Comme vous le savez sans doute, pour certains français de gôche d’avant la chute du mur de Berlin et la déconfiture de l’URSS, sous la férule brutale des staliniens à peine repentis du PCF, ceux qui finirent sous Marchais dans les fourgons de Mitterrand en 1981, il était de bon ton de se situer dans le bon camp, celui de la lutte anti-impérialiste.
Si tu osais affirmer que tu en étais en condamnant la guerre du Vietnam mais en n’adhérant pas à la défense du socialisme réel, au bilan globalement positif, tu n’étais qu’un traître à la solde des américains. Ne croyez pas que je caricature, l’un des derniers hérauts de ce combat vient de quitter la scène : Roland Leroy. Il était brillant, sarcastique, Roland Leroy était une personnalité paradoxale. L’historien communiste François Hincker voyait en lui à la fois un « bolchevique » et un « dandy ». Homme de grande culture, il vouait un véritable culte à l’écrivain Roger Vailland. Grand amateur de cinéma, de théâtre et de peinture, ce dilettante ne méprisait pas les mondanités du Tout-Paris. Beau parleur mais adepte de la langue de bois, il devient, en 1967, et jusqu’en 1974, responsable de la section « des intellectuels et de la culture ». C’est un charmeur qui peut être très autoritaire mais aime séduire.
Bref, comme le grand Charles, lui aussi, au nom de l’indépendance nationale, contestait la mainmise étasunienne sur les démocraties européennes, il le traduira par son retrait de l’organisation militaire de l’OTAN : « en fin d'après-midi, le lundi 7 mars, M. Maurice Couve de Murville convoque dans son bureau du quai d'Orsay M. Charles Bohien, ambassadeur des Etats-Unis. C'est pour lui remettre un message personnel du Président de la République française au président Lyndon B. Johnson. »
De Gaulle avait réaffirmé ses intentions, avec éclat, lors de sa dernière conférence de presse, le 21 février 1966 : « Modifier les dispositions actuellement pratiquées, afin de rétablir une situation normale de souveraineté dans laquelle tout ce qui est français en fait de sol, de ciel, de mer et de forces, et tout élément étranger qui se trouverait en France ne relèveraient plus que des seules autorités françaises. »
En rappelant ces faits je ne fais pas une déclaration d’amour aux USA mais je me situe, pour une fois, sur la ligne de Mitterrand face aux plutôt rouge que mort (« Lieber tot als rot » par Joseph Goebbels) lors de l’affaire des euromissiles (SS20 américains tournés vers l'Est).
Le dernier coup d’éclat face à la toute-puissance américaine fut bien sûr le célèbre discours de Dominique de Villepin à la tribune de l’ONU pour condamner l’intervention américaine en Irak, la seconde. Allez donc voir Vice, biopic sur Dick Cheney, vice-président américain de George W. Bush de 2001 à 2009, fait l’effet d’une bombe. Affairiste et homme politique sulfureux, mal connu et discret, Cheney fut en fait l’homme le plus puissant de la planète durant sa fonction.
Sans ironie aucune, je soulignerai qu’en dépit de nos rodomontades, le joug américain ne s’est jamais démenti : MacDo, Apple, les fameux GAFA… et d’ailleurs le dernier avatar du parti gaulliste, Nicolas Sarkozy, a annoncé la réintégration de la France dans le commandement intégré de l’OTAN à la tribune du Congrès à Washington le 7 novembre 2007.
Tout ça pour dire, c’est dans ma nature, dans mes relations personnelles, je choisis toujours le meilleur de mes interlocuteurs même si bien sûr je n’irais pas faire quelques trous avec Trump, je n’aime ni le golf, ni cet échevelé représentant l’Amérique profonde.
Du côté de l’Italie ce fut dès le premier jour le coup de foudre, ce qui s’y passe en ce moment avec l’alliance Ligue du Nord&Mouvement 5 étoiles, m’attriste et me désole, sans pour autant me faire désespérer.
Alors, comme je suis un vieux bobo indigne, je lis le New York Times et dans le numéro du 8 mars 2019 David Tanis nous parle des pâtes «ivres», elles sont appelées spaghetti ubriachi (ou all'ubriaco) ou sont parfois appelées pâtes alla chiantigiana, si elles sont faites avec de la strisce, des pappardelles ou d’autres nouilles très longues et avec du chianti.
Mais voilà, n’en déplaise à l’inventeur de la Petite Sibérie, en dépit de mon âge canonique et de mon état de conservation, j’ai toujours le nez sur tout ce qui bouge 6 avril 2016 je chroniquais Depuis que les ricains sont fous des pâtes au vin rouge je bois l’eau des nouilles vu que c’est…
Presque 3 ans après je refais.