J’achète mes livres, chez des libraires bien sûr, comme ma nourriture, à l’instinct, parfois je baguenaude entre les rayons sans idées précises, cherche sans chercher, avant de tomber en arrêt devant un titre qui me parle, m’inspire, je feuillette, souvent j’achète ; d’autre fois j’ai des envies irrépressibles, nées de mes chroniques, que je dois assouvir en calmant ma fièvre acheteuse, je fonce, j’achète.
J’ai 3 cartes de fidélité. Je ne sors jamais de chez mes libraires les mains vides. Je ne lis pas les critiques mais parfois je suis les conseils des libraires.
La goûteuse d’Hitler de Rosella Postorino, entre dans la première catégorie.
C’est un excellent achat.
Pourquoi lire ce roman ?
Tout simplement parce qu’à partir de faits historiques réels, cette jeune romancière italienne de 40 ans écrit un vrai roman au travers la vie de Rosa Sauer, jeune Berlinoise de 26 ans, contrainte d’aller vivre chez ses beaux-parents pendant que son mari est au front, femme ordinaire placée dans une situation extraordinaire : goûteuse d'Hitler
C’est un livre fort, captivant, sensible.
Une vraie découverte.
Les faits historiques
« En février 2013, à 95 ans, Margot Woelk, parfaite inconnue, a décidé de se confier. Dans les colonnes du Daily Mail et du Time, cette Allemande raconte pour la première fois les deux années de sa vie pendant lesquelles elle était au service d'Adolf Hitler. Chaque jour, entre 11 heures et midi, la jeune femme devait en effet goûter les plats du Führer, pour détecter d'éventuelles traces de poison.
Elle fut l'une des quinze "goûteuses" au service d'Adolf Hitler. Tout commence en 1942, quand son appartement berlinois est bombardé. Margot Woelk quitte alors la capitale du Reich et pose ses valises chez sa belle-mère à Gross Partsch, dans l'est de la Prusse (l'actuelle Pologne). Son mari, lui, est engagé sur les lignes de front. Très vite, la jeune femme est embarquée de force par les SS, qui la conduisent non loin de la "tanière du loup", le QG d'Adolf Hitler sur le front de l'Est. Là, elle rejoint d'autres femmes qui, comme elle, sont contraintes de goûter la nourriture destinée au Führer, quitte à en mourir. « Évidemment que j'étais effrayée. Si la nourriture avait été empoisonnée, je ne serais plus là aujourd'hui. Nous étions forcées de manger, nous n'avions pas le choix », a-t-elle déclaré.
Cette étrange et dangereuse fonction lui a permis de connaître de nombreuses habitudes du leader de l'Allemagne nazie, notamment son régime alimentaire. Le Führer était en effet végétarien, ne consommant ni viande ni poisson, mais des produits frais en majorité. Il s'interdisait également la cigarette et l'alcool. »
« Tout était végétarien, uniquement des produits frais, des asperges aux petits pois en passant par des poivrons, du riz, mais aussi des salades. Tout était disposé sur le plat juste comme cela lui était servi. » Adolf Hitler ne proscrivait d'ailleurs pas seulement la viande. La cigarette et l'alcool - il n'aurait été ivre qu'une seule fois dans sa vie à 13 ans - subissaient le même sort. Et strictement personne n'était autorisé à fumer en sa présence. »
« Dans la tanière du loup, Margot Woelk vit un vrai cauchemar. Les SS ne la lâchent pas d'une semelle, ils gardent toujours un oeil sur elle et sur ses camarades. Après chaque plat goûté, les SS attendent une heure afin de voir si un éventuel poison agit dans les organismes.
German Fuehrer Adolf Hitler and his mistress Eva Braun have a meal together. A German woman named Margot Woelk was one of 15 young women who sampled Hitler's food to make sure it wasn't poisoned before it was served to the Nazi leader.
FROM EVA BRAUN'S ALBUM/U.S. ARMY SIGNAL CORPS/AP
Chaque jour, le manège recommençait. «Certaines filles se mettaient à pleurer lorsqu'elles commençaient à manger, tellement elles avaient peur», raconte la nonagénaire. «Nous devions tout manger», précise-t-elle. S'ensuivait un délai d'une heure, pendant lequel les jeunes femmes attendaient de savoir si ce qu'elles avaient ingéré était mortel. «À chaque fois, nous étions terrorisées à l'idée d'être malades.» Une fois le supplice terminé, les larmes de joie «pour avoir survécu» remplaçaient la peur.
C'est uniquement une fois ce délai écoulé que le repas peut être servi au Führer.
Une surveillance qui se renforce encore au lendemain du 20 juillet 1944, après qu'un attentat, monté par des officiers allemands, a échoué à tuer Hitler.
Cette proximité avec le pouvoir nazi ne lui donna jamais l'occasion de rencontrer celui pour qui elle risquait sa vie, en raison des mesures drastiques de sécurité et la perpétuelle crainte d'Hitler d'être agressé. Tout juste l'a-t-elle vu «dans un champ près de la maison, où il jouait avec Blondi», son chien devenu célèbre. Ses contacts se limitaient aux soldats SS et lui valurent le pire et le meilleur.
Margot Woelk raconte qu'une nuit, l'un d'entre eux a pu la violer malgré la surveillance permanente. Fin 1944, ce fut pourtant un autre SS avec qui elle avait sympathisé qui lui sauva la vie. L'Armée rouge progressait vers le QG. Grâce au soldat, qui lui trouva une place dans le train de Goebbels à destination de Berlin, elle put s'échapper de la Prusse et retrouver sa ville d'origine. Toutes les autres jeunes femmes utilisées pour goûter les plats furent par la suite abattues par les soldats de l'Armée rouge »
Source : ICI
VIDEO. Margot Woelk, 95 ans, "goûteuse" de Hitler, raconte
franceinfo France Télévisions C'est le témoignage d'une femme qui est sortie de l'ombre 70 ans après. Chaque jour pendant deux ans Margot Woelk devait vérifier entre 11H et midi, si les alimen...