Sur cet espace de liberté j’ai pour principe de ne jamais éreinter un livre, acheté ou reçu par service de presse, ou de me gausser d’un vin que je n’apprécie pas.
Dans la préhistoire du blog les agences de com me faisaient porter des bouteilles et au sortir des déjeuner de presse je recevais, comme mes collègues, des flacons de la puissance invitante. N’étant pas un dégustateur patenté je les distribuais à ceux de mes amis qui me disaient les apprécier. Je ne suis pas sectaire.
Du côté du vin, ayant quitté depuis un bon bout de temps le circuit des agences, et celles-ci trouvant de moins en moins de clients pour ce genre d’exercice, par bonheur on ne m’inflige plus des bouteilles indésirables.
Pour les livres, ceux qui les écrivent ou leurs éditeurs, se classent en deux catégories :
- Les qui ont la rancune tenace, grand bien leur fasse, les qui ne supporte pas la moindre critique sur leur art de mélanger la défense d’une cause et le développement de leur fonds commerce. Blacklisté. Sous-entendu : t’as qu’à l’acheter ! Ce que je ne fais pas bien sûr. Mon budget et mon temps de lecture ne sont pas extensibles.
- Les qui pensent que mes petites chroniques ont une quelconque influence pour inciter mes lecteurs à acquérir le livre. Je les remercie. Je les lis et s’ils me plaisent je chronique.
Dans le lot, je l’ai déjà écrit, certains soit me tombent des mains, soit ils m’irritent.
Comme je ne vais ne pas me faire des trous dans l’estomac c’est ce dernier cas que je souhaite, très brièvement, aborder ce matin.
Ces derniers temps les opus sur les vins nature déferlent sur le marché. C’est porteur. C’est vendeur. Les opportunistes ne me font ni chaud ni froid mais cette cohorte d’ouvriers de la 25e heure qui vient, la gueule enfarinée, nous conseiller, nous guider, sur des chemins qu’ils viennent tout juste d’emprunter, ça me gonfle absolument.
J’oubliais : je ne jette jamais un livre.
Qu’en faire alors ?
Les donner ?
Non, l’ignorer, les laisser prendre la poussière dans un coin !
J’en ai reçu un ce matin, doublement signé où, joyeusement, les auteurs font un méli-mélo des vins bio avec les vins nature. Pour résumer, avec eux c’est l’extension du domaine du flou puisque leur cible va du naturiste pur et dur jusqu’à notre Gérard Bertrand. C’est l’Antonin qui va être content. Les citations sont d’un grand éclectisme, faut ratisser large, mais je n’y ai retrouvé aucune mes références de vin nature, sans doute ne suis-je plus dans le coup mais à force de tirer sur la corde elle s’effiloche et ne sert plus à rien.
Je ne vais pas reprendre mes explications sur le thème : la vigne et le chai, j’ai mieux à faire. C’est lassant.
Quand on a la prétention de mener par la main des néophytes du vin sur des chemins de traverse on ne confond pas les départementales goudronnées avec les chemins de terre.
Voilà c’est dit. Je vous en prie, auteurs et éditeurs, épargnez-moi ce genre d’envoi. Par avance merci.