamais, Beethoven et Chopin. Schumann, Debussy et Schönberg ont aussi toute leur place dans son panthéon. Le piano de Pollini se fait l’intercesseur entre les compositeurs et le public, et n’a pour but que de tenter d’accéder à certains sommets de l’esprit humain. Folle ambition qui fait le prix de chacune des apparitions du maestro italien.
Ce jeune homme de 76 ans m’a transporté, moi l’ignorant, oui il m’a fait accéder à des sommets ignorés, je n’ai pas les mots justes pour exprimer ce que j’ai ressenti mais faut-il toujours trouver des mots lorsqu’après un moment de grâce, de volupté des sens, de transport d'admiration, d'allégresse, d’accepter d’être touché par la grâce, d’exprimer simplement autour de soi la joie d’avoir vécu un grand moment, de se sentir tout petit face Maurizio Pollini.
« Un père architecte, un oncle sculpteur, le jeune Maurizio baigne dans l’art depuis son enfance. À Milan, il entend les plus grands musiciens de son époque. À l’âge de dix-huit ans, il remporte le célèbre Concours Chopin mais, sagement, il préfère l’approfondissement de la musique plutôt que de se lancer immédiatement dans une carrière effrénée. Il choisit ses compositeurs avec soin : Beethoven voisine avec Boulez, Chopin avec Nono, Bach avec Schönberg. Pourtant, le virtuose ne se sent pas l’âme d’un missionnaire et entend tout faire par plaisir, son seul guide. Le piano est toute sa vie : il s’y consacre corps et âme, avec sur scène une flamme et une conviction qui forcent l’admiration. »
/https%3A%2F%2Fcdn.radiofrance.fr%2Fs3%2Fcruiser-production%2F2018%2F05%2F1a54214c-5fe0-4559-ab44-2a0870fd4b78%2F600x337_gettyimages-158679374.jpg)
Maurizio Pollini, "Ma mère était pianiste mais elle n'a jamais joué une note devant moi" (1/5)
Né dans une famille d'artistes, Maurizio Pollini absorbe la sensibilité à l'art moderne qui émane durant son enfance. Il nous raconte la force que lui donne son piano, toujours à la recherche ...
/https%3A%2F%2Fcdn.radiofrance.fr%2Fs3%2Fcruiser-production%2F2018%2F05%2F044cc9ca-e011-4271-8053-56d12e284a95%2F600x337_gettyimages-158679374.jpg)
Maurizio Pollini, "J'ai donné tout mon amour à la musique de Bach" (2/5)
Dans ce deuxième volet, le pianiste Maurizio Pollini nous raconte les précieux conseils d'Arthur Rubinstein durant le Concours Chopin à Varsovie qu'il remporta à 18 ans. Il se confie sur la mus...
/https%3A%2F%2Fcdn.radiofrance.fr%2Fs3%2Fcruiser-production%2F2018%2F05%2F37b7267b-9f28-44c0-b6d9-a86ead0275a4%2F600x337_abbado-pollini_1280x720.jpg)
Maurizio Pollini, "Avec Abbado, nous avons joué ensemble pendant presque 50 ans" (3/5)
Dans ce troisième volet, Maurizio Pollini revient sur les grands musiciens qu'il a pu rencontrer durant toute sa carrière. De Rubinstein, Horowitz, Serkin, Boulez à Abbado, des expériences ...
/https%3A%2F%2Fcdn.radiofrance.fr%2Fs3%2Fcruiser-production%2F2018%2F05%2F6e30c162-3b8e-4a76-a2db-8e88228ed121%2F600x337_600x337_gettyimages-513702008.jpg)
Maurizio Pollini, "Beethoven n'a aucun besoin d'être modernisé, on peut le jouer comme il est" (4/5)
Dans ce quatrième volet, Maurizio Pollini défend la modernité extraordinaire de Debussy. Puis il revient sur ses convictions politiques et sur les prises de positions qu'il a soutenues avec son ami
/https%3A%2F%2Fcdn.radiofrance.fr%2Fs3%2Fcruiser-production%2F2018%2F05%2F652eede9-3893-4cb9-ab87-e6adfc4465eb%2F600x337_gettyimages-158679300.jpg)
Maurizio Pollini, "J'ai construit mon répertoire avec un égoïsme épouvantable" (5/5)
Dans ce dernier volet, Maurizio Pollini se confie sur le répertoire qui a marqué sa carrière et sur les choix des œuvres qu'il souhaitait mettre en avant. Obligé de renoncer a beaucoup de chos...