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10 février 2019 7 10 /02 /février /2019 06:00
« En principe, je devrais bouffer les pissenlits par la racine depuis longtemps. Pour une raison que j'ignore, j'ai été arraché aux mâchoires de l'enfer et il m'a été donné une seconde chance. » Éric Clapton Life in 12 bars

Après une longue période de sevrage je me suis remis au ciné, je fréquente de préférence les salles indépendantes de mon quartier, l’Escurial, les 3 Luxembourg, l’Arlequin… J’ai droit au tarif vieux. Je m’assieds au dernier rang. J’éteins mon grelot. Je me tape 15 mn  de pubs débiles.

 

Ma première sortie, à la séance de 19 h à l’Escurial fut pour la Mule de et par Clint Eastwood

 

« C'est vraiment un très bon Clint Eastwood de fin de carrière. » Pierre Murat

 

Je vous gratifierai d’une petite chronique sur ce film de vieux qui m’a beaucoup touché.

 

Si je commence par le second, Éric Clapton Life in 12 bars, vu aux 3 Luxembourg c’est qu’il aborde, pas que bien sûr, les addictions violentes d’Éric Clapton, dont l’alcoolisme.

 

Par je ne sais quel phénomène je suis entré dans une séquence alcoolisme, sans doute les ondes  de ce lou ravi de Ministre de l’Agriculture.

 

Vendredi soir dernier, en dépit d’un crachin glacé, j’enfourche ma nouvelle monture et je pédale prudemment jusqu’aux 3 Luxembourg.

 

Pour l’édification des petites louves et loups incultes : « les Trois Luxembourg existe depuis le milieu des années 1960. De façon générale, c’est vraiment un cinéma mythique du Quartier latin, très marqué par les manifestations qui y sont organisées. Dès ses débuts, en mai 68, les Trois Luxembourg ont accueilli les États généraux du cinéma. Plus tard, le cinéma a appartenu à Frédéric Mitterrand, qui en était directeur au début des années 1980. »

 

Difficile de faire du vélo sous la pluie lorsqu’on porte des lunettes. Suis comme un chat mouillé. Petite salle, grand écran, j’attends. Suis venu voir le film parce que j’aime ce que fait Clapton.

 

Et dès le début du film je découvre que le jeune Éric,  né à Ripley, à proximité de Guildford, dans le Surrey au Royaume-Uni, découvre à l’âge de 9 ans que sa prétendue grande sœur est en réalité sa mère. En effet, il est le fils d'un soldat canadien et sa mère, qui n'a alors que seize ans, est trop jeune pour s'occuper de lui, aussi le jeune Éric est confié à ses grands-parents maternels  Il sera plus tard définitivement abandonné par sa mère, partie à son tour au Canada au bras d'un autre soldat.

 

Clapton adolescent raconte comment ses comportements se sont mis en place : « Je finis par me mettre dans la tête que le meilleure moyen d’attirer l'attention était de se soûler régulièrement, comme si d’une manière ou d’une autre, je devenais plus intéressant ou plus viril… Quand je sortais le soir à Kingston, je buvais jusqu’à dix pintes de Mackeson milk stout, une bière brune, suivies par du rhum-cassis, gin tonic ou gin et orange. J’essayais d’arrêter juste avant de tomber dans les pommes, mais, invariablement, je finissais par être malade comme un chien et vomir tripes et boyaux. Inutile de dire que cette méthode de séduction échoua misérablement. »

 

 « Pendant au moins 20 ans j'ai été un cas désespéré », a reconnu Clapton sur la BBC. « J'ai bu quotidiennement plus que ce que vous pouvez imaginer », a-t-il ajouté, détaillant notamment un breuvage à base de vodka qu'il s'envoyait comme si c'était de la bière. « Et ça été de pire en pire »

 

« Je m’imaginais que, d’une façon ou d’une autre, j’étais à l’abri et que je ne deviendrai pas accro. Mais la dépendance ne négocie pas et elle s’est emparée de moi, comme si un brouillard m’enveloppait doucement. Pendant un an environ, j’ai vraiment aimé prendre de l’héroïne, de manière plutôt irrégulière, tout en consommant beaucoup de coke et d’autres drogues et en buvant aussi. Puis soudain, je suis passé du stade où j’en prenais tous les quinze jours à celui où j’en prenais une, deux ou trois fois par semaine, puis tous les jours. Ma dépendance à l’héroïne fut si insidieuse qu’elle prit le contrôle de ma vie sans que je m’en aperçoive vraiment. »

 

La critique par Samuel Douhaire de Télérama

 

La vie d’Eric Clapton est un roman. Une ascension fulgurante vers le panthéon du rock, ponctuée par les tragédies intimes (une mère qui le rejette, un fils qui meurt défenestré à 4 ans...) et les addictions diverses — « Si je ne me suis pas suicidé, expliqua un jour le guitariste, c’est parce que les morts ne boivent pas. » Ce documentaire, très classique dans sa forme mais captivant, s’appuie sur d’étonnantes images d’archives et de nombreux témoignages inédits (dont celui, sans tabou, de Clapton lui-même) pour retracer une existence digne d’une chanson de blues. Sans dissimuler la face obscure du génie (un individualisme à la limite de l’arrogance, les dérapages en public), et en réservant une place importante, et bienvenue, à la musique. L’émotion est à son comble quand Eric Clapton raconte sa passion pour Pattie Boyd, l’épouse de son ami George Harrison et l’inspiratrice du tube Layla : un amour fou, impossible, digne des grands mélodrames de Douglas Sirk.

 

Le 12 janvier 2019

 

Un documentaire puissant sur la vie bouleversée et bouleversante de l’un des meilleurs guitaristes de tous les temps.

 

ICI 

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