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11 octobre 2018 4 11 /10 /octobre /2018 06:00
Des restaurateurs bordelais pratiquent le Bordeaux-bashing : moi ça ne m’étonne pas…

Alors que tout le cheptel journalistique fait le pied de grue en attendant Godot… dans la cité d’Alain Juppé Le directeur de l'office de tourisme de Bordeaux, Nicolas Martin, signe un manifeste pour dénoncer les restaurateurs bordelais qui ne servent aucun vin local à leur carte...

 

L'office de tourisme dénonce une tendance de plus en plus forte de la part de restaurateurs bordelais qui évitent soigneusement les vins du cru. Il y aurait en effet à Bordeaux « entre 10 et 20 % » de restaurants qui ne servent absolument aucun vin local.

 

L'interprofession partage cette indignation, et estime que les restaurateurs devraient proposer au moins 50% de Bordeaux.

 

Nicolas Lascombes, qui exploite huit établissements en Gironde, défend aussi le vin local, mais demande à ce que tout le monde fasse des efforts pour sauvegarder le patrimoine bordelais.

 

Des quotas, des quotas, dans la capitale d’un vignoble qui exporte le plus de vin.

 

C’est ridicule et stupide.

 

« Ce qui agace par-dessus tout le directeur de l’office de tourisme, c’est que « ces établissements se gargarisent de concocter une cuisine élaborée à partir de produits locaux et de saison, et curieusement ne proposent pas de vin local, trouvant plus "branché" sans doute de servir des vins d’Australie, d’Argentine ou du Languedoc ». Il précise qu’il ne « demande pas aux restaurateurs de ne servir que du bordeaux ». Mais, « quand on est à Bordeaux, on se doit de proposer un minimum de vin local. Pourquoi faire venir du vin de Nouvelle-Zélande en avion, alors qu’on en produit ici ? Il y a des enjeux écologiques et économiques derrière cette démarche. »

 

« Un avis largement partagé par le CIVB. « Chaque restaurant a sa stratégie, concède Christophe Chateau, mais s’interdire de faire du vin local dans la plus grande région viticole au monde, il faut que l’on m’explique quel est l’intérêt ? » Il considère qu’un restaurateur bordelais devrait proposer « au minimum 50 % de Bordeaux. »

 

À une époque pas si lointaine, lorsque j’allais à Bordeaux, les restaurants ne proposaient que du Bordeaux, si aujourd’hui le vent a tourné c’est que la clientèle, y compris locale, n’y trouve pas son compte. Le désamour, que les grands chefs baptisent : Bordeaux bashing, est une remise en cause du produit lui-même, une distorsion qui ne date pas d’aujourd’hui entre les vins dit prestigieux, inabordables, et les vins plus communs qui ne sont plus au goût du jour.

 

Pendant trop longtemps les dirigeants interprofessionnels bordelais ont eu un comportement, sûr d’eux et dominateur, qui ne prédispose guère ni à l’anticipation des tendances, ni à des remises en cause. Ils le paient cash et l’initiative d’un manifeste de ce type prend des allures de sauve-qui-peut.

 

Le grand bouzin qu’est le CIVB, qui possède des moyens financiers non négligeables, en dehors de pondre des plans avec des noms affriolants : Bordeaux Demain, Bordeaux, ambitions 2025, n’a pas produit, pour ne pas fâcher ses mandants, des réflexions et des propositions qui secouent le confort de cette appellation connue dans le monde entier.

 

Le client a toujours raison, ou presque, même si l’on estime que ce ne sont pas les bonnes, alors plutôt que de geindre, de réclamer des quotas aux restaurateurs du cru, les technocrates privés ou publics feraient mieux de s’intéresser aux mouvements de fond de la consommation du vin dans notre vieux pays et dans le monde.

 

Bien évidemment, les grands critiques, et les moins grands, ou présumés tels, vont m’objecter qu’il existe d’excellents Bordeaux à des prix raisonnables. Je n’en disconviens pas mais la question n’est pas là. Ne leur en déplaise, pour la plupart leur pouvoir d’influence sur les consommateurs, hormis les grands amateurs, est très faible. La nouvelle génération de buveurs glane ses informations sur la Toile, et, même si c’est regrettable, Bordeaux dans le domaine de la communication n’a pas brillé pour se donner une image plus sympathique, moins hautaine.

 

CONSOMMATION Le directeur de l'office de tourisme de Bordeaux, Nicolas Martin, signe un manifeste pour dénoncer les restaurateurs bordelais qui ne servent aucun vin local à leur carte... ICI

 

Mickaël Bosredon

Publié le 08/10/18

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commentaires

P
Je ne connais pas les raisons qui fait que des restaurateurs ne mettent pas les crus régionaux à leur carte. Que je sache, de par cheu nous, il ferait beau voir l’absence de nos vins sur une carte de restaurant fusse un infâme bouiboui. Même sur une carte des plus réduites on trouvera au minimum un Riesling, un Gewurtztraminer et un Edelzwicker ou un Sylvaner. Par paresse peut être, incapable de chercher un bon viticulteur offrant un bon rapport qualité prix ?<br /> Pour le reste ,voilà bien de vilains pleurichards ! Deux doigts de bons sens et un peu de réflexion commenceraient à remettre les pendules à l’heure .Faire la part de la clientèle bordelaise par rapport à la clientèle touristique pourrait offrir un début d’explication qui éviterait la prise de tête.<br /> Pourquoi un bordelais choisirait une bouteille qu’il peut trouver chez son caviste ou un vigneron local à un prix moindre que celui du restaurateur majoré de sa marge. Pourquoi ne pas profiter de l’occasion pour faire des découvertes pour autant que la carte des vins soit généreuse, variée et originale c’est à dire être composée par le restaurateur lui même et non provenir d’un « Metro » local. Raymond Dumay, souvent évoqué par le Taulier, dans son Dictionnaire du Vin, recommandait de choisir son restaurant en fonction de sa carte des vins et de voir si les menus ou plats proposés offraitent la possibilité d’une belle harmonie. Dans le même esprit qui veut qu’on n’emporte pas sa bière à Munich on peut comprendre que le bordelais boive, au restaurant, autre chose que du régional. Et toc !
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L
Par contre la dernière fois , et la dernière fois que je fus au Petit commerce ou un de ses succédanés, je m'y perds, à part du Bernard Magrez il n'y avait que tchi. Et je crois que ceci dénonce simplement par lui-même cela.
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P
Oh les vilains pleurichards ! Deux doigts de bons sens et un peu de réflexion commenceraient à remettre les pendules à l’heure .Faire la part de la clientèle bordelaise par rapport à la clientèle touristique pourrait offrir un début d’explication qui éviterait la prise de tête.<br /> Pourquoi un bordelais choisirait une bouteille qu’il peut trouver chez son caviste ou un vigneron local à un prix moindre que celui du restaurateur majorée de sa marge. Pourquoi ne pas profiter de l’occasion pour faire des découvertes pour autant que la carte des vins soit généreuse, variée et originale c’est à dire être composée par le restaurateur lui même et non provenir d’un « Metro » local. Raymond Dumay, souvent évoqué par le Taulier, dans son Dictionnaire du Vin, recommandait de choisir son restaurant en fonction de sa carte des vins et de voir si les menus ou plats proposés offrait la possibilité d’une belle harmonie. Dans le même esprit qui veut qu’on emporte pas sa bière à Munich on peut comprendre que le bordelais boive, au restaurant, autre chose que du régional. Et toc !
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