Oui, j’ose, je me la joue Tonton qui, le 7 avril 1988, pendant la campagne Présidentielle, dites de la « France Unie » a publié une lettre aux français. François Mitterrand y dressait son bilan et développait surtout son programme en 18.000 mots et 7 chapitres. ICI
Même si ça va faire hurler les hurleurs qui vont m’accuser d’avoir le melon, j’ai contribué à l’écriture de la partie agricole de ce courrier (j’ai le double dans mes archives).
Je ne m’adresse pas ici aux gilets jaunes dont je vous transmets les 42 revendications.
C’est aux autres, ceux qui bien au chaud massivement disent soutenir le mouvement que je m’adresse. Selon un sondage Odoxa paru le 28 novembre, 84% des Français soutiennent le mouvement des "gilets jaunes".
Souvenez-vous du temps où, avant l’échéance présidentielle, votre détestation pour le sortant lui a fait jeter l’éponge ouvrant ainsi la voie à son ex-conseiller et Ministre.
Souvenez-vous du surprenant triomphe de François Fillon aux primaires de la droite, il serait sans aucun doute votre Président, appliquant une sacré purge à la dépense publique et une belle ponction via la TVA, s’il n’avait pas employé madame à ne rien faire sur le dos des contribuables et s’être fait acheté quelques costards de luxe.
Vous ne l’avez placé que 3e dans la compétition du premier tour.
Vous lui avez préféré la fille du seigneur de Montretout qui ensuite s’est ridiculisée par son incompétence lors du débat à la télé.
Une question : pourquoi n’avez-vous pas voté plus massivement pour l’insoumis, lui qui se dit aujourd’hui en communion avec les gilets jaunes, afin de le placer à cette fameuse seconde place ?
Et le petit Hamon, au programme pourtant aguichant, quelle claque vous lui avez balancé !
Pour l’anecdote, le gilet jaune autoproclamé de Debout la France n’a pas été plébiscité.
Bref, vous avez élu Macron dont le programme, sans conteste, penchait plus à droite qu’à gauche.
Que ce jeune garçon n’ai pas compris les ressorts profonds du pays, qu'il se soit comporté avec arrogance, j’en conviens aisément. À sa décharge, ce pays est un tel nœud de contradictions que je voudrais bien savoir qui, dans le personnel politique existant, apportera une réponse satisfaisante ?
Alors vous souhaitez aujourd’hui le faire plier, dégager ses députés godillots, le dégager lui, pourquoi pas !
Et après ?
Qui ?
Un scénario post-68 où la France de la peur en appelle à Wauquiez ou à Le Pen qui se disent disponibles pour tirer les marrons du feu.
Le grand soir des Insoumis, une nuit debout réussie débouchant sur un grand mouvement de solidarité de votre part pour enfin faire triompher la justice sociale. Je ne suis pas sûr que la ponction effectuée dans votre porte-monnaie vous fasse applaudir.
Pour ma part, vieux que je suis, lourdement ponctionné de CSG sans râler, je ne serai d’aucun de ces scénarii et comme je n’ai aucun homme providentiel (désolé pour ce masculin) sous la main j’irai à la pêche.
Ce sera la première fois de ma vie civique, j’assume ce retrait face à l’océan de versatilité de nous les français. Je me mets dans le panier même si je suis resté attaché à mes engagements de jeunesse, mes fidélités politiques, je suis dans le système, je suis comme vous le système.
La France est, au fond un vieux pays conservateur, rentier, qui, de temps à autre, se donne des frissons, descend dans la rue, de nos jours de moins en moins nombreux vous préférez la force du like sur Facebook au pavé, vous réclamez le changement mais c’est essentiellement pour les autres, je m’adresse ici à une grande majorité qui ne vit pas, comme moi, dans la hantise des fins de mois, dans le déclassement professionnel, mais qui fait partie de ces 80% qui soutiennent le mouvement des gilets jaunes.
Au passage, quelle honte que le soutien de ces people au mouvement, si, comme pour les politiques, vous leur demandiez la publication de leur patrimoine ce serait une mesure de salut public.
Du côté de Hollande et de Ségolène on atteint le tréfonds du fonds du cynisme politique, ça ne me surprends pas.
Bon premier dimanche de décembre.
Je ne reviendrai plus sur ce sujet, je n’ai pas à me plaindre, ni à me victimiser, ce qui me reste de route à faire je le ferai en m’accrochant au collectif, à la paix, aux vrais compromis qui font le vivre ensemble, chez soi ou dans la société. J’essaie de balayer devant ma porte en évitant le y’a ka faut kon…
« Comment oser prendre des engagements lorsqu'on doute si l'on sera à même de les tenir? (...) D'où mes retraits, mes dérobades, mes fuites, mon apparente versatilité »
Gide, Ainsi soit-il, 1951, p. 1203.
mitterrand - Lettre à tous les Français - Ina.fr
François MITTERRAND a présenté son projet présidentiel dans une "Lettre à tous les Français". En off, Rachid ARHAB cite les grands points de la lettre qui apparaissent en incrustation sur des...
https://fresques.ina.fr/mitterrand/fiche-media/Mitter00250/lettre-a-tous-les-francais.html