Emmanuel Macron a l’habitude d’utiliser des mots légèrement désuets... Croquignolesque… Ficher son billet… Par votre truchement… In petto… Poudre de perlimpinpin… Galimatias… Chicayas…
Je le vois bien nous déclarer que Castaner est un chaud lapin… du genre à crier Hauts les mains peau de lapin.
En effet, dans la conversation courante la référence au lapin est fréquente :
- termes d'affection du type mon lapin, mon petit lapin.
- sa rapidité a fourni: courir comme un lapin.
Plus surannés :
- propre comme un lapin (Larousse du XX siècle)
- son habileté à échapper aux poursuites a créé le compliment « c'est un fameux lapin » qui peut signifier aussi « homme rusé ». Dès 1789, en argot, un « lapin ferré » désignait "un cheval". En 1809, le même « lapin ferré » signifie « gendarme ».
Plus vulgaire et pas du tout meetoo la fécondité de la lapine a accouché du mot « lapine » pour une femme qui a beaucoup d'enfants et les mots lapinage, lapiner, étaient utilisés pour désigner les péripatéticiennes ou la prostitution.
Une expression, socialistes en peau de lapin, inventée par les chansonniers de Montmartre, en termes de mépris à l'égard de certains hommes politiques du Cartel des gauches et du Front populaire, doublement tombée en désuétude.
Certaines expressions ont disparu du langage actuel comme "lapin" pour apprenti, terme en usage dans l'argot des métiers du XIX siècle, où pour faire référence à l'étourderie du jeune: « lapin de 6 semaines »
Dans le Sud viticole de la France fa de lapins (faire comme les lapins) pour les ouvriers agricoles, souvent payés à la tâche, qui remuaient la terre en surface afin de laisser croire qu'il l'ont travaillé en profondeur.
Le coup du lapin se réfère à la manière dont on assommait un lapin d'un coup sur la nuque, d'où le sens d'attaquer par derrière, par traîtrise.
Enfin l'expression usuelle et très curieuse poser un lapin qui se référait à un mode particulier de l'élevage du lapin sur une étagère ou une planchette qui immobilise l’animal sur une surface étroite dont il ne peut bouger, ce qui, on le pensait favorisait son engraissement.
« Cette position inconfortable a servi dans l'argot des messageries et diligences pour une pratique frauduleuse de la part des cochers. Ceux-ci plaçaient fréquemment certains passagers clandestins, moyennant gratification, comme des lapins sur l'étagère destinée aux bagages placée au-dessus des voyageurs. Cette fraude a signifié par la suite "tromper", ne pas tenir ses engagements, partir sans payer, ne pas payer une femme galante...
Baiser comme des lapins & piner comme un lapin
« Excité de revoir les potes, de bouffer occidental et de piner comme un lapin. »
« À Bangkok, ceux du Grace Hôtel picolent et baisent comme des lapins. »
Le mariage de la carpe et du lapin, haut les mains peau d’lapin ne peuplent plus guère les conversations de tous les jours, tout comme une mystérieuse expression manger du lapin. »
Dictionnaire raisonné des mots surannés et expressions désuètes. Des centaines de définitions rigoureuses en bidules, littératures, sciences, langues, arts, sports, pensées & élégances.
Manger du lapin trône sur la pyramide des sens cachés puisqu’elle ne signifie à aucun moment qu’il y aura du lapin à la moutarde ou du lapin aux pruneaux au déjeuner. Manger du lapin noue même l’estomac puisqu’il s’agit ici de se rendre à un enterrement.
Étrange utilisation de l’animal aux longues oreilles.
Quand on accompagne un vieux copain au Père Lachaise on mange donc du lapin sans véritablement savoir pourquoi; peut-être le chagrin a-t-il voulu cacher ses larmes sous l’incompréhensible, peut-être l’image a-t-elle une relation avec le fait que les carottes sont cuites. Aucune étude ne permet de répondre.
C’est donc sans explication satisfaisante pour le chercheur que manger du lapin va prendre sa place chez Borniol et ses confrères
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