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25 octobre 2018 4 25 /10 /octobre /2018 06:00
Enfin le Monde parle des vins nature et je me dis t’es qu’un âne bâté n’ayant aucun sens du biseness, t’aurais dû déposer les marques « espace  de liberté »®« vin de France »®« sans interdit »® « chemins  de traverse »®

Mieux vaut tard que jamais, maintenant la vague monte, même si elle reste modeste, il est intéressant de surfer dessus.  Quitter enfin les sentiers balisés des vins formatés pour emprunter les chemins de traverse de ceux qui ne sont pas dans les normes.

 

Bravo donc, mais tout de même quelques remarques sur l’irruption du fameux vin de France dans le paysage gaulois.

 

Est-il tombé du ciel ?

 

Est-il l’héritier des Vins de Consommation Courante devenus Vin de Table, ces vins roturiers vilipendés ?

 

Non, il n’est pas tombé du ciel, c’est une invention française.

 

Retour en arrière, au début du nouveau siècle, au temps où il était encore loisible de réfléchir librement sur l’avenir du secteur du vin, loin des carcans des verrouilleurs des organisations professionnelles, un petit groupe pondit une note stratégique Cap 2010 les défis des vins français, où à côté du tout AOP-IGP (on parlait alors d’AOC et de vin de pays) il fallait ouvrir un « espace de liberté ».

 

Horreur, malheur, ce fut très vite la curée, les grands chefs protestèrent en haut-lieu, les cépages c’étaient eux et rien qu’eux, le grand Jacques roi des cépages d’Oc tempêta, et ce pauvre Gaymard, la queue entre les jambes, via sa conseillère technique, m’indiqua, moi le porte-plume de ce groupe d’empêcheurs de tourner en rond, la porte du placard.

 

C’est ainsi que naquit Vin&Cie l’espace de liberté.

 

Puis vint le club « Sans Interdit »

 

Un peu de résistance ne nuit jamais, exploiter les failles d’un système en voie de dévoiement, mettre le doigt là où ça fait mal. Bref, cette petite graine insignifiante, doucement sans grand contenu, germa tout à la fois chez des vignerons réfractaires aux cahiers des charges bétonnés, estampillés par la suite « naturistes » et chez des négociants adhérents à l’ANIVIN qui voulaient sourcer librement leurs marques à l’international.

 

Ainsi naquit le fameux VIN de FRANCE qui n’avait pas vocation à se substituer aux anciens vins de table, comme l’écrivent les demoiselles du Monde, ceux-ci sont devenus dans le jargon communautaire des VSIG, des vins sans indication géographique.

 

Les Vins de France sont une entité identifiées comme le martèle Valérie Pajotin directrice de l'Anivin« Nous sommes la dénomination de la liberté. »

 

Les vins de France ne sont pas les héritiers des vins de table, ils sont les nouveaux dans le paysage.

 

Les VSIG occupent les bas de rayons de la Grande Distribution, les produits en France comme les importés d’Espagne, avec des confusions qui fâchent les héritiers du vin de table du Midi.

 

Alors vive le vin de France ! 

 

Et de grâce n’écrivez pas que « Par le passé, on les appelait vins de table »

 

J’ai vendu beaucoup de cols de vins de table du terroir de Gennevilliers au temps de la Société des Vins de France, j’ai livré des casiers et des casiers de litres 6 étoiles dans les épiceries de quartier, croyez-moi les Vins de France ne sont ni les héritiers, ni les enfants des vins de table.

 

Encore une fois, longue vie au Vin de France !

 

Peu importe si ses obscurs géniteurs sont passés à la trappe, l’un d’eux est tout de même Président de l’INAO, Jean-Louis Piton.

 

Je me dis que nous aurions pu faire fortune en déposant nos idées.

 

Je plaisante, bien sûr, les idées ce ne sont pas déposables, mais tout de même, un petit coup chapeau à ceux qui ont eu le courage de se faire donner des coups de pied au cul me paraîtrait la moindre des choses.

 

La reconnaissance se perd dans les couloirs des ministères et des journaux autrefois dit de référence ; dans cette génération tout commence avec eux…

 

Soyons sport, les tréfonds de l’histoire sont les fonds de tiroir des politiques.

 

Mais reste un point qui me chagrine lorsqu’on aborde les vins nature dans la presse sérieuse : pourquoi se croire obligé, sans doute pour se dédouaner, de souligner « Estampillés vins de France depuis moins de dix ans, ces crus moins réglementés comptent autant de piquettes que de pépites. »

 

Ça me fait sourire, je n’ai jamais vu ce genre de dichotomie exposée à propos des vins dit traditionnels.

 

Seraient-ils tous bons ?

 

La réponse est évidemment non, mais comme nos goûteuses et nos goûteurs ne mettent leur nez qu’au-dessus de la crème ils n’ont pas la queue d’une idée de ce que sont la grande majorité des vins pas chers de la Grande Distribution.

 

Sans être rosse, pendant très longtemps, pour beaucoup, seuls les grands vins avaient droit de cité. Ce n’est pas Isabelle Saporta qui me contredira : toucher un seul cheveu aux GCC de Bordeaux était péché mortel, Hubert est un hôte si prévenant. »

 

Mais à tout péché miséricorde, battre sa coulpe ne change rien, ainsi va la vie que l’on vit. Cependant un dernier point me chiffonne, c’est l’emprunt de mes fameux « chemins de traverse »®

 

C’est beau comme l’antique !

 

François des Ligneris en est le co-auteur.

 

C’est notre marque de fabrique, j’aurais dû vraiment la déposer.

 

Trop tard !

 

Les récupérateurs s’en sont emparés, je n’ai rien contre : César en faisait des compressions, la chasse aux lecteurs est ouverte, je suis abonné au Monde, dans ce monde impitoyable les affaires sont les affaires, faut aller chercher l’oseille là où elle est, donc manger à tous les râteliers, surtout ceux bien pourvus en avoine, ou en blé, ça ne mange pas de pain de se la jouer border-line, mais pas trop, faut pas chagriner les annonceurs, les fêtes de fin d’année arrivent : champagne de grandes marques et GCC pleine page.

 

Comme dirait ce coquin de Ruffin : merci patron !

 

Autre satisfecit, je note avec satisfaction que «  Marie Guittard a repris la direction de l'INAO l'an dernier. Et sa vision du jugement d'Alexandre Bain est inédite dans l'habituel rapport de force : « Nous n'avons pas fait appel car l'objectif n'est pas de gagner une bataille juridique. Nous voulons entendre et repérer les signaux des viticulteurs qui, bien que s'écartant des règles, sont des innovateurs, porteurs d'évolution pour leur appellation, sans pour autant la déjuger. Notre but est, désormais, de repérer parmi les anti-systèmes ceux à prendre en considération. »

 

Affaire à suivre !

 

J’oubliais le serpent de mer : la définition officielle des vins nature.

 

Ma doctrine est constante : c’est l’affaire des vignerons qui en font. Ils n’ont nul besoin de conseillers. De toute façon les contrefaçons ne se trouvent que dans les rayons de la GD, un lieu que ne fréquentent pas les amateurs de vin nature, les pousseurs de caddies, eux, n’en ont rien à traire, laissons les récupérateurs faire leur marketing d’image, ils ne jettent aucun discrédit sur le vin nature, bien au contraire, leurs breuvages formatés sont des incitateurs à changer de crèmerie.

 

Aller, j’attends avec impatience un dossier vin nature dans le magazine que le monde entier nous envie : En Magnum.

 

Source :

 

« On peut, bien sûr, préférer les chemins balisés, s'incliner devant des monuments, ces appellations unanimement célébrées qui jalonnent les guides, les bonnes caves et les tables raffinées. Sur cette autoroute du bon goût, on ne peut pas se perdre. La voie est sûre, mais aussi, parfois, il faut l'avouer, un peu ennuyeuse. Il y a comme un air de déjà-bu. Alors, quand on est d'humeur canaille, pourquoi ne pas emprunter les chemins de traverse, dans un maquis encore à défricher ? Depuis quelques années, les Livingstone du goulot ont trouvé un continent à explorer : les vins de France. On appelait, avec un léger mépris de classe, ces vins sans origine contrôlée des vins de table. Les temps ont changé, et cette dénomination fourre-tout, créée en 2009, aux règles bien moins strictes que les autres, offre, au milieu du tout-venant destiné à l'exportation, quelques perles. L'appellation, ici, cède le pas au vigneron, seul maître à bord. Parfois pour le pire, mais souvent pour le meilleur. Bars et restaurants branchés ne s'y trompent pas, qui placent sur leur carte ces bouteilles, en compagnie des grands crus. Voici nos conseils pour partir à l'aventure, sans pour autant se perdre. »

 

Le nom de tous les possibles.

 

Par le passé, on les appelait vins de table. Estampillés vins de France depuis moins de dix ans, ces crus moins réglementés comptent autant de piquettes que de pépites. Un nouveau terrain de chasse pour les amateurs à l'affût de nouveautés. » 

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commentaires

B
Le chemin risque d'être long Pax: hier un client me demande "Le" vin nature......il pensait qu'il n'en existait qu'un ! Oui, le chemin sera long......
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P
Le Taulier, infatigable militant, en Parmentier du 21 éme siècle ! Lorsque la patate fut introduite en Europe elle fut suspecte et reléguée au rang d'aliment pour le bétail tant le pain ( accessoirement la brioche !) était le référent de l'alimentation nationale.Il fallut le subterfuge du subtil Parmentier pour en faire l'aliment que l'on connait aujourd'hui.<br /> On sent un frémissement positif chez les petits cavistes qui ne profèrent plus les inepties initiales pêchées on ne sait ou ou plutôt,que trop. Ils abordent aujourd'hui un discours plus circonspect montrant un intérêt curieux mais prudent. Ils évoquent des problèmes de choix pour ne pas courir l'aventure avec un vigneron sympa mais peu qualifié, des problèmes de suivi en quantité. ils attendent surtout que la demande augmente pour prendre le train en marche.Ils sont convaincus, pour les plus honnêtes que d'ici 5 ans ils seront obligés d'avoir un rayon de vins natures . A Strasbourg nous avons un caviste qui se consacre uniquement à la découverte et la commercialisation de ces vains avec quelques produits "bof" et charcutiers bio et qui semble bien en vivre
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