Quiconque, c’est-à-dire madame-monsieur tout le monde, débarquerait dans la salle à manger du 78 rue de Varenne, lors d’une réunion ministérielle avec les OPA, au premier étage, à l’aile droite de l’hôtel de Villeroy, serait frappé par la débauche d’acronymes qui y sont déversés. Moi-même, dans cette première phrase j’en ai utilisé un : OPA organisations professionnelles agricoles, désignant les syndicats FNSEA, CNJA, Confédération Paysanne, Coordination rurale, MODEF, les zinzins : APCA, CNMCCA. 5 de plus donc !
Les ministres, ignorants qu’ils sont, sauf Nallet qui fut salarié de la FNSEA, lorsqu’ils débarquent, doivent s’y faire, souvent ils font passer à leur directeur de cabinet des petits papiers pour éclairer leur lanterne.
Afin d’éclairer la vôtre vous pouvez consulter le Glossaire des abréviations et acronymes agricoles ICI
Mais pourquoi diable ce matin, où j’ai une pensée pour mon fidèle strasbourgeois PAX et tous les habitants de cette belle ville, suis-je allé sur ce terrain ?
Tout simplement parce que je suis tombé sur la SAU, la surface agricole utile, qui est un instrument de statistiques permettant l'évaluation du territoire consacré à la production agricole.
En France, la SAU représente 29 millions d'hectares.
Avec les UTH, les unités de travailleurs humains, qui ont servi de socle à l’exploitation familiale chère à la loi d’orientation de Pisani, l’exploitation à 2 UTH, celle qui sera la base de la transformation des paysans en agriculteurs, c’est-à-dire des gens devant intensifier ou faire du hors-sol pour survivre, la SAU est un instrument de mesure essentiel.
Surface agricole utile (SAU) : sa définition
La surface agricole utile (SAU) ne doit pas être confondue avec la surface agricole totale (SAT). Il s’agit d’un instrument statistique employé à l’évaluation des territoires destinés à la production agricole. Parmi ces espaces, on compte notamment les terres arables (prairies artificielles, maraîchères, etc.) ; les cultures (comme les vignobles) ; les surfaces en herbe (alpages, prairies permanentes…). On peut également y inclure les jardins privés des agriculteurs. Cependant, les zones forestières (comme les forêts et les bois) n’appartiennent pas à la SAU. Elle se traduit en hectares avec une précision maximale du mètre carré. Cet indice statistique est étudié à l’échelle de la commune où se trouve l’exploitation agricole.
Une meilleure analyse de l’exploitation agricole à l’échelle mondiale
S’agissant d’un indice statistique universel, la surface agricole utile permet de mieux comprendre l’organisation des exploitations agricoles à l’échelle mondiale. Son intérêt sur le long terme est de développer une meilleure organisation du territoire agricole pour répondre à différents enjeux, comme la lutte contre la faim ou la préservation des écosystèmes et de la biodiversité. Sur les 51 milliards d’hectares que représente la surface terrestre, la SAU représente 5 milliards d’hectares. Sur ces cinq milliards, on compte près de 3,5 milliards d’hectares de pâturages et de terrains de parcours, 1,4 milliard d’hectares en terres arables et 140 millions d’hectares de diverses plantations (telles que les vergers, les vignes, les exploitations de café, palmiers…).
Mieux comprendre le phénomène de déforestation et de défrichement
La surface agricole utile permet également de mieux comprendre le phénomène de déforestation et de défrichement dans le monde. Ainsi, l’indice statistique permet de mieux localiser ces phénomènes et d’identifier leur impact sur la surface terrestre. Au Brésil, en Afrique et en Indonésie, la SUA a permis de chiffrer la disparition de 13 millions d’hectares par an en raison de ces pratiques de défrichement et de déforestation. Malgré ce constat, la superficie des terres arables reste relativement constante depuis près d’un demi-siècle. En effet, les « gains » dus à la déforestation sont contrebalancés par la dégradation des sols, l’extension de l’urbanisation en périphérie (ce qu’on appelle la périurbanisation) et la salinisation des terres dans les régions irriguées.
Le cas particulier de la France
La France s’inscrit en faux dans le phénomène global analysé par l’indice statistique de la surface agricole utile. La métropole exploite en effet une SAU résolument importante : elle représente 29 millions d’hectares, soit 54 % du territoire national.
Les terres agricoles occupent quant à elles 53,2 % de la surface métropolitaine. La SAU française compte une grande majorité de terres arables en surface toujours en herbe (environ 62 %), dont l’exploitation céréalière est majoritaire.
Depuis les années 2000, la SAU en France est en baisse progressive en raison de l’artificialisation des terrains. Les milieux semi-naturels sont les premiers à disparaître de façon continue pour privilégier les forêts ou la périurbanisation. Il ne faut pas non plus occulter l’urbanisation des zones littorales et le développement de plus en plus croissant des routes et des autoroutes depuis les années 1980. Cette situation est notamment prégnante sur le littoral méditerranéen continental, ainsi qu'en Poitou-Charentes, en Bretagne et dans le Nord.
Le rapport agricole 2017 fait notamment état d’un constat sur une nouvelle constitution de cette surface : « Entre 2000 et 2016, les terres ouvertes et les prairies permanentes ont enregistré un recul d’environ 37 700 hectares, tandis que les prairies artificielles ont augmenté de près de 10 500 hectares. »
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Exploitations agricoles
Depuis au moins 20 ans, deux grandes tendances marquent l’évolution de l’agriculture française :
- l’agrandissement des exploitations et
- une concentration des productions agricoles dans les orientations technico-économiques spécialisées.
L’accroissement de la taille moyenne des exploitations résulte, d’une part, de la décroissance très rapide du nombre d’exploitations avec une division de moitié du nombre d’exploitations agricoles de tous statuts et de toutes tailles et, d’autre part, de la diminution moins rapide de la superficie agricole utilisée (SAU).
Celle-ci recouvre 28 millions d’hectares en 2013 pour un territoire métropolitain de 54,9 millions d’hectares. Le phénomène de spécialisation productive peut s’observer entre 2000 et 2010 à travers la diminution de la part des exploitations non spécialisées « polyculture-poly-élevage » tant en nombre d’exploitations (15,0 % contre 12,2 %) que de potentiel de production agricole (13,4 % contre 12,3 %). Ce phénomène semble ralentir entre 2010 et 2013.
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