Je sais, je sais, j’entends déjà monter du tréfonds du fonds des affidés de la LPV et autres grands penseurs du vin mondialisé, à peine remis de leurs agapes de la Villa d’Este, des ricanements, « mais pour qui il se prend ce mec ? »
Ne leur en déplaise, ce mec il se prend pour ce qu’il est, ce qu’ils ne sont pas, un chroniqueur qui picore l’actualité au gré de ses envies, de ses coups de cœur, de son grain de folie, avec plus ou moins de fantaisie, de pertinence, d’insolence, sans se faire rincer la dalle, chez lui tout est gratuit sauf ce qu’il écrit.
Au temps où je m’intéressais de près au football il y avait un arbitre qui eut son heure de célébrité : Robert Wurtz toujours sur l’action.
À notre époque, je me souviens que certains journalistes parlaient parfois de l’arbitre avant de parler des joueurs. « Ce soir, c’est M. Wurtz qui se produira à Gerland », titrait la Une de L’Équipe. Bah oui, ça correspondait. Car au-delà de l'arbitrage, je voulais donner du spectacle, montrer aux joueurs que je faisais partie du jeu. Attention, ça ne m’a pas empêché de faire des erreurs, hein. Un jour, on m’a d’ailleurs dit : « Vous faites des conneries comme les autres, mais les vôtres sont géniales. »
Mais revenons à nos moutons – sans allusion aucune à ce qui précède – l’érection du lardo di Colonatta au rang de bienfaiteur de l’Humanité des vrais mangeurs de bon gras.
Sous le beau titre : L’art du cochon dans Le Monde c’est Margherita Nasi qui s’y colle le 8 novembre de cette année 2018.
« Du lard, du sel, un cocktail d’épices mystérieux, le tout affiné dans des vasques en marbre de Carrare, la fabrication du « lardo di Colonnata » est un savoir-faire toscan jalousement conservé. Et une merveille adipeuse qui s’exporte dans le monde entier. »
Bravi, bravo, bravissimo… à genoux devant ce sublime lardo !
L’article ICI
Oui mais, comme le proclamait le déplumé de Chamalières, le 22 mai 2012 je tirais le premier :
Le Taulier fait dans le genre guide du routard en plus chic pour vous faire découvrir la patrie du lardo di Colonnata et, avec ça, vous boirez quoi ?
Vanter du lard, même doté d’une appellation qui chante la Toscane : lardo di Colonnata, c’est du gras quoi, rien que du gras, c’est pure provocation, c’est nutritionnellement incorrect en nos temps de régime minceur, mais Dieu que c’est bon allongé sur une belle tranche de pain, juste tiédie, accompagné d’un verre de vin. Un délice, un régal, le goût des choses simples même si le lardo di Colonnata est rare, donc cher (44 euros/kg à Paris chez RAP épicerie : à la coupe ou en morceaux). Mais c’est le prix de l’excellence, celui du respect de gestes ancestraux, et puis, comme nous n’en mangeons pas tous les jours – plat des pauvres autrefois, des mieux lotis aujourd’hui – c’est le choix d’une alimentation qui joint le geste à la parole : moins mais bon.
J’écrivais pour justifier le titre :
Je vous propose donc ce matin un beau voyage du côté de Carrare en Toscane afin que vous découvriez la patrie de ce lard d’exception. Tout ce qui suit a été vérifié par le Taulier, les adresses du manger, boire et dormir seront indiquées en fin de chronique.
La suite ICI
Elle n'a pas pris une ride ma chronique, oui, oui, elle est belle et fraîche comme une salade juste coupée sur le toit d'Emilie.
À vous de juger chères lectrices et chers lecteurs mais je ne suis pas peu fier de mon « nez » qui m’a permis d’aller, à l’époque, jusqu’au haut de la rue Rodier, m’approvisionner dans l’antre d’Ali Baba de la souriante et accueillante Alessandra.
Elle a guidé mes pas dans les trésors de l’Italie.
Merci
Et bonne journée !
RAP c'est ICI