Qui se souvient de la " Nouvelle Ecole Socialiste " ?
Pas grand monde, et pourtant c'est de ce creuset – qui au temps du fameux congrès de Rennes, se voulait l'aiguillon refondateur de la vraie gauche – que sont issus deux jeunes hommes qui ne s'aiment plus.
Lors du grand pugilat de Rennes, où 7 motions s'affrontaient, la leur portait le n°4, et elle avait recueilli un tout petit 1,35% un peu mieux que la Lienemann qui elle avait un zéro avant la virgule : 0,6%.
J'y étais et les deux garçons vibrionnaient. Leurs détracteurs les avaient affublés, en jouant de la phonétique de leur nom patronymique, de gentilles appellations : Gueule de Raie et Méchant Con. Plus sérieux, les analystes politiques, soulignaient qu'au-delà de leur rhétorique gauchisante, la démarche de ces petites pousses réchauffées par le Château était opportuniste, sans principe et que, comme tout bon petit apparatchik, les deux compères recherchaient une place au sein de l'appareil du parti.
Le premier, ludion, rond, aux yeux rigolards derrière ses petites lunettes cerclées, a reçu l'onction du suffrage universel, il est député. Il porte la parole. Homme des arcanes et des rouages, il a mis son savoir-faire et sa rouerie au service de celle que les éléphants n'attendaient pas sur la première marche.
Caramba, encore raté, a maugréé le second, toujours en pétard, jamais oint par le suffrage universel direct, sénateur par la volonté de l'appareil et de la proportionnelle, allié au vieux-jeune éléphant changeant avec le vent le Laurent (Fabius).
Sitôt le triomphe de la gazelle il a claqué la porte de la boutique, mauvais perdant. A peine sorti, le voilà qui offre sa stature au camp des candidats multiples pour une candidature unique. Un de plus avec José, Clémentine (Autain), Olivier (Besancenot), Marie-Georges (Buffet) et d'autres encore... Ce garçon estime, sans rire, qu'il se situe à la jonction des grandes plaques tectoniques de la vraie gauche. Rien que ça, et dire que ce type a été Ministre du temps de Yoyo et qu'il s'affublait du chapeau plat du père François, heureusement le ridicule ne tue pas...
Ces deux jeunes gens, issus du même terreau, purs produits des grands appareils verticaux, alliés hier, aux antipodes l'un de l'autre aujourd'hui, qu'avaient-ils donc en commun ?
Réussir, tels deux jeunes cadres ambitieux, opportunistes et réalistes... Je ne sais pas et je ne les juge pas. Simplement, dans mon souvenir, étant un spectateur engagé au Congrès de Rennes, je les entends encore nous chanter leurs ritournelles pures et dures au nom de la " Nouvelle Ecole Socialiste " Mais comme chacun sait le nouveau vieillit vite...
Plus sérieusement, trois professeurs de Sciences-Politiques de Paris et de Lyon, qui ont mené sur deux ans une enquête de fond auprès de plusieurs groupes d'électeurs, répondent à la question :
" Que reprochent les français à leurs élus ? ":
- " L'hypocrisie, l'insincérité des politiques sont interprétées comme des conséquences du mécanisme électif : les élus veulent par définition plaire à leurs électeurs."
- Second ressort de cette prise de distance : le sentiment que les politiques " ne sont pas des gens comme nous. Ils sont perçus comme un groupe social spécifique, distinct de la communauté des citoyens. Ils font partie du monde des puissants, et surtout des nantis."
II - L’ÉPREUVE DU CONGRÈS DE RENNES ICI
la seconde partie de la vidéo sur le congrès à partir de la 13 ième minute est très intéressante