Samedi matin dernier je m’embarquais dans ce qui devrait être un Lyria, direction Genève Cornavin. Portillon automatique passé, première surprise la rame est un TGV à étage, il est absolument crade de chez crade. Je montais, l’intérieur est fatigué mais propre, je m’installais. Nous partions à l’heure. Très vite seconde surprise je m’aperçus que l’ancien service à la place pour le déjeuner avait été remplacé par un nouveau concept : La Table vous est proposée en BUSINESS 1ÈRE.
Fallait raquer!
Comme j’arrivais autour de midi je me dis j’irai grignoter dans un caboulot près du lac. Ce que je fis en me posant sur un banc dans le jardin anglais face à la Potinière où brunchaient au soleil la bonne bourgeoisie genevoise.
J’hésitais, ça ne m’inspirais pas…
Alors j’errais dans les rues de la cité de Calvin, j’avais faim mais je ne trouvais rien qui me donnait envie de me poser pour déjeuner en paix, comme le chante Stéphane Eicher. La pendule tournait, fallait que je me magne. Allais-je être obligé de me replier chez les bourgeois ?
Je rousinais encore un peu, têtu, confiant dans ma bonne étoile. Il était 13 H 30, le vert gazon d’une petite façade sympathique captait mon regard. Je lisais Gouzer Oyster bar.
Je traversais le boulevard helvétique sur le passage protégé. Des huîtres bretonnes à Genève : pourquoi pas. Je poussai l’huis délicatement, demandais poliment si l’on servait encore. On me répondait que oui.
Je m’installai au bar. Consultai la petite carte du déjeuner déclarant que je souhaitais manger des huîtres mais, dans mon état de faiblesse, je commandai le Lobster roll au homard bleu de Bretagne.
Dans le même mouvement je commandais un verre de Muscadet amphibolite de Jo Landron.
Lorsque Yohann me présenta le Lobster roll mes neurones se reconnectèrent et je me souvins que j’étais rentré pour manger des huîtres. Gentiment Yohann proposait de me satisfaire. Je répondis que non face au Lobster roll qui me semblait fort goûteux. J’ajoutai je goûterai en plus 3 huîtres.
Rien que pour faire bisquer le hallebardier se B&D je signale que Lobster roll c’est le must-eat des New-Yorkaises : des petits pains garnis de homard, céleri, câpres et mayonnaise maison. Un pur délice.
Celui de l’Oyster bar m’a ravi. Le petit pain est d’une légèreté et d’un croustillant exceptionnel et le homard bleu d’une grande finesse.
Je le consommai par petites bouchées sans en faire profiter mon pantalon, ne riez pas manger au bar est tout un art.
Le Landron avait la droiture adéquate.
Yohann avait préparé les 3 huîtres :
- La pousse de Claire de Charente Maritime « charnue, douce et très longue en bouche » la Rolls des Charente
- La belon de la baie de Quiberon « fin et très longue en bouche, goût de noisette » la reine de Bretagne
- Kerivor de la baie de Plouharnel « puissante et iodée » Une belle claque bretonne.
Je les dégustais dans cet ordre, nature, sans citron, consommant après chacune un peu de pain de seigle beurré.
L’extase !
Le Landron vif était un excellent compagnon.
Venait le temps du dessert : une tartelette au citron faite maison.
Je ne suis pas très citron au dessert mais là encore cette tartelette d’une belle finesse, ni trop acide, ni trop sucrée me ravissait.
Bonne pioche, comme quoi il ne faut jamais désespérer, accueil impeccable, produits à la hauteur, carte des vins raccord et cerise sur le gâteau un joli geste de la part de Yohann.
Dans ces cas-là on dit MERCI et on écrit une chronique.
J’ai payé 38 CHF
35 Boulevard Helvétique
022 736 40 61
désolé pour la qualité de la photo