Et pourtant je lis :
« Moody est lente et très âgée, un vrai squelette, elle porte sur le nez des culs-de-bouteille noirs, qui lui donnent l’air d’une aveugle. » — (Joseph O'Connor, Muse, traduction de Carine Chichereau, Phébus, coll. « littérature étrangère», 2011, p. 249)
« En cinq ans, on est passé de 2 000 à 3 000 marques de lunettes : de grands noms de la mode profitent du salon pour présenter leur première collection, Le cul de bouteille, c'est terminé. »
Robert Brasillach lors de son procès
Oui mes amis les bouteilles ont un cul !
Et la dame-jeanne à un gros cul.
Et ce n’est pas tout, elle est ventrue et a des épaules de déménageur.
Elle est lourde surtout quand elle est pleine, 3,5 kg, c’est le poids du flacon.
Dans ma campagne la dame-jeanne c’était une bonbonne nichée dans un panier d’osier ou bien cerclée, on y entreposait la goutte sortie de l’alambic de mon père.
bertrand.brocard@gmail.com
Dame-Jeanne : bonbonne de verre protégée par un clissage d’osier avec 2 poignées dont la contenance peut aller jusqu’à 60 litres. A Bordeaux, la dame-Jeanne (2,5 litres) était exportée en Angleterre où elle fut appelée demi-John. Dans la marine royale, c’est une dame-Jeanne de 18 litres qui servait de mesure aux rations de vin servis à l’équipage.
Pierre Castel
« En 1914, son père quitte l’Espagne sans le sou. Embauché d’abord comme ouvrier agricole en Gironde, il ouvre quelques années après un petit commerce de vin au détail à Bordeaux. En 1946, leur sixième enfant, Pierre, par pour le Cameroun avec 600 fûts et 25000 dames-jeannes que lui confient des viticulteurs. Il a vingt-ans. Quelques semaines plus tard, tout est vendu. En 1949, Pierre créé sa propre société de négoce, Castel frères. Son cheval de bataille, une bibine ! »
La légende dit que, chassée de son royaume de Naples, la Reine Jeanne vint se réfugier en 1347 dans son comté de Provence en passant par la route de Grasse à Draguignan. Surprise par un violent orage, on lui indiqua pour asile le petit château du gentilhomme verrier au hameau de « Saint Paul la Galline Grasse ».
Après y avoir passé la nuit, la reine désira voir fabriquer les flacons. Un peu troublé, le verrier souffla dans le mors de sa canne, et réalisa une bouteille énorme qui fit l'admiration de tous par sa contenance d'une dizaine de litres. Il décida d'en lancer la fabrication et l'appela reine-Jeanne, mais la souveraine suggéra modestement de lui donner le nom de « dame-jeanne ». Pour protéger cette grosse bouteille, le verrier l'habilla d'osier.
Mais la dame-jeanne est aussi une bouteille de 2,25 litres.
Par la grâce du bedeau amorti de B&D j’ai appris que :
« Propriété de la famille Pichet, Les Carmes Haut-Brion est le seul château viticole à être situé dans la ville de Bordeaux, rue des Carmes. Au sein de ces dix hectares en appellation pessac-léognan, un chai d’architecte d’un genre unique a été imaginé par Philippe Starck et Luc-Arsène Henry (nous vous en avions notamment parlé ici) et les cuves de vinification font l’objet d’interventions artistiques (nous vous en avions parlé là). Mais les créations ne s’arrêtent pas là. Comme le montrent les images ci-dessus et ci-dessous, les équipes du château ont récemment décidé de rendre hommage à un « contenant emblématique de Bordeaux, oublié depuis les années 1950 » et appelé marie-jeanne.
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Même dans un écrin transparent en plexiglass je la trouve moche, lourdingue, cette dame-jeanne ressuscitée, même pas kitsch, un petit côté bouteille de Cognac Courvoisier des années 50.
Vous me direz « qu’importe le flacon pourvu qu’on ait l’ivresse »
J’en conviens aisément mais comme disent les têtes d’œufs des agences, le packaging c’est une manière de se sortir du lot, de se distinguer, Coca Cola est maître en cette matière pour vendre aux écervelés des boutanches plastoche estampillées à leur prénom.
« Ce mariage entre le classique et le contemporain qui est « l’essence même du château Les Carmes Haut-Brion » met à l’honneur le millésime 2016 de la propriété, assemblage de 41 % cabernet franc, 39 % merlot et 20 % cabernet-sauvignon, choisi parce qu’il est « le plus bel aboutissement, à ce jour, dans l’expression du terroir. »
Ha, le terroir mon bon monsieur, le terroir urbain de Bordeaux, ça vaut bien un article de commande…
Pour faire bon poids je vous livre la dernière production de Bernard Magrez
“Our sparkling Bleu de Mer is excellent to enjoy in summer but even better in winter with a good meal... Have you tasted this wine during the holidays?”