En ces temps incertains où, n’importe qui peut affirmer n’importe quoi sans être contredit par ceux qui se disent « le peuple », chenille jaune errant dans les rues de Paris* d’où souvent des « rageux »* qui boxent, brisent, brûlent, sous les yeux plus ou moins complices des autres ; en face, les mainteneurs de l’ordre ne sont pas tous des enfants de chœur et leur équipement, les fameux flash-ball, peuvent blesser grièvement ; escalade incontrôlée de la haine et de la violence ; je ne vais pas verser dans la théorie du grand remplacement ou dans le déclin de la population blanche dans notre vieux pays.
« Cessons de faire les chochottes la bouche en cul-de-poule et ouvrons les yeux : le grand remplacement est un fait, que tous les démographes reconnaissent, mesurent, et que les courbes de naissance et de mortalité annonçaient depuis longtemps. »
Jean-Marie Le Pen, Mémoires, 2018
*J’écrivais dimanche soir :
Ignorant qu’il y avait du grabuge autour du Palais Bourbon je me suis rendu tranquille à vélo rue de Bourgogne, qui relie la rue de Varenne, celle de l’hôtel Matignon, à la place du Palais Bourbon, via la rue de Grenelle. J’ai remonté une chenille de gilets jaunes errante, lorsqu’elle est arrivée à l’intersection de la rue de Bourgogne elle semblait perdue, ignorant qu’elle pouvait débouler sur la rue de Varenne et foncer sur Matignon. Pas un casque en vue, lorsque je suis sorti de faire ma course une colonne de fourgons de Gendarmes : 5 ou 6 a surgi toutes sirènes dehors pour occuper l’intersection. Les gilets jaunes ont reflué vite fait sur la rue de Grenelle, sauf un cycliste sur VTT bardé de jaune des pieds à la tête qui s’est lancé vers la rue de Varenne. Je l’ai suivi. À l’angle, devant chez Alain Passard, il a viré à gauche. Face au Ministère de l’Agriculture il a hésité et a pris la rue Barbet de Jouy. Je l’ai suivi jusqu’à l’intersection de la rue de Babylone. Il a encore hésité, un peu paumé, puis a tourné à droite vers le boulevard des Invalides. Étrange impression d’errance sans but de gens âgés, des hommes surtout… Moi je connais le quartier comme mes poches, je n’en dis pas plus mais l’hôtel Matignon était à leur portée…
PS. C’est en refluant sur la rue de Grenelle que certains ont forcé les portes, avec un engin de chantier, des locaux du porte-parole du gouvernement, B. Griveaux. Cet hôtel particulier accueilli le Ministre délégué du gouvernement Jospin, le sénateur à vie Mélenchon qui ironise sur Twitter :
Griveaux veut plus de respect pour la porte d'un ministère que Belloubet n'en eu pour celle de chez moi. Sa porte est sacrée ? La République c'est sa porte ? 😉
*Les « rageux » selon Franck Ribery, le footeux bouffeur de bidoche badigeonné à l’or fin, ceux qui ont osé s’en offusquer, je vous épargne le texte complet qui va lui valoir de la part de son employeur le Bayern de Munich une amende salée.
Revenons une seconde sur la question : LE « GRAND REMPLACEMENT » EST-IL UN CONCEPT COMPLOTISTE ?
Les fantasmes sur l’immigration sont anciens et ceux qui les diffusent ont parfois recours à des chiffres fantaisistes ou à des comparaisons abusives. Revient régulièrement dans ces débats la thèse du « grand remplacement », qui désigne clairement des responsables aux flux migratoires ainsi que la solution – radicale – envisagée pour les endiguer, la « remigration ». Rudy Reichstadt et Valérie Igounet analysent les origines de ce concept et la puissance de ce mythe complotiste.
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Mon propos est plus modeste ou plus exactement c'est celui d’un grand dégustateur de grands vins, Jean-Emmanuel Simond, officiant à la RVF, qui s’angoisse :
Est-on en train de dénaturer les vins blancs ?
Tribune publiée le 08/01/2019
Je ne résiste pas au plaisir de vous la donner à lire car j’avoue ne pas bien comprendre cette soudaine angoisse. J’adresse aux bourguignons une supplique : est-ce que ça a vraiment à voir avec le réchauffement climatique ou n’est-ce qu’une pratique visant à un rentabilité plus immédiate ?
La mode des rosés insipides est-elle en train de déteindre sur les vins blancs ?
Pour conserver de la fraîcheur et lutter contre les effets du réchauffement, de plus en plus de vignerons vendangent en sous-maturité. Dans une tribune sentie, notre dégustateur Jean-Emmanuel Simond dénonce l'avènement de vins blancs squelettiques et même anorexiques.
Lorsque j’ai découvert le vin, à la fin des années 80, j’étais émerveillé par les grands blancs de Bourgogne, du Mâconnais à Chablis, et en particulier par les blancs de la Côte de Beaune. Encore accessibles, ces flacons représentaient le Graal de tout amateur, que faisaient rêver les climats prestigieux qui jalonnent ces vignobles d’exception. Et comme pour les grands rouges, pouvoir déguster des blancs de millésimes âgés permettait de s’éduquer et d’accéder à un monde merveilleux de saveurs et d’arômes uniques, issus de raisins à pleine maturité, sublimés par de formidables terroirs.
Trente ans plus tard, le paysage des vins blancs me déconcerte. La culture des blancs à maturité s’est comme perdue : combien d’amateurs ou de restaurateurs attendent au moins dix ans un Premier cru bourguignon, et cinq à dix ans de plus un Grand cru ?
Les scènes absurdes se multiplient : ici, c’est un blanc aux saveurs mûres qui déconcerte des critiques qui ne jurent que par le ciselé, le tranchant, la fraîcheur acidulée. Là, ce sont quelques grammes de sucres résiduels dans un vin dit sec qui sont jugés suspects, comme toute couleur un peu foncée dans le verre. Nous assistons à l’avènement de blancs anorexiques, squelettiques à force d’être dépouillés, neutres et variétaux à force d’être récoltés en sous-maturité. Tout se passe comme si la mode envahissante du rosé apéritif et insipide avait déteint sur les blancs.
L'AFFAIRE DES "PRÉMOX" A LAISSÉ DES TRACES
Que s’est-il passé ? La redoutable affaire des “prémox”, phénomène d’oxydation prématurée qui a fait des ravages dans les années 90 et 2000 – principalement en Bourgogne – a modifié les usages : diminution du batonnage, crainte des élevages longs et du contact avec l’oxygène, choix d’une maturité plus précoce. Mais en revisitant le style d’élaboration des blancs, un mouvement de balancier les a portés vers un excès opposé, tout aussi redoutable et insidieux. On rencontre de plus en plus de vins longilignes, souvent réduits à l’excès, dénués de chair et de relief. Et l'on est surpris devant des meursaults qui ressemblent presque à des sancerres, ou bien des savennières dont le profil se rapproche de certains blancs du Roussillon.
Trop de vignerons croient réussir des blancs plus précis alors qu’ils confondent acidité et fraîcheur, nervosité de saveurs et raisins insuffisamment mûrs dans des breuvages cliniques, issus de raisins récoltés trop tôt, qui ne peuvent donner des vins capables de vieillir harmonieusement. Le manque de chair, les raisins verts enfantent des vins qui ne tiennent que par l’acidité, puis s’amincissent dans le temps sans vraiment gagner en complexité.
Rares sont les producteurs du talent d’un Jean-Marc Roulot, capable de récolter des raisins “sur le fil” et, tel un équilibriste, d’affronter le danger du vide avec juste ce qu’il faut de saveurs pour transformer l’austérité en pureté lumineuse. Mais ce dernier lui-même va parfois trop loin : un meursault 1er cru Charmes 2008 bu récemment s’est montré maigre et monocorde, bloqué dans son évolution.
La compréhension de ce qu’est un grand blanc est en jeu : beaucoup de vignerons réduisent la prise de risques avec des récoltes précoces, pléthoriques si la nature le permet, abondamment sulfitées par sécurité, et des moûts généreusement chaptalisés pour obtenir ensuite les degrés requis. Combien récoltent leurs raisins blancs à pleine maturité ? Il y en a, mais les voici en minorité.
PLUS PERSONNE NE LAISSE VIEILLIR LES GRANDS BLANCS
En Bourgogne, surtout en Côte de Beaune, la facilité commerciale fait dévier nombre de domaines qui privilégient le confort et galvaudent leurs terroirs. Au nom du réchauffement climatique, on récolte des raisins plus tôt pour préserver l’acidité alors que l’on pourrait en profiter pour rentrer des raisins mûrs, surtout lorsque l’état sanitaire est excellent.
Je suis persuadé que de très grands blancs peuvent naître avec des acidités basses dans des années solaires, pour peu qu’on sache faire preuve de patience, comme le prouvent aujourd’hui certains 2003 qui bluffent par leur éclat frais et leur gourmandise. Ceux qui auront la chance de déguster un viré-clessé des Bret Brothers ou l’hermitage blanc de Jean-Louis Chave pourront en témoigner.
Hélas : comme les vins nés dans le culte de la tension acide se présentent souvent mieux jeunes qu’à leur supposé apogée, personne n’a intérêt à les laisser vieillir. Et chacun boit des Grands crus âgés de deux ou trois ans, la clientèle impatiente comme les sommeliers friands de ces blancs al dente soi-disant adaptés à une cuisine épurée traquant le gras et les sucres. La plupart des blancs sont désormais bus dans les six mois suivant leur mise en marché, ce qui arrange beaucoup de monde. Mais n’est-on pas en train d’assister au crépuscule des grands vins blancs ?
Bonjour Jacques,
J'ai déjà discuté avec JE Simond de ce sujet. Et je suis en accord avec ce qu'il dit. Même si je ne sais pas ce qu'est un grand blanc.
En tout cas cette mode de l'acidité dominante existe depuis un certain temps. Je pense qu'elle trouve son origine en termes de goût à la fin des années 80, et dans le début des années 90 quand les vins plus opulents tenaient le haut de la rampe.
Et les vins du nouveau monde en ont profité à cette époque.
Générant une contre-réaction interne pour argumenter sur la typicité qui ici voulait dire acidité. L'acidité quand il n'y avait que ça, fut et reste le vrai cache misère de notre travail. Quand j'y sombre moi-même, et que je fais tout pour l'éviter, je sais que c'est un échec dû à un manque de moyens. Mais je suis toujours frappé que nombre de clients appréciant ce type de vins monocorde. Journalistes compris. J'aime que cette acidité structurelle soit accompagnée d'autre chose. D'une chair, d'une épaisseur. Mais on a caricaturé la présentation de l'acidité la renvoyant à sa portion congrue, à l'absence de nuance. Nous en sommes là comme sur bien d'autres points.
Dans l'article, il y a une coquille de taille mais si révélatrice: on recherche dans les blancs des PO, du 66, à faire du Savennières ou du Chablis. La tournure de la phrase laisserait penser le contraire mais elle fait plutôt un constat de ressemblance de banalisation. Et en termes de mode, puisque cela en est une bien pratique donc, je dis t'avouer que je préférais presque ces Meursaults "gras", beurrés que flirtaient avec le diacetyl. Le bon goût a voulu qu'on détruise cette mode. Il ne faut pas oublier non plus que la géographie de blancs à grande réputation s'est faite en allant taquiner les sucres résiduels, et même au-delà. Par exemple le Château-Chalons était vendangé le plus tard possible par le moniales (un gros mot pour JY) dans cette recherche. Désormais le meilleur vigneron, "le grand vigneron" est celui qui vendange le plus tôt.
En écrivant ceci et en réfléchissant, je me dis que le vrai danger actuel c'est la simplification des saveurs, des présentations, des résonnements, des questions, des chemins parcourus. Trop souvent les "gens", comme diraient Méluche et les autres, se fourvoient dans des autoroutes de la pensée. Jusqu'ici.
Alors cet article a un aspect bénéfique.
Bon faut que je retourne tailler.
Amicalement,