Mon blog se poste sur Twitter et Facebook, les commentaires n’y tombe pas comme à Gravelotte et j’en suis fort aise.
Je poste sur Face de Bouc des articles que je trouve intéressants, sans être forcément d’accord avec la totalité de leur contenu, et surtout des caricatures de presse qui en disent plus que les longs discours, Chapatte le suisse est mon préféré.
Les rares fois où je me suis risqué à faire des commentaires sur des pages j’ai attiré une nuée de mouches à merde que j’ai bien sûr flytoxés.
Certains de mes « amis », ceux que je connais, qui n’ont sans doute pas grand-chose à faire, ou qui vivent une vie de merde, se vautrent dans les diatribes au vocabulaire douteux. Ça m’attriste, je retiens ma plume, je me retiens de les virer au nom des bons moments d’autrefois, mais je ne les fréquente plus.
Reste les anonymes, qui ne sont pas dans ma liste d’amis, ceux pour qui, bien avant les gilets jaunes, les réseaux sociaux sont des caniveaux dans lequel ils dégobillent dans une langue phonétique bourrée de fautes d’orthographes.
8 octobre 2017
« Les réseaux sociaux donnent le droit de parler à des légions d’imbéciles qui, jusque-là, ne parlaient qu’au bar après un verre de vin, sans causer de dommage à la collectivité. On les faisait taire aussitôt, alors que désormais ils ont le même droit à la parole qu’un prix Nobel. C’est l’invasion des imbéciles. »
Umberto Eco
Dans L’imbécillité est une chose sérieuse, Maurizio Ferraris s’interroge :
« La technique, quelle qu’elle soit, ne nous aliène pas, ni ne nous rend stupides. Simplement, elle potentialise vertigineusement les occasions de nous faire connaître pour ce que nous sommes : plus présente est la technique, plus grande est l’imbécillité perçue.
Nous ne sommes pas du tout plus imbéciles que nos ancêtres, et il est hautement probable que nous soyons plus intelligents qu’eux. Moins goinfres (avez-vous prêté attention à ce qu’on mange dans les romans du XIXe siècle ?), moins alcooliques (amusez-vous à compter le nombre de bières que Maigret est capable de boire en une journée), plus libéraux et moins autoritaires ou moins enclins au fanatisme (les bûchers de sorcières ne sont plus de pratique courante) moyennement plus instruits et alphabétisés.
Et c’est là qu’est justement le problème.
Et qu’on ne vienne pas me parler de mépris de classe, d’élitisme, ce serait faire injure à Louis et Arsène Berthomeau, mon grand-père et père, paysans sans diplôme qui écrivaient dans un français impeccable.
Je ne suis pas sorti de la cuisse de Jupiter, me suis lavé le cul dans l’eau froide jusqu’à mon départ à la Fac, j’ai payé mes études en exerçant des jobs salariés ; je ne méprise personne pour son origine, son statut social, sa religion, mais je ne priverai jamais de considérer un crétin pour ce qu’il est : un infréquentable.
Le journaliste suisse d'opinion Philippe Barraud a décidé de mettre un terme à son site www.commentaires.com
En cause, des comportements et des propos en ligne qu'il estime être devenu hors de contrôle.
Pour l'ancien rédacteur en chef de la Gazette de Lausanne, les réseaux sociaux « auraient pu être quelque chose de merveilleux, de constructif et d'intéressant » mais « ils sont devenus une sorte de caniveau qui canalise toutes les bassesses humaines ».
Pour lui, son site représente un bon exemple du phénomène: « Pendant de nombreuses années, j'ai eu des gens qui ouvraient le débat, discutaient, parce qu'on publiait leur nom et qu'ils devaient s'identifier. Ça se passait très bien et c'était très intéressant. Petit à petit, ce débat s'est fané et a été remplacé par des torrents d'insultes de la fachosphère qui n'entraient pas en matière sur les sujets que je traitais mais qui simplement me couvraient d'insultes », regrette-t-il.
Fin de l'anonymat sur internet ?
Pour celui qui a également travaillé pour L'Hebdo, ce résultat est en grande partie dû au manque d'éthique des grands acteurs de ces médias que sont Facebook, Instagram ou encore Twitter.
Pour répondre à cette problématique, le journaliste appelle à la fin de l'anonymat dans la prise de parole sur internet: « Je plaide pour qu'on mette en place des règles simples. Celles qui s'appliquent aux médias en Suisse, qu'ils soient électroniques ou imprimés. Il y a des règles très simples: on ne peut pas écrire de lettres anonymes, on ne peut pas insulter les gens impunément et l'on doit répondre devant la justice et donner un droit de réponse si nécessaire. »
On refuse le travail des journalistes »
Interrogé sur le mouvement des "gilets jaunes" et sur le rapport que celui-ci entretient avec la presse, Philippe Barraud estime qu'actuellement « on refuse le travail des journalistes » car ceux-ci « ne font pas exactement ce que voudraient les gens (...), ces mouvements sociaux ne veulent pas qu'il y ait des gens, en face d'eux, qui aient l'esprit critique ».
Propos recueillis par David Berger
La Fondation Jean-Jaurès a analysé les profils Facebook de deux des principaux meneurs des "gilets jaunes".
Eric Drouet et Maxime Nicolle : que nous apprennent leurs pages Facebook ? ICI
EN IMMERSION NUMÉRIQUE AVEC LES « GILETS JAUNES »
L’intégrale ICI