Au temps où je travaillais rue de Rivoli souvent à midi j’allais flâner chez Old England, vénérable maison fondée en 1867, qui symbolisait – elle a disparue en mars 2012 ICI :
« L'établissement sera remplacé par « le plus grand magasin de montres de luxe du monde », qui exposera des modèles Cartier, Piaget, Montblanc ou Rolex sur un total de 2000 mètres carrés, à partir de Noël 2012, rapporte Le Parisien. Classée monument historique, la façade boisée d'Old England sera conservée. Seules les fenêtres actuelles seront changées par des vitres blindées pour des raisons de sécurité. Le groupe suisse Bucherer s'est vu confier la gestion de la future boutique d'horlogerie, située à quelques mètres de la place Vendôme, par le propriétaire Richemont. »
Old England symbolisait « la perfection de l’élégance cossue des lords Highlanders. La réputation de l’honorable maison est aussi due à la coupe de kilts des clans écossais. Les armoiries du so British magasin proclament sur sa façade Sincerity & Confidence, un slogan qui ne saurait mentir. »
L’heure est à la Rolex, passons !
Dans ce quartier où le Monopoly de ma jeunesse situait les plus belles adresses, la fameuse rue de la Paix, se dresse la façade imposante de l’Opéra Garnier.
Pourquoi Garnier ?
Tout simplement parce que le 30 mai 1861, Charles Garnier, jeune architecte de 35 ans, Grand prix de Rome, remporte le concours à l’unanimité, à la barbe des vieilles barbes officielles de l’Empire, dont Eugène Viollet-le-Duc favori de Napoléon III et de l’impératrice.
Je ne vais pas vous narrer les péripéties de la construction de l’édifice, ce ne fut pas simple, les exigences d’Haussmann, la guerre de 1870, la défaite de Sedan, l’occupation militaire de Paris, la Commune de Paris en 1871… Le chantier est en panne mais dans la nuit du 28 au 29 octobre 1873 un incendie ravage l’opéra de la rue La Peletier qui n’est plus qu’un amas de cendres. Paris ne peut rester sans opéra, alors Garnier doit reprendre les travaux et là…
« Tandis qu’il fait procéder aux excavations nécessaires pour les fondations, il découvre que la nappe phréatique envahit les bases de l’ouvrage. L’eau pompée jour et nuit ne peut être qu’une solution provisoire. Pour pallier tout risque d’inondation, Garnier fait construire une énorme cuve de béton afin de récolter l’eau et permettre aux infrastructures de résister à la pression des infiltrations et de mieux répartir les charges du bâtiment. Le bassin existe encore aujourd’hui, il fait office de réserve d’eau très utile en cas d’incendie. Les techniciens qui veillent à son entretien y circulent en barque. Dans cette eau d’excellente qualité, ils nourrissent des carpes. »
Dans l’Express ICI
« La réserve couvre une surface de 25 m sur 50, divisée entre une vaste cuve et un bassin plus petit. Une armée de piliers et de voûtes rendent l'endroit labyrinthique. L'eau effleure les briques du plafond.
Les hommes-grenouilles des sapeurs-pompiers de Paris viennent régulièrement s'y entraîner. « L'avantage est que l'eau est vraiment claire, avec une température idéale de 12°C », avance le caporal Antoine Gsegner, qui garde un souvenir ému de « la beauté des voûtes » sous-marines.
La maintenance est effectuée en barque par les techniciens responsables de l’endroit, qui nourrissent aussi les carpes qui y vivent, excellent indice, de surcroît, de la qualité de l’eau.
Dominique Bonneau y signale aussi « des barbeaux, des poissons rouges et des perches ». Et même une anguille géante baptisée « Neunœil », « rescapée de la poissonnerie d'un hypermarché » selon son adjoint. « Une légende dit qu'à chaque fois que les pompiers perdent un des leurs, ils lâchent un poisson dans le bassin », rapporte le capitaine Jean-Marie Lecoq, chef de la brigade des plongeurs. »
Autre légende, celle d’une rivière alimentant un lac souterrain, qui a inspiré Gaston Leroux pour son Fantôme de l’Opéra. En réalité, la rivière coule un peu plus loin… un cours d’eau portant le nom de « Grange-Batelière », recouvert par la rue éponyme, transformé en égout, tout comme la Bièvre.
Mais ce n’est pas tout, une initiative plus contemporaine de Jean Paucton, accessoiriste de l’Académie de musique et de la danse, passionné d’apiculture, est la présence depuis 1983, d’un rucher sous le toit de l’Opéra.
En effet, celui-ci y dépose alors « un essaim dans une ruche placée juste derrière le dôme doré au-dessus duquel Apollon lève sa lyre d’or entre la Poésie et la Musique. Un mois plus, Paucton constate que les abeilles se portent à merveille. Les butineuses trouvent dans les jardins et les squares de Paris tout ce qu’elles désirent, les fleurs fraîches des parterres du Palais-Royal, ainsi que les cimetières parisiens, le bois de Boulogne. Autant d’espaces assez bien protégés des redoutables herbicides et autres défoliants.
Quoi de mieux pour les mouches à miel de l’Opéra de Paris ! Avec maintenant ses cinq ruches, Jean Paucton produit l’un des meilleurs miels du monde et l’on trouve sa production dans les épiceries fines de Paris et d’ailleurs ou à la boutique de l’Opéra. »
Mais en mai 2013, Clap de fin pour l'apiculteur de l'Opéra de Paris
L'apiculteur Jean Paucton ne montera plus sur les toits de l'Opéra Garnier pour s'occuper de ses abeilles. La raison? Il serait trop vieux pour jouer les acrobates. Une décision qui divise dans l'établissement.
Jean Paucton, l'apiculteur du Palais Garnier a quitté mardi les toits du monument. Depuis 1981, il produisait du miel grâce à ses insectes. Une question sème la discorde dans cette affaire: Jean Paucton a-t-il décidé de partir ou l'y a-t-on incité? Différentes versions s'affrontent.
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Mais en juin 2013 Les ruches de l'Opéra de Paris confiées à deux jeunes apiculteurs
Les abeilles de l'Opéra de Paris, orphelines depuis la cessation d'activité, après plus de 30 ans de bons soins, de l'ancien machiniste Jean Paucton, ont été confiées à deux jeunes apiculteurs, a annoncé lundi l'Opéra de Paris.
L'Opéra de Paris n'héberge pas que des petits rats, il abrite aussi des abeilles. Deux jeunes apiculteurs vont désormais s'occuper de ses ruches. Les abeilles de l'Opéra de Paris étaient orphelines depuis la cessation d'activité, après plus de 30 ans de bons soins, de l'ancien machiniste Jean Paucton.
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Le rucher de l’Opéra ICI