LAROUSSE PIERRE dans ICI
(1817-1875)
« D'abord instituteur, puis directeur de l'école primaire supérieure de Toucy (Yonne) où il est né, Pierre Larousse vient en 1840 à Paris dans le but d'approfondir ses connaissances en pédagogie et en lexicologie. En 1852, il crée avec Augustin Boyer (1821-1896) une maison d'édition, la Librairie Larousse et Boyer, qui publie une collection de manuels pédagogiques conçus en grande partie par Larousse lui-même et qui visent à améliorer l'enseignement de la grammaire (Traité complet d'analyse et de synthèse logique, 1852 ; Grammaire complète syntaxique et littéraire, 1868, etc.). Il crée également deux périodiques, L'École normale (1858-1865) et L'Émulation (1862-1864). Sa passion de la lexicologie l'amène en 1856 à publier un Nouveau Dictionnaire de la langue française, qui deviendra plus tard le Petit Larousse. Dans cet ouvrage qui se veut facilement consultable, l'association de notices à caractère lexicologique et encyclopédique prépare ce qui sera son grand œuvre : le Grand Dictionnaire universel du XIXe siècle, qui va s'efforcer de présenter de manière organique les connaissances de son temps. L'ouvrage paraît entre 1864 et 1876, sous forme de fascicules à 1 franc, et connaît un énorme succès. Malgré l'épuisement et la maladie, Pierre Larousse va mener à bien son grandiose projet, où l'ampleur des domaines abordés va de pair avec une grande liberté de ton ainsi qu'un constant souci de didactisme et d'humanisme, très en phase avec les conceptions de l'école laïque de Jules Ferry. Dans sa composition, ses choix et son écriture (Pierre Larousse est aussi l'auteur de nombreux articles, notamment dans le domaine littéraire), le Grand Dictionnaire universel constitue un document indispensable pour qui veut approcher l'histoire culturelle du milieu du XIXe siècle. »
« Démocrate et républicain engagé, admirateur d'Auguste Comte et de Pierre-Joseph Proudhon, Pierre Larousse fait de son Dictionnaire un outil de la vulgarisation républicaine et le fer de lance de la pensée éclairée de son siècle. »
« À vrai dire, les opinions de cet homme qui croyait au progrès et se voulait détaché des préjugés ne sont pas toujours exemptes d'un moralisme un peu étroit. Comme l'un de ses maîtres à penser, Proudhon, il lui arrive de se faire moraliste, et même moralisant, passablement puritain, partisan certes d'une morale laïque, mais plutôt traditionnelle. »
PÉDÉRASTIE
La pédérastie active laisse aussi des signes d’un autre genre, qui consistent dans la conformation de la verge. Les dimensions de cet organe, dit M. Tardieu *, chez les individus qui se livrent à la sodomie, sont ou très-grêles pou très volumineuses ; la gracilité est la règle très générale, la grosseur la très rare exception, mais, dans tous les cas, les dimensions en sont excessives. La forme quand la verge est petite, rappelle absolument celle du même organe chez le chien. Elle est large à la base et va en s’amincissant jusqu’à l’extrémité, où elle est très effilée. Lorsque le pénis est très volumineux, il ne diminue point graduellement de la base au sommet ; c’est l’extrémité du gland qui est effilée, allongée, démesurément, et, en outre, la verge est tordue sur elle-même dans le sens de la longueur, de sorte que le méat urinaire, au lieu de se trouver dans le sens vertical, se dirige obliquement à droite ou à gauche. Ces déformations proviennent évidemment, dans le premier cas, de la forme infundibulliforme de l’anus, sur laquelle la verge se moule en quelque sorte, et, dans le second cas, la torsion est produite par la résistance du sphincter anal, que la verge, trop volumineuse, ne peut traverser que par un mouvement de vis ou de tire-bouchon. »
- Cette dernière information justifie cette chronique sur un site dédié au vin.
- Que c’est beau la science !
- Le diable se niche dans les détails « Der Teufel steckt im Detail » Friedrich Nietzsche
*Ambroise Tardieu, professeur de médecine légale à la faculté de Paris. L’éminent professeur divise son travail en trois parties distinctes : la première porte sur les outrages publics à la pudeur, et ne contient que quelques indications très-sommaires ; la seconde a pour objet le viol et les attentats à la pudeur ; dans la troisième, il s’occupe de la pédérastie et de la sodomie.
Pierre Larousse
Grand dictionnaire universel du XIXe siècle - As-At
Administration du grand dictionnaire universel, 1866 (1, part. 3, p. 890-891)
Étude médico-légale sur les attentats aux mœurs est un monument de l’homophobie médicale : Tardieu y fait de l’homosexuel un véritable monstre, créant ainsi une tératologie qui sera ensuite enseignée dans les facultés de médecine pendant un siècle.
« Les contradictions abondent sous sa plume : le souci de scientificité clinique s’accompagne à chaque page de la rhétorique de la dépravation ; la thèse de l’innéité de la pédérastie va de pair avec celle du vice, c’est-à-dire du choix immoral. Tardieu illustre combien la médecine comportementale du XIXe siècle, supposément positiviste, pouvait être tributaire du préjugé, notamment religieux. »